C'est l'heure du prouprou.

Episode 1 : American Horror Story, Glee, The New Normal

Quand y'en a plus, y'en a encore

Episode 2 : Dexter, Grey's Anatomy et Scandal

Episode 3 : Castle et 2 Broke Girls

mercredi 29 août 2012

Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas? - Spécial Vacances

Les vacances touchent à leur fin, nos "Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas ? (IFBATNTP) "spécial vacances" aussi : fini les crises de nerfs, les voyages aux Etats-Unis et les guests à gogo. Mais avant, nous profitons encore des ces instants Voici/Gala/Paris Match en vous proposant nos classements de l'été. Enjoy.



vendredi 24 août 2012

Beaux gosses en série : un article spécial plaisir des yeux

C'est l'été, on crève de chaud comme des rats et pour relever un peu l'ambiance, quoi de plus pertinent qu'un article tout entier dévoué au PLAISIR DES YEUX?
Attention, on ne va pas transcender votre vie intellectuelle, mais si cela ne vous dérange pas, de temps en temps, de regarder une série simplement pour détendre votre sens de l'esthétique alors ouvrez vos mirettes, les mecs, notre petit classement envoie du rêve. Bienvenue dans notre instant Voici/Oops/Public de l'année...

Old school

Vous vous souvenez du temps où vous étiez des ados boutonneux ? Le temps où le moindre bras qui vous frôlait entraînait un changement de sous-vêtement quasi instantané ? Nous c'était  durant les années 2000, ainsi suivent les fantasmes masculins de l'époque.

Drazic Bogdan, Callan Mulvey

L'addiction aux séries télévisées commence tôt, bien souvent ; aussi suis-je en droit de supposer que les moins jeunes d'entre vous ont passé des heures devant Hartley, Coeurs à Vif quand c'était diffusé l'après-midi sur France 2. Si vous êtes normalement constitués, vous avez dû trembler d'émotion à la moindre apparition de Drazic sur vos écrans : pionnier du style "bad boy propre sur lui", Drazic est au top des beaux gosses old school.


Joshua Jackson, Pacey Witter

Dans un style un brin plus policé, la besta de Dawson, Pacey Witter, a su séduire les plus funky d'entre nous. James Van Der Beek et sa tête de gros bébé atrophié n'ont pas rivalisé une demi-seconde avec le charme de Pacey, ses incertitudes et sa mignonne rebellion. Non, mais c'est vrai, il se tape une cougar, quoi...


James Marsters, Spike

Les vrais savent de quoi je parle : quand la plupart des midinettes se pâmaient devant un parfois très fade Angel, avec ses problèmes psychologiques à la mords-moi le noeud, vous et moi on fondait devant le punk / trash / méchant / sexy Spike. Et honnêtement, on avait raison.


David Boreanaz, Angel

Le romantique torturé. Facile, me direz vous ? Oui, mais à l'époque on avait pas encore Twilight, on avait Buffy et Angel, on avait David Boreanaz et James Marsters. Il fallait choisir un camp : la blonde peroxydée soumise à Drusilla, ou la mâchoire carrée, le regard sombre et la folie d'Angelus. Un choix facile, donc. Puis, j'ai toujours eu un truc pour les bipolaires.



Julian Sark, David Anders 

Le charme russe, la beauté qui vient du froid et le machiavélisme de Julian Sark dans Alias. Non, non on ne parle pas du boursouflé David Anders dans Vampire Diaries, on s'occupe ici du malin et sexy Sark des trois premières saisons d'Alias.


DILF

La quarantaine, ces rides sur le coin des yeux, ce regard plein d'expérience et de confiance en soi, la force de l'âge en somme. Tout autant que les MILF sévissent sur nos écrans et dans nos vies, les DILF (Dad I'd like to fuck) font dresser l'ensemble des poils de nos corps. 

Will Gardner, Josh Charles

Le charisme de cet acteur n'a aucune limite, AUCUNE limite je vous dis! Il fait bien partie de ces types qui n'ont pas une chance au départ et qui, grâce à leurs voix, leurs regards pénétrants, vous dégomment toute une ligne de Ian Somerhalder en faisant un strike.


Patrick Dempsey, Derek Shepherd

Avant de faire des pub pour l'Oreal, McDreamy a fait flaquer l'ensemble des trentenaires de la planète dans les premiers épisodes de Grey's Anatomy avec son regard clair, ses cheveux impeccables et son sourire taquin, faisant pointer la plupart des tétons de l'audimat d'ABC et de TF1. 


Josh Hopkins, Grayson Ellis

Le précieux rigolo. Josh Hopkins dans tous ses rôles joue toujours le mec sympa et joli, celui en qui on peut toujours avoir confiance, le mari parfait en somme. Même si, il est vrai, sa musculature, ses "tiny eyes" et son mètre quatre-vingt huit ne sont pas pour lui faire défaut. Soit.


Jon Hamm, Don Draper



Aaaaaah. Excusez, je me pâme, je meurs. Non, c'est trop.


Juste parfaits

Qu'importe l'âge, qu'importe la période, ces beautés intemporelles sont et resteront éternellement estampillés dans nos esprits "si tu viens dormir à la maison, tu dormiras pas dans la baignoire". 

Raylan Givens, Timothy Olyphant

Tout ceux qui ont vu un jour dans leur vie Deadwood ou Justified nous comprendront : Timothy Olyphant est ce qu'on appelle un sacré morceau ; 1m83 de pur plaisir des yeux.  La musculature saillante, le Steston, le complexe du sauveur de la demoiselle en détresse et l'accent du Kentucky ne font que sublimer la beauté de cet originaire de Hawaï dans son rôle de Raylan Givens. Ce n'est pas Clint Eastwood mais ça compense pas mal. 


Jensen Ackles, Dean Winchester

Qu'il joue Dean Winchester ou Alec, dans Dark Angel, habitué aux rôles de mec marrant slash bad ass slash gendre idéal potentiel, Jensen Ackles dépote. Point.



Matt Bomer, Neal Caffrey




La première fois que vous appercevez Matt Bomer dans White Collar, vous vous dites, tiens encore un bogoss à l'américaine. Puis, lorsque son personnage, Neal Caffrey, enfile un costard et prononce trois mots, vous êtes déjà debout devant votre pc en train de déchirer vos vêtements jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que vous êtes un brin ridicule. Dégageant un charme et un sex-appeal sans limite, Matt Bomer, à travers son personnage, arrive à pousser toutes sortes de boutons en nous, c'est pas peu dire. Puis, lorsque vous le voyez dans une scène de White Collar, peindre à moitié nu tout en ayant un regard profond et torturé, vous vous marrez bien mais intérieurement vous vous dites : DIOS MIOS.


Alcide Herveaux, Joe Manganiello

Ce mec est une PORTE, une porte blindée de deux mètres sur trois. Sérieusement, bordel.


Eric Northman, Alexander Skarsgard

True Story : un jour j'ai eu une discussion avec un pote :" Si tu devais choisir un mec avec qui coucher, qui cela serait-il? (oui, je ne dis jamais, "ça" mais cela, même à l'oral, manants). Sa réponse fut la mienne également : Alexander Skarsgard. Plus communément appelé Eric de True Blood, les noms scandinaves relevant du cauchemar à prononcer, son mètre quatre-vingt dix, son flegme, sa bestialité froide a raison d'à peu près l'ensemble de la planète, voire plus (oui, oui, oui). 


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Alors? D'accord, pas d'accord? En attendant, kiffez bien la foutue canicule, on revient la semaine prochaine avec deux ou trois bonasses pour continuer d'agrémenter votre été...

mercredi 22 août 2012

C'est la canicule tu ne trouves pas ? Spécial Vacances 4


Cette semaine, c'est la révolution sur ce blog car si nous avons choisi d'aborder très traditionnellement deux séries qui débutent ou reprennent sur nos écrans, nous accueillons une invitée de marque. Yuk, célèbre pour ses commentaires et sa victoire incontestable au Quizz de Noël, revient ainsi sur le premier épisode de la saison deux de Grimm, diffusé le 13 août. Quand à N., toujours au taquet, il s'intéresse à Copper, nouveauté de la BBC America. 
Sur ce, kiffez bien vos quarante degrés à l'ombre, personnellement je m'en vais prendre un vol direct pour Yakutsk.

Grimm





La semaine dernière, Grimm a choisi pour une raison inconnue de ma personne de reprendre du service (attendre septembre comme tout le monde étant au-dessus de ses forces). Si on m’avait gentiment informée que Merlin recommençait au mois d’août, que True Blood continuait jusqu’en décembre, j’en aurais été fort heureuse mais la reprise de Grimm a eu malheureusement le même effet sur moi que la reprise de la Ligue 1 ("Putain déjà bordel ?!").
Pourquoi autant de méchanceté envers cette série qui n'est franchement pas si mal ? Le problème de Grimm à mon dur avis c’est qu’on m’a vendu du rêve (les frères Grimm, les contes de fées, la fantasy aka un background de malade = un potentiel de folie) et qu’au final j’ai juste eu une adaptation bancale et sans charme de Supernatural.
La saison 1 correspond dans le fond à ce qu’on pouvait espérer : des épisodes one-shot avec l’introduction d’un ou deux monstres différents à chaque fois, la base. L’intrigue de fond tourne autour du personnage principal, Nick Burkhardt, et de la mort de ses parents; en filigrane on voit tout doucement apparaître l’organisation des « monstres ». Du coup de quoi je me plains ? C’est simple, comme la saison 7 de Bones (dont on ne parlera pas ici), ça ne prend pas. Le héros manque de charisme, les allusions historiques me filent de l’urticaire, on voit venir les trucs à des kilomètres. Le problème fondamental de Grimm c’est que la série a tout pour plaire mais au final j’ai juste une série teenager qui tente de prendre le créneau de Supernatural (en pleine dérive).
Vu que je suis un peu con sur les bords et optimiste (mais que pour les trucs inutiles), je me suis lancée dans la regardure de ce pilot de saison 2. Que dire? Il y a peut-être une chance pour que la série rende quelque chose, enfin qu’il se passe vraiment un truc, à la fin de la saison ou la saison prochaine. Ah, et pour finir sur un SPOILER, à la prochaine série qui me sort un parent mort de sa manche en mode « Mum ? » en final season et le fils et la mère en justiciers de la mort à la fin du premier épisode de la saison 2, je fais un meurtre.



Copper



La fin des vacances approchant, il faut en saisir les derniers instants pour voyager. Copper vous propose alors un vol direct vers le dix-neuvième siècle et plus précisement en 1864 à New York. Au programme purin, catins, flics aux méthodes sportives et corruption politique ; le tout est evidemment servi sur fond de musique irlandaise - communauté puissante de la ville en ces temps anciens - et de guerre de faction. La série s'attarde sur le persnnage de Kevin Corcoran qui, fraichement revenu de la Guerre de Sécession qui bat encore son plein, est promu inspecteur pour avoir sauvé le fils du maire de New York. Badass au coeur fragile -il est guidé par la mort récente de sa fille et la disparition de sa femme- Corcoran se révèle pret à tout pour obtenir la vérité sur les crimes qui sévissent dans les rues de l'une des villes contemporaines les plus sexy du monde : il n'hésite ni à s'acoquiner avec la communauté noire, ni à botter des culs et va même jusqu'à dénoncer des figures politiques locales et ce quelque soit leur influence. 
Le tout se regarde avec plaisir même si la réalisation de Tom Fontana (Oz, Borgia, Homicide) laisse à désirer, oscillant régulièrement entre le capharnaüm incroyable d'un épisode de Xena the warrior princess et une version dirty de Doctor Quinn, sans la biatch WASP culcul mes pralines et l'Indien bogoss qui n'a d'indien que le prénom, à y réfléchir sans rien en fait. 
Quoiqu'il en soit, on reste sur sa faim à la fin du pilot, nul ne sait si la nouvelle série de BBC America est en réalité un procédural ou une série feuilletonnante  ; mon flair de chat m'oriente vers un mélange savant des deux. 
Bref, une bonne surprise en cet fin d'été. 



N., un brin mégalo

Yuk, chat futé

vendredi 17 août 2012

Boss - L'objet politique à travers la série : étude diachronique





La politique est un objet de préoccupation sur les chaînes câblées essentiellement. Sujet sérieux par excellence -hormis lorsqu'elle tombe dans la satyre comme Spin City ou plus récemment Veep - le format série n'est pas privilégié pour l'aborder. Toutefois depuis la fin des années quatre-vingt dix et grâce notamment à The West Wing, la série se politise, voire se transforme en vecteur contestataire - les créations de David Simon en sont les meilleures exemples : Treme s'attaque au gouvernement Bush, The Wire à la corruption à Baltimore et Generation Kill à la guerre en Irak. David Simon effectue toujours une étude from below, c'est à dire une analyse qui s'effectue par le bas, par ceux qui subissent les conséquences d'une dérive politique : flics, soldats, dealers, clochards, musiciens ou bien avocats sont les angles d'attaque des études sociétales de David Simon -méthode qui dans Treme atteint clairement son apogée en fricotant avec le talent des grandes fresques sociales de Zola.
D'autres moyens sont utilisés au sein des séries pour parler de la politique, comme l'information par exemple. Aussi ridicule et peu crédible que peut l'être l'image renvoyée par The Newsroom du monde journalistique, l'objectif a peine voilé d'Aaron Sorkin - créateur et showrunner de la série, à travers le traitement de l'information est la dénonciation politique : Tea Party, explosion de la plateforme off-shore au large de la Nouvelle Orleans, homophobie républicaine ou encore big brotherisation de la société, tout y passe, rien n'est épargné. Ce procédé possède les inconvénients de ses avantages : à vouloir faire franc et direct, le message perd en subtilité et réalisme, devenant une information choc et prémachée par les obsessions d'un auteur - ironique lorsque l'on sait que les intentions d'Aaron Sorkin avec The Newsroom reposent sur la volonté de dénoncer la désinformation progressive des médias ainsi que leur manque d'objectivité.
Enfin, il y a des séries comme Profit, The West Wing ou évidemment Boss, la plus grande réussite des nouveautés de l'année dernière, qui se focalisent sur les coulisses du pouvoir. C’est Boss qui nous intéresse particulièrement ici, vous l’aurez compris : nous voulons vous montrer qu’elle est différente, brillante au sein des séries brillantes. Le pouvoir, ses dérives, affres et conséquences, s’y font objets d'étude aux cotés de la politique : le sujet est alors envisagé de front, l'analyse et l'objectivité pouvant en souffrir au passage. Cet axe d'étude du politique impose ainsi dans de nombreux cas l’émergence d'un personnage phare, véritable figure de proue de la série et tenant majoritairement le rôle de leader ou celui de chef. 




La figure du chef



Le patron

Certaines séries ont pris le parti de mettre en scène un personnage fondamental ; elles sont nombreuses, et les séries « politiques » ne sont pas en reste. La personnalité, les ambitions, la vie de ce personnage sont alors étroitement liées aux événements que la série cherche à décrire, à tel point que l’objet politique peut s’effacer derrière un protagoniste trop imposant. The Tudors, qui brosse un portrait du règne d’Henri VIII, est un bon exemple : l’angle d’attaque se résume bien souvent aux affres du pénis de cet homme à femmes. Tom Kane, le maire de Chicago et héros de Boss, présente des similitudes avec ce personnage total par bien des aspects : l’accent est mis sur sa décadence, ses accès de folie, son obsédante mégalomanie. En revanche, le politique reste le sujet central de la série : il existe une parfaite imbrication entre Kane et son métier, puisqu’il a orchestré sa propre vie mais aussi celle de sa famille dans l’unique but de gouverner. Tout ce qui fait le personnage de Kane s’est bâti patiemment autour de la ville de Chicago. Ainsi peut-on dire qu’il constitue le chef politique par définition : le pouvoir l’habite, le consume et sa conservation dicte le moindre de ses actes. Partant, le moindre événement mineur remonte toujours à lui, d’autant qu’il domine, séduit et terrifie l’ensemble de ses administrés avec une force tenace : la « simple » description des coulisses d’un pouvoir municipal semble aussi riche d’enjeux que la mise au pas de tout un pays, chose bien inédite pour ceux d’entre nous qui ont déjà mis les pieds dans une mairie française…Le pouvoir tentaculaire de Tom Kane hypnotise immanquablement et Boss devient très vite un objet de fascination pour le spectateur, car des rouages d’une complexité remarquable sont mis en branle dans un scénario impeccablement maîtrisé, époustouflant de précision.

Son réseau
Si on a l’impression que rien ne pourra déloger le maire, ce roc, de sa position, il faut toutefois admettre qu’un véritable chef se doit d'avoir des alliés, des soutiens qui lui permettent de contrôler son entourage et tenir ses ouailles, ou, dans le cas de Boss, sa ville. Un cas d'école dans la description et l'importance d'un réseau dans la sphère politique se révèle dans The Wire où l'argent récolté par les dealers tombe en réalité dans les caisses des dirigeants policiers et politiques de la ville de Baltimore (rappelons d'ailleurs que c'est notamment ce point là qui a suscité le discours du Police Comissionner de Baltimore envers David Simon, comme quoi la série s'approche fortement de la réalité). Toutefois il faut préciser qu'au sein de ces tissus d'alliances nécessaires à la survie du pouvoir en place, il existe des différences notables de nature des relations.  Ainsi, une alliance peut s'avérer équitable, fondée sur un système de don - contre don mais elle peut aussi ne se révéler profitable que pour l'une des deux parties, engageant de facto un rapport de force. C’est par exemple le cas dans Magic City  lorsque Ike demande de l'aide à la mafia par l’intermédiaire de Ben Diamond : il s'engage à lui être redevable quasiment à vie.
Le réseau dont le fondement principal est la confiance peut être régulièrement remis en question par les manipulations et, évidemment, les trahisons. Du twist évidement au retournement de situation inattendu, les séries politiques usent voire abusent des trahisons et des personnages machiavéliques jusqu’à perdre, parfois, en efficacité et cohérence. Le réseau de Kane dans Boss couvre l'ensemble des thématiques précédemment citées sans pour autant perdre de sa force et de son unité. La trame scénaristique ciselée de la série met en évidence le réseau étendu de Kane - allant de ses ouvriers latino-américains de chantier à ses seconds en transitant par des journalistes -dont la cohésion est assurée par sa tête. Alors que la situation semble filer des mains du maire au fil de la saison, il lui suffit de tirer une ficelle pour que les autres suivent par un système d'alliances et de manipulations patiemment mis en place et qu'ainsi l'ensemble des manigances élaborées par ses détracteurs s'effondrent telles un château de cartes ; Kane apparaît alors comme omnipotent, voire omniscient, faisant basculer la série au-delà de la sphère politique, vers l'univers mafieux fascinant que la première saison nous révèle.


L'entourage 


Le personnage du chef politique ne fonctionne jamais seul, il est duel. Sur tous les pans de sa vie, public et privé, il existe un autre personnage qui lui fait écho, un autre personnage qui le complète ou le concurrence.

Les seconds 

Ainsi, le rôle du second est fondamental à toute série focalisée sur les coulisses du pouvoir. Ce dernier peut prendre la forme d’un conseiller comme Ezra Stone dans Boss, d’un homme de main ou d’un directeur de campagne, Eli Gold dans The Good Wife, par exemple. Incarnant tantôt la discrétion, tantôt le charisme débordant, ils sont à la fois garants du pouvoir, celui qui dépasse l’homme qu’ils secondent, et protecteur de l’homme auprès duquel ils ont prêté allégeance. Souvent cette ambivalence aboutit au sacrifice au nom de l'une des deux causes : ainsi Thomas More dans The Tudors préfère mourir au nom de sa conception du pouvoir en lieu et place de rester en vie en se pliant aux décisions de son roi Henri VIII. A contrario Eli Gold dans The Good Wife n’est loyal qu’envers Peter Florrick, il est prêt à toutes les manipulations et négociations, même auprès de la femme de son candidat, pour lui apporter le poste de gouverneur. Boss quant à elle fait dans l’intense et le sexy par le biais du personnage d’Ezra Stone, voire à moindre échelle celui de Kitty. Cette dernière incarne le second qui trahit au nom de l’opportunisme, celui qui fait défection au chef pour rejoindre la concurrence guidée notamment par la chair et les sentiments. Ezra quant à lui, sublime le rôle du second : il oscille au sein de la dichotomie pouvoir-chef. Il est à la fois fervent défenseur de son chef, Tom Kane, mais n’hésite pas effectuer tous les sacrifices nécessaires pour la préservation du pouvoir. En réalité, Ezra Stone incarne la clef d’interprétation du message de la créatrice sur Chicago : la puissance en cette ville ne s’incarne qu’en un homme, il use et incarne le pouvoir en soi. Servir le pouvoir, c’est servir l’homme et non l’inverse. Cette dénonciation à peine dissimulée de la tendance mafieuse du gouvernent municipal de Chicago représente le cœur de la dénonciation politique voulue par la créatrice Fahrad Safina.
(ci-dessous  le discours de fin de Ezra Stone qui révèle toute l’ambiguïté de son rôle)






Le concurrent



Cette élaboration d'un réseau est évidement nécessaire pour satisfaire le besoin de contrôle du personnage tenant le pouvoir mais se révèle aussi un très bon moyen pour lutter contre la conccurence. Souvent le traitement du concurrent politique manque de relief, comme cela peut l'être dans The Good Wife où l'utilité de Glenn Childs en tant qu'opposant à Peter Florrick s'apparente plus à du superfétatoire que du fondamental. Là où la plupart du temps les séries politiques utilisent le personnage du concurrent comme un faire valoir ou une simple épine dans le pied du personnage principal, Boss se distingue. Ben Zajac n'est pas seulement qu'un obstacle sur la route dévorante du pouvoir de Kane, il se révèle à la fois élu et disciple de ce dernier, outsider, jeune requin guidé par le pouvoir tout en se révélant dans les derniers épisodes comme un être dénué d'ambition traîné en réalité par sa femme sur le devant de la scène. La série a su par l'intermédiaire du personnage de Zajac se séparer du manichéisme habituel des série politiques où le concurrent n’apparaît que comme l'être à abattre face à un pouvoir tenu par un homme qui se doit d'être préservé.

Le conjoint



Quelques soient les séries sur les coulisses du pouvoir, le personnage principal possède un conjoint : Abbey Bartlet dans The West Wing, Bud Hammond dans Political Animals et bien évidemment, Meredith Kane dans Boss. Le rôle du conjoint, qui s’avère majoritairement une femme excepté dans Commander in Chief, soit permet la pénétration dans la sphère de l’intime du chef, écarté le plus possible du monde politique, soit prend part partiellement ou totalement  à la fonction de son époux. Le rôle le plus éculé est celui de la femme sourire, celle qui présente bien en toutes circonstances et qui sait prendre les coups des médias, les frasques de son mari et qui ne perd le masque de la femme parfaite qu’en de rares occasions. L’exemple de The Good Wife est évidemment la référence qui saute en premier lieu à l’esprit, Julianna Margulies incarne parfaitement la femme bafouée qui lutte pour son mariage même si la série sur le long de ses trois saisons a su développer habilement son personnage et la façonner toute en nuance. Meredith Kane dans Boss, la femme du maire, embrasse toutes les facettes de la « femme de ». Sourire de façade, prestation aux diners de charité et politique alors que le mariage n’est plus intime depuis des années et que les deux épousés ne se supportent plus. Toutefois, elle est plus que cela, elle se révèle aussi machiavélique, manipulatrice et assoiffée de pouvoir que son mari. Bien plus qu’une compagne et un visage, elle assure l’aspect culturel, la communication et les mondanités de la mairie de Chicago et ce avec des méthodes similaires mais totalement différentes dans la forme. Ainsi, si Tom Kane est le feu, Meredith serait la glace ; lors du pilot de la série deux scènes résonnent ensemble, celle où Tom Kane hurle sur le chef des ouvriers et celle où sa femme annonce avec froid, calme et puissance au directeur d’une école qu'il doit rectifier ses erreurs : les attentions sont similaires, les méthodes aussi, la manière diffère. En soi le conjoint de Boss représente bien plus que ceux d’autres séries, s’avérant à la fois un personnage à part entière mais surtout la moitié d’un binôme qui sans l’un ou l’autre péricliterait : les Kane assument tous deux les sacrifices qu’ils ont effectués et le feront encore et encore.

La dualité, thème récurrent dans Boss et d’autres séries politiques, se sublime dans la série car elle est omniprésente et plurielle : le personnage de Kane se trouve confronté à plusieurs figures fortes qui tout en s’opposant à lui, le complètent et renforcent encore plus sa puissance et sa fureur.


Le cas Homeland vs Boss


On le sait, on l’a dit, ça nous a fait râler pendant des semaines : il existe une véritable battle de popularité entre Boss et la dernière série star de Showtime: Homeland. Situons : à l’aube de la saison 2011-2012, qui a vu naître ce mythique blog, deux séries d’ordre politique étaient annoncées, Boss et Homeland. La première laissait à première vue tous les chats du coin complètement de marbre : diffusée sur Starz, dépourvue du moindre teaser et affublée d’une affiche peu convaincante, Boss ne brillait guère. La seconde, en revanche, était plus parlante : centrée autour d’un soldat revenu traumatisé de la guerre –thème cher à mon cœur fut un temps  et comptant Claire Danes, mon héros, au casting, Homeland était carrément sexy. Trois épisodes plus tard, pourtant, la dynamique s’était inversée et nous n’avons pas tardé à nous dresser contre l’ensemble de la critique pour affirmer que Homeland ne cassait pas trois pattes à une tortue mais que, par contre, elle nous brisait les nouilles. Maintenant que vous savez un peu mieux où on se pose, voici trois points de comparaison fondamentaux qui, je l’espère, vous feront pencher du bon côté de la force.

1) Terrorisme versus Mafia 

Acte I : Homeland et Boss diffèrent notamment par leurs thématiques centrales. L’objet de la première est tout imprégné de psychose post attentats du 11 septembre, puisque Nicholas Brody, protagoniste, a été séquestré par des talibans pendant plusieurs années avant d’être découvert par l’armée américaine et ramené au pays. La saison a pour pivot la question de l’attachement à la nation et celle des méthodes de guerre : la bombe en guise de pendentif, in or out ? Blague à part, ces thèmes-là sont très accrocheurs et ont rapidement su fédérer l’audience par leur côté a priori plutôt neuf. En revanche, Boss s’intéresse à un objet éculé : les tractations et déviances d’une politique corrompue, les rapports entre le pouvoir légitime et la mafia. Ainsi, tandis que l’on pouvait s’attendre à un traitement sérieux et efficace de la question terroriste dans Homeland, on s’est retrouvé comme un canard face à une analyse foutrement manichéenne et donc trop légère du sujet ; à l’inverse, Boss a su nous séduire, que dis-je, nous envoûter en apportant un regard intelligent et moderne sur tout ce qui a trait à la manipulation et aux malversations. Entonces, Boss : 1 – Homeland : 0.

2) Nicholas Brody versus Ezra Stone

Acte II : la gestion de l’ambivalence d’un personnage clé de l’intrigue. Voilà, il n’y a pas à tortiller, une bonne série politique s’agrémente de quelques personnages mystérieux, dont la véritable allégeance est sujette à caution. Gentil ou méchant ? Méchant ou gentil ? La question se pose sans détour pour Nicholas Brody : son séjour chez les talibans a-t-il été si forcé que ça ? A-t-il été retourné contre son propre pays ? Surtout, est-il revenu pour faire péter le Pentagone ? Bonne question, bonne question, mais réponse unilatéralement médiocre : quelques malheureux épisodes après le début de la saison, tout suspens s’envole quant aux véritables intentions du héros. Ce qui nous est proposé est, en termes d’honnêteté psychologique, tout bonnement inadmissible car bien trop simple : Homeland tombe là encore dans un manichéisme digne de Princesse Sarah. Chez Boss, au contraire, on nous propose Ezra Stone, le second de Tom Kane : est-il réellement fidèle ? Cautionne-t-il réellement les agissements discutables de son mentor ? La réponse est ici évidente, le retournement final attendu, mais brillamment exécuté. Non vraiment, Boss : 2 – Homeland : 0.

3) Schizophrénie versus Lewy 

Acte III : la crédibilité du protagoniste. Dans Homeland, Claire Danes joue Carrie Mathison, une jeune agent de la CIA atteinte bipolarité. Maladie sexy s’il en est, qui nous avait livré le formidable Billy Chenowith de Six Feet Under pour ne nommer que lui, la bipolarité peut permettre des merveilles scénaristiques. Elle peut façonner un personnage effrayant, instable, imprévisible, mais si vous avez lu ce qui précède, vous savez déjà que Carrie Mathison fait une bien piètre bipolaire. Je ne remets pas en cause les compétences de l’actrice, récompensée à juste titre pour son excellent travail, mais on lui a demandé de jouer une psychotique tristement évidente. Tout ce que fait Carrie Mathison est calculé en fonction du théorème « une personne cinglée agira toujours envers le bon sens », ce qui nous permet d’anticiper le moindre mouvement de cette pauvre Carrie. De plus, sa maladie revient très souvent sur le tapis de façon déplaisante, puisque les scénaristes l’utilisent comme catalyseur à tout va : « ah, le pot aux roses va être découvert ? mince alors, faisons faire une crise à Carrie »…De l'autre côté, Tom Kane est malade lui aussi : atteint de la maladie de Lewy, qui induit une très rapide dégénérescence cérébrale, il est tout aussi instable qu’un être bipolaire. A la différence toutefois du personnage de Claire Danes, qui utilise bien souvent son désordre psychique comme une baguette magique pour comprendre des choses, Tom Kane est l’esclave de son affliction : il perd ses mots, son calme, maîtrise moins son corps…Il peut basculer à tout moment et révéler son incapacité à la face du monde, perdant ainsi toute crédibilité et tout pouvoir : sa dégénérescence n’est pas un couteau suisse mais une épée de Damoclès.
Pour conclure cette étude de cas, je me permettrai de mentionner les scènes finales de ces deux séries : au ridicule d’un rebondissement digne de Sunset Beach dont nous accable Showtime répond une envolée poétique saisissante dans Boss, preuve s’il en est que la comparaison ne tient pas. Remballez vos goûts de hipsters, parce que Boss : 3 et Homeland : 0.


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Cet article a mérité sa fin : il nous aura à tout le moins permis de vous dire à quel point Boss nous a convaincu. La saison deux, qui débute ce soir, n’a pas intérêt à nous faire mentir…



W., ambiance rombière

N., un brin mégalo



mercredi 15 août 2012

Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas? Spécial Vacances 3 : NBC, les sitcoms et vous




Cette semaine NBC a profité de la diffusion des JO pour lancer deux de ses nouvelles sitcoms, Go on et Animal Practice. Si nous devions résumer ce que l'on pense de NBC, c'est très simple, cela se symboliserait par une cascade d'insultes et de cris infinis et au flux d'une puissance incommensurable, ou en d'autre termes : rendez-nous Dan Harmon à la tête d'une des meilleures sitcoms de ces dernières années, Community. Tenez-le pour dit, on est vénères.

Animal practice.


Avez-vous déjà révé d’obtenir une variation sitcom et animalière de Doctor House? Non ? Eh bien NBC l'a fait pour vous. Animal Practice, c’est l’histoire d’un vétérinaire, George Coleman (interprété par le si détestable Justin Kirk dans Weeds) extrèmement doué dans son métier et ce car il n’aime pas les humains mais que les animaux. A la tête de son hôpital pour bêtes, il voit débarquer en guise d’administratrice générale Dorothy Krane (JoAnna Garcia Swisher), petite fille de la propriétaire décédée de l’établissement et, évidemment, ancien amour du Doctor Coleman. Puis y a le singe de Community aussi, Doctor Risso.
Devrais-je en dire plus ? Pas vraiment.  
Je vais faire un effort, la série n’étant pas si mauvaise que ça, elle laisse juste dans une indifférence plutôt relative. Les personnages secondaires, qui dans les sitcoms font pour beaucoup à la qualité de la série, sont négligeables hormis peut-être Angela, et le singe de Community – les networks ne font pas que recycler leurs acteurs, ils replacent aussi leurs animaux.  Le pitch qui se veut original, est, dans la mise en application, d’une banalité déconcertante ; les blagues tombent régulièrement à l’eau et le rythme s’en fait sentir. Une énième fois, on se retrouve avec deux héros possédant une relation amoureuse non achevée et qui vont se renifler le cul tout au long de la série. Ouais, banal.


Go On! (ou Stop There)



La diffusion anticipée de Go On! peut faire l'effet d'une douce surprise estivale. Matthew Perry nous revient à la tête d'une sitcom gentille : célèbre chroniqueur sportif ayant récemment souffert de la perte de sa femme, il est contraint par son employeur de faire une dizaine de sessions de thérapie de groupe afin de pouvoir retourner travailler. Ce n'est pas très original, puisque nous faisons face au classique "I have to get my sheet signed mais en fait je vais me rendre compte que cette thérapie est nécessaire à la fin du pilote" ; ce n'est pas très drôle, parce que les blagues sont un brin taillées pour Matthew Perry, "le mec le plus drôle de la planète sans vouloir insister" ; ce n'est pas forcément très stimulant, parce que les métaphores sportives me laissent relativement voire totalement de marbre. 

L'attrait fondamental de cette sitcom, en fait, réside dans son aspect choral : ce sont les autres personnages qui sont en thérapie avec M.P. qui font tout le (léger) charme de la série. Des caractères, des origines, des modes d'expression très différents les uns des autres les séparent et les rassemblent...ce sont des personnages qui sont à un carrefour de leur vie...on parle d'une sitcom qui joue à mort l'aspect collégial...Dites-moi, hein, si vous sentez un message subliminal passer, parce que loin de moi l'idée d'insinuer que NBC tente là une pâle pâle pâle assimilation de Go On! à Community. Non, vraiment, ce serait faire montre d'un cynisme sans bornes que d'affirmer qu'un network tente de surfer sur le concept génial d'une série qu'il est par ailleurs en train d'atomiser, alors que des cohortes de fans s'apprêtent plus ou moins à entamer une grève de la faim, là. Vraiment, je n'oserai pas, je ne suis pas comme ça, moi.


Conclusion de ces premiers visionnages des nouveautés de NBC, on a pas changé d'opinion : rendez-nous Dan Harmon à la tête de Community. #sixseasonsandamovie


W. ambiance rombière

N., un brin mégalo

mercredi 8 août 2012

Il fait beau tu ne trouves pas - Spécial Vacances 2 : Opération Coup de Poing dans tes Nouilles



Il fait chaud. Sans blague...En tout cas, chez nous, il fait chaud; les cheveux nous collent au front, les vêtements nous collent aux fesses, l'humidité de l'air nous colle à la peau. On ne se comprend plus quand on se parle, et c'est sans compter Shy'm et Batman (Batnouille pour les intimes). Qu'on se le dise, N. et W. sont en galère, N. et W. en ont marre. Bon, niveau modestie, ça va toujours.
On en a tellement marre que la semaine dernière, on s'est dit dans un scandaleux élan de bonne humeur qu'on allait transformer notre billet hebdomadaire en road trip américain : c'est l'été, on rigole, alors on fait le tour des villes les plus chouettes en racontant des histoires rigolotes. SUPER.
A ce stade de l'affaire, vous avez peut-être compris si vous êtes intuitifs qu'on a décidé d'envoyer BOULER la suite du road trip : exit Los Angeles, Southland, Six Feet Under et Angel, que tout le monde aille se faire empapaouter, le soleil, les vacanciers, les Américains, les catégories hebdomadaires! 
Aujourd'hui, Chats en Série a décidé de vous parler de quelque chose de très important : ce qui ne va pas dans la vie et notamment dans le petit monde mégalo des séries américaines. 
Il faut bien dire que râler nous va mieux au teint que la fan fiction expéditive, alors, qui sait, peut-être que maintenant, le mercredi, ce sera pamphlet et non spaghetti, bordel.


Gueulante numéro 1


Il SUFFIT de prolonger des séries qui n'ont pas lieu de l'être. Là, c'est dit, il y en a ras la casquette de ces séries que l'on laisse désespérément crever sur de longues, LONGUES saisons alors qu'elles méritaient une fin, sinon rapide, du moins honorable alors que l'on nous annule sans façons Detroit 1-8-7, ou, dans un registre un brin guilty, Ringer. Non, mais c'est vrai, à quoi ça rime? Smallville n'a pas suffi? Cette pauvre série, tout à fait acceptable dans ses trois premières saisons, n'a fait que douloureusement souffrir et peiner sur DIX saisons, abattant tout concept de cohérence par rapport au background de Superman, pourtant au départ bien respecté. Eh bien, la CW n'apprend pas de ses erreurs, car Supernatural, dont nous vous avons déjà touché un mot lors de la dernière cérémonie de remise des minous, aurait bel et bien dû s'achever en saison 5. Vous le savez certainement, le créateur de la série avait prévu un arc narratif sur cinq saisons, qui s'est déroulé à la perfection et a fait la joie des chats fous de série que nous sommes : si vous n'êtes pas à jour, si vous n'avez jamais vu Supernatural, je ne saurais trop vous conseiller de regarder tous les épisodes jusqu'au cinq dernières minutes du final de la cinquième saison. Tenez-vous en à ça, car sinon, vous vous retrouvez comme nous, deux saisons plus tard, dégoûtés, vomissant presque de douleur, face au déclin d'une série qui mettait le fantastique à l'honneur de façon géniale et qui, à l'heure actuelle, n'est plus qu'un erzatz de Vampire Diaries. Oui. Et si la gueulante date d'aujourd'hui, c'est que nous avons appris cette semaine que les frères Winchester étaient contraints de rempiler jusqu'en saison 10...Enfer, damnation et chapeau pointu, bordel. 
Dans le même registre, Dexter a assommé ses fans fin saison cinq ; Michael C. Hall lui même pensait au départ que le show ne devait durer qu'une seule saison...La saison six a su rattraper l'échec, et donner un léger espoir pour les deux suivantes annoncées; mais loin de profiter du répit durement gagné, voilà que les showrunners parlent de ne pas conclure la série en saison huit, mais d'enquiller une neuvième saison...Pourquoi s'acharner à dégommer ce qui est bon? Pourquoi ne pas reconnaître qu'un concept a fait son temps, qu'une série peut rejoindre le rang des bienheureuses intégrales en DVD sur nos étagères? Trêve de dents qui rayent le parquet, trêve de soif de pognon, bon dieu! Messieurs, vous avez les yeux plus gros que le ventre et avant que vous n'ayez le temps de dire "fail", vos audiences côtoieront les pâquerettes de Laura Ingalls au rayon "daube des années 2000". Tenez-vous le pour dit.  

Gueulante numéro 2 :

Vos étés sont surement synonymes de monokinis, débardeurs et autres maintien de balls, déjà sachez que vous faites fausse route et ensuite apprenez que le nôtre rime joyeusement avec boulot et préparation de concours. Du coup au travers des vitres design de nos bureaux et bibliothèques nous songeons à notre devenir et surtout à nos passés, à comment nous sommes parvenus à travailler un été pour des jobs et des rêves qui ne sont pas les nôtres. Toutes considérations narcissiques et réalistes mises à part, nous avons obtenu nos réponses en un bouc émissaire judicieusement et objectivement selectionné : le TEEN DRAMA. Véritables fléaux scénaristiques et déclencheurs de suicides pour adolescents, cette vision sublimée de l'adolescence et de l'université a suscité chez nous comme chez d'autres poupons ignares et naïfs à la fois, des frustrations de la taille du Nevada (lieu où aurait du se dérouler cette chronique pour le bien de vos mirettes, ce qui n'est pas le cas et ce qui, indubitablement, crée en vous un sentiment de frustration similaire au nôtre (souci de réalisme quand tu nous tiens)). Ainsi jeunes et fringuant collégiens que nous étions, nous nous hasardions à rêvasser sur nos années lycée et notre référent visuel c'était ça :





OUAI, One Tree Hill, les Frères Scott pour les francophones que nous sommes. Enfer et damnation, le jour où nous avons posé peton au lycée : déjà nous ne faisions en rien 1m82, nous n'étions ni musclés et ni pourvus d'une poitrine inversement proportionnelle à notre taille, bref, on ne s'était pas échappé du vogue summer 2003 - et personne ne l'était. Puis nos vies étaient essentiellement parsemées de révisions, prises de têtes parentales et séries tv, en rien nous n'avons eu 7 ou 8 naïades dans nos lits, enregistrés un single ou aperçu des adolescents beaux, artistes, torturés et musclés : non, Peyton et Lucas n'existent pas, non. La première couche de frustration passée, tous nos espoirs se sont portés sur la faculté - on était vraiment, vraiment teubés et sans discernement à l'époque. Buffy, Smallville et autres Gossip Girl nous ont fait rêver de Harvard, Berkerley ou Yale, de campus verdoyants qui transpercent l'horizion, de la vie universitaire funky remplie de confréries et de parties sillonnées de gobelets rouges à bière, et bien sur d'un défilé Prada dans nos lits. Que nenni. On ne parle même pas de nos possibilités de carrières professionnelles avec lesquelles nous leurrent les teen drama, si nous avions su que l'université française s'apparentait plus a celle de Greendale qu'à celle de Yale, nous y serions allés sans aucune expectative hormis celle de se marrer, et nous ne serions certainement pas a faire les glands par un été suffocant dans des établissement publics, envahis par nos frustrations et nos espoirs. Bref, le Teen drama ou la cause des avenirs prometteurs brisés de plusieures générations pour les intimes, mérite d'être brûlé vif ou regardé avec un regard lubrique tout au plus, soyez prévenus.



W., ambiance rombière

N., un brin mégalo




jeudi 2 août 2012

Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas? Spécial Vacances 1 - Semaine du 1er août

En ce début d’août, nous pensons aux plus pauvres d'entre vous qui n'ont pas pu partir en vacances. Du coup, pendant quelques semaines, nous vous proposons de vous emmener faire le tour des grandes villes américaines par le biais des séries qui les représentent. Notre esprit de contradiction et notre lieu de résidence aidant, nous avons décidé de vous transporter dans les nuages, la brume et le froid -en tout cas dans les séries que nous vous proposons- et pour commencer : welcome to Seattle. 



Située au nord-ouest des Etats-Unis à quelques kilomètres de la frontière du Canada, Seattle est connue pour son arrière pays boisé et ses lagunes pas vraiment bleues turquoise ainsi que sa seafood traditionnelle. Sa skyline et son aquarium vous en mettront plein les mirettes -surtout si vous êtes férus d'otaries.


Evidemment, les otaries interviennent peu dans les séries qui se déroulent à Seattle d'autant plus lorsqu'on pénètre dans Shonda Rhymes Land, pays où lorsqu'il fait froid qui plus est avec ses pulsions estivales, il fait bon se réchauffer auprès de belles et sexy personnes, du coup forcement on vous emmène de par les contrées de Grey's Anatomy. 


Qui n'a jamais rêvé de faire du ferry (!) avec Addison Shepherd


Non content de passer votre temps auprès d'individus charmants, sexy, intelligents et blindés de tunes, vous pourrez parcourir régulièrement les eaux du Puget Sound à bord des fameux ferrys qui le sillonnent, faites attention en courant de saison trois il risque d'y avoir quelques turbulences. Si jamais vous voulez effectuer une retraite dans l'arrière pays forestier de Seattle, Derek Shepherd sera votre guide et si vous êtes chanceux il pourra même vous emmener pécher à la mouche - entre autres choses. 

Il fait froid, vous avez une petite soif ? Pas de problème on vous conseille At Joe's lieu où il fait bon boire de la tequila et où si vous voulez serrer de l'interne en chirurgie désabusé et bien gaulé vous trouverez votre bonheur. Nous voyons à votre regard de vache morte que vous êtes un peu éméché, que la colère de votre année à supporter votre patron ressort peu à peu, ne vous inquiétez pas, nous avons une solution. : la Meredith Grey.

Véritable défouloir, détestée par l'ensemble de l'audience des aventures du Seattle Grace Hospital, vous pourrez la mandaler à loisir, tout le monde s'en branle, je dirais même que vous soulagerez une grosse partie de la planète, de surcroît, avec un peu de chance vous pourrez rythmer vos beignes à chacunes de ses sempiternelles jérémiades, ça rendra l'instant plus savoureux. 

Après quelques coups bien placés, elle vous invitera certainement dans la maison de passes du coin : sa propre maison ayant été habitée par plus de neuf personnages - et on ne compte pas les plans d'un soir-  en l'espace de 8 saisons, vous pourrez clairement satisfaire vos fantasmes d'auberge espagnole et caler quelques mains aux culs ! 

Après cette soirée mouvementée, vous vous réveillez seul dans une nature et une ville ravagée  où toutes les moeurs de la veille semblent avoir changé et votre magnifique smartphone dernier cri n'affiche pas de réseau alors que vous n'êtes pas chez Free ? C'est normal, vous venez de rencontrer Max Guevara. 

Tandis que vous tentez, groggy, de vous remettre de votre cuite à la tequila, une main d'acier vous empoigne par le col de votre American Apparel et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, vous vous retrouvez à l'arrière d'une bécane vrombissante, hurlante, qui fonce au travers de Seattle. Tous les immeubles sont défoncés, des ordures et des gravats jonchent les rues ; vous apercevez quelques passants, l'air inquiet, hagard avant de reporter votre attention sur la femme (c'est une femme!) qui pilote l'engin de mort que vous chevauchez.

Ça c'est un biker

Les sombres cheveux bouclés de Max Guevara (jeune Jessica Alba) vous fouettent le visage ; cramponné à l'arrière de votre siège, n'osant la toucher, vous observez avec une certaine avidité la chute extraordinaire de ses reins, moulée par un blouson de cuir du meilleur effet. Vous vous trouvez peut-être dans une Seattle post apocalyptique imaginée par James Cameron, mais vous vous sentez plutôt bien.

Point de repos pour les braves, et certainement pas pour vous : Max vous entraîne d'immeuble en immeuble, de course en course, de bagarre en bagarre. Lors d'un bref répit, vous rencontrez certains de ses "frères et soeurs", ceux qui comme elle se sont échappés de Manticore, l'ancien complexe militaire en périphérie de la ville. Evidemment, lorsque vous constatez que l'un d'entre eux n'est autre qu'un jeune et fringant Jensen Ackles, vous pleurez de joie.

Eh oui.


Il peut aussi vous arriver de discuter profondément avec Logan Cale, le patron de Max qui est plutôt sexy dans son fauteuil roulant, mais il s'agit certainement des dix dernières minutes d'un épisode autrement trépidant, au cours duquel vous avez bien failli mourir de façon hyper glamour et rock'n'roll une douzaine de fois. Y'a pas à dire, Dark Angel, ce n'est pas de tout repos, et vous commencez à prier bien fort qu'on vienne vous réveiller de ce qui ressemble à un rêve de hippie.


Vous sentez une douleur parcourir votre joue, elle se fait répétitive et agaçante, vous clignez des yeux  plusieurs fois et apparaissent alors devant vous Tom Badwin et Diana Kouris.

Un jeu de regard sidérant


Vous n'avez même pas le temps de vous questionner sur la situation qu'on vous explique que vous vous trouvez dans un complexe top secret du gouvernement américain et qu'en réalité ça fait soixante ans que vous avez disparu ; on vous a retrouvé seul, inerte près d'un lac brumeux. On vous explique que vous n'êtes pas le seul à être réapparu, qu'il y a 4399 autres personnes dans le même cas que vous et qu'on ne sait pas vraiment où vous étiez, ni pourquoi vous ne réapparaissez que maintenant. Inquiet et paniqué vous essayez d'expliquer en bafouillant que vous étiez en vacances à Seattle en train de foutre des gnons à une (vieille) jeune interne en chirurgie, que, par la suite, vous avez sombré dans la tequila et rêvé d'un monde post-apocalyptique étrange, où les croupes des jeunes femmes étaient parées d'un cuir qui les rendaient callipyges, mais personne ne vous croit ; vous réussissez tout juste à obtenir un décochement de sourcil de Tom Baldwin, vous remarquez d'ailleurs que c'est approximativement la seule expression faciale qu'il possède.
Une jeune fille s'approche de vous, Diana affirme qu'elle perçoit le futur des gens qu'elle côtoie et qu'ainsi on en saura plus sur votre devenir et votre rôle au sein de la planète et du grand ordre  cosmique. 

Bonjour, je suis la jeune fille mystérieuse présente dans toutes les séries fantastiques, ça va ?

L'enfant s'approche de vous, vous frôle et décoche un regard à la fois effaré et consterné, s'empressant de déclarer alors : "HAN, vous ne servez à rien, le grand ordre cosmique s'est foutu de votre gueule en vous créant, vous êtes pire qu'une intervention politique de Nadine Morano (à jamais dans nos coeurs, toi même tu sais) !". Alors que la jeune fille se retire -tssss- en explosant de rire, Tom vous enfile une cagoule sur la tête et vous assomme violemment.

Le crane lourd, les paupières collées et la tequila difficile, vous relevez tant bien que mal votre tête. La marque d'un AZERTY gréffé sur votre joue, le regard hagard tentant de fixer ce qui semble être votre écran d'ordinateur, vous ne vous dites qu'une chose : la tequila, plus jamais... enfin jusqu’à demain.


W., ambiance rombière

N., un brin mégalo