Allez, on va pas s'étendre dix ans sur notre absence totale d'article depuis des mois, passons direct aux choses sérieuses (même si on sait que c'est un peu la fête dans vos bodies) : la première partie d'un sacré bilan de la saison 2012-2013.
Chat d'or
Arrow -You've not failed the CW
C'est la première fois depuis fort longtemps qu'une série sur les super héros/comics ressemble à ce qu'on pourrait espérer d'elle : des combats, des alliances, un filtre graphique efficace et une bande originale qui fait vraiment honneur au genre. La saison 1 d'
Arrow a pour elle une évolution sur l'ensemble de l'année qui pose les jalons nécessaires à la saison deux : Oliver Queen substitue son rôle de
vigilante à celui de héros, son équipe se forme et les mystères de Starling city se dévoilent assez rapidement pour nous tenir en haleine. La critique du poids des corporations économiques est bien en place, la ville la nuit possède réellement son identité et voir Oliver Queen latter des culs sous les commentaires narquois de Felicity est un plaisir de chaque instant. Le chat d'or est amplement mérité car la série dépasse ses prétentions en arrivant à nous proposer un produit final de bonne qualité digne d'un blockbuster Marvel / DC Comics en nous épargnant, elle, la présence de Marion Cotillard. Du tout bon.
Veep
Chez
Veep, finalement, il n'y a rien à dire : tout est parfait. Le casting est AWESOME, Julia Louis Dreyfus en tête qui déchire tout, les personnages sont hilarants et plus vrais que nature, les dialogues sont tellement bien écrits que ça donne envie de pleurer...
Veep réussit le pari difficile de nous faire crever de rire tout en rendant ses personnages réellement attachants (et tout ça en nous faisant baver d'admiration). La série possède un ton résolument cynique, qui rend la moindre péripétie fâcheuse de la vice présidente des US, même la plus ridicule, absolument fascinante.
On souhaite de longues années de vie à Selina Mayer et ses accolytes, parce qu'une série qui nous coupe le sifflet, c'est assez rare et ça vaut son petit pesant de cacahuètes.
Scandal
Contrairement à l'an dernier où on t'aurait cloué Shonda Rhimes à un poteau avec ses propres dents qu'on lui aurait arrachées au couteau rouillé, cette fois-ci, on est plutôt contents.
Private Practice vient de connaître une mort cent fois méritée, N., va vous parler de
Grey's et de ses miracles en saison 9, et puis
Scandal est presque LA série de l'année.
Pourquoi? Pour toutes les bonnes raisons que nous évoquions déjà
en 2012 : un POTUS et une Olivia Pope sexy, une bande de bras cassés très attachants, un très bon sens du dialogue et du rebondissement. Fait nouveau, le point que nous trouvions réellement négatif l'an dernier, à savoir la nullité des épisodes construits en stand alone avec l'enquête à deux roubles menée par Olivia et ses potes, ce pan-là de la série a quasi disparu.
Scandal fait dans la grande trame, le grand mystère, le grand complot : la grande classe, donc.
Chat d'espoir
The Mindy Project - PIA PIA PIAPIAPIA PIA PIA (pale imitation tout aussi irritante du générique)
Alors que la simple idée de regarder un épisode de The Mindy Project suite au visionnage du premier épisode inspirait en moi l'envie de me tirer des coups d’élastique dans les balls, les choses ont changé comme dirait Celine Dion. La série se voulait être une comédie romantique en format sitcom. Le résultat était juste agaçant, voire irritant. The Mindy Project a oscillé entre le plantez-moi-un-compas-dans-les-oreilles-svp et l’acceptable Toutefois dans sa dernière ligne droite la série a réussi à trouver un cap acceptable où l'agacement fait place au sourire et à l'attente de la suite des péripéties de Mindy et ses comparses. Le casting est -enfin- posé et les personnages prennent de plus en plus de saveur. Les triangles amoureux se forment et Mindy est moins un manifeste à la la baffe que dans les premiers épisodes. Si la série maintient sa progression, la saison 2 pourrait être une agréable surprise, à suivre donc.
Viking - AOUH chez les nordiques
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Une série sponsorisée par Jean Louis David |
En tant qu'historien, lorsque la chaîne History décide de mette en place une série ça me titille insérer une partie du corps au choix. S'il faut avouer une chose c'est que c'est une réussite. La série manque encore un peu de rythme et de corps, toutefois elle suit bien les temps de l'histoire tout en apportant une dose de roman nécessaire à toute production télévisuelle. La série décrit la conquête effectuée par les vikings en dehors de leur terre, au delà de la mer, mer de toute les peurs, conquête qui divise la population viking et induit le schisme de cette communauté. On y croit, ça sent la sueur, l’embrun et le sang et c'est le principal.
Revenge - Crêpage de chignon dans les Hamptons
Il faut bien avouer que Revenge avait commencé par me faire péter les nerfs. Je crois même que j'avais qualifié ce nouveau drama de Sunset Beach du pauvre, et si j'avais dû m'exprimer sur le suket, j'aurais certainement lâché un dédaigneux "hautement merdique".
Mais finalement, s'est produit ce qu'entre aficionados bien renseignés nous appelons "l'effet Ringer". En gros, c'est quand une blonde fait des trucs stupides dans une série nullissime et puis magiquement, ça devient stimulant.
La vraie fête du slip.
Alors il y a bien eu un passage à vide, cette année, où j'ai cru que le spectre de l'ORGANISATION QUI CONTRÔLE TOUT (vous savez, cette idée de merde qui a détruit d'innombrables connes saisons / séries) allait nous tuer mon guilty pleasure favori. Mais ua bout du compte, Revenge est juste devenue archi topinette (ouais) : rebondissement sur twist sur assassinat sur disparition sur adultère sur conspiration, voilà quelques éléments qui bien sûr n'y sont pas pour rien. En plus, entre temps, Emily VanCamp a appris à jouer son rôle et Gabriel Mann a commencé à s'éclater comme un fou dans le sien ; seul bémol, Madeleine Stowe n'a toujours pas développé d'expressions faciales, mais au fond, on se fait à tout. Donc, Revenge, on y croit à mort pour la saison trois.
Chat I want to kill myself with a bullet right in my head coz it's so full of crap qu'on dirait Josephine l'ange gardien
The Following - Celle qui donne envie de biatchslaper Edgar Allan Poe
Dites bonjour à la plus grosse mystification de la saison, j'ai nommé : The Following.
Au pays des innocents en quête de nouveaux dramas qui ne soient pas une daube immonde comme Cult -voir plus bas-, The Following apparaissait comme un petit coin de paradis mignon. Kevin Bacon et James Purefoy en tête d'affiche, une intrigue fondée sur l'oeuvre d'Edgar Allan Poe, un pilote outre-sexy, la série avait un stock balèze d'atouts de son côté. Bon.
Honnêtement, les premiers épisodes sont trépidants, bien filmés, bien joués; les personnages principaux et secondaires sont attachants ; l'intrigue est bien construite -et c'est le moment où tout le monde relâche sa vigilance.
A un moment donné, les scénaristes ont sans doute pris une grosse cuite à la vodka bon marché et, sans conteste, enchaîné les épisodes pourris. A donc surgi le fameux spectre de l'ORGANISATION QUI CONTROLE TOUT, dont on ignore complètement les objectifs et que la full force du FBI ne parvient pas à arrêter. Mieux, l'organisation qui n'a de cesse de fister, consciencieusement, le FBI et la terre entière. Passons l'envie de citer cette pauvre débile de Nabilla ; on a quand même envie d'attraper Kevin Bacon par la tignasse -non, pas pour lui rouler un patin, il est trop moche- et de lui hurler à la gueule que c'est un connard aveugle et autant qu'il meure, voilà.
J'entends au loin des gens me dire que j'exagère, peut-être même que N. figure dans leurs rangs, et peut-être qu'au fond, ils ont raison. Je terminerai donc par dire que si vous voulez regarder The Following, sentez-vous libres de le faire puisque la série a des qualités indéniables. Reste qu'elles ont été complètement annihilées à mon sens par la calamité insondable de la deuxième moitié de saison, que j'ai eu envie de me tirer une balle, mais bon voilà, c'est sympa, pourquoi pas. Non, vraiment, non.
Révolution - Une série pas éponyme du tout
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The Judgemental look de Charlie aka le gimmick de tous les épisodes |
Dans un monde parfait JJ Abrams nous foutrait la paix avec ses daubutions (néologisme de production daubique) annuelles. Toutefois, le monde c'est un peu comme une manifestation pour tous ou une interview de Christine Boutin : ça ne s'arrête jamais et ça passe le temps à nous irriter la rondelle. Revolution a construit sa saison en deux temps : un premier chiant où la seule parole prononcée semble être "family" tellement le mot revient souvent. Ainsi, les 12 premiers épisodes narrent comment Charlie doit sauver son frère car c'est sa famille et pour cela elle se rend auprès de son oncle qu'elle n'a pas vu depuis dix ans et qui s'avère être un gros bâtard mais qui, quand même, au nom de l'esprit de famille décide de changer de vie - et pas de coupe de cheveux à notre grand regret - et d'aller affronter un gouvernement pseudo totalitaire qui dirige l'état dans lequel tout se monde vit. Ça dure douze épisodes, en chemin il y a au moins 3 personnages secondaires et un principal qui cannent et la mère de Charlie qui devait être morte mais qui ne l'est pas en fait apparaît. Vous vous dites où est l'histoire dans tout ça ? En réalité les scénaristes s'en contrebalancent : ce qui est important c'est la famille, ça et une sombre histoire de bateau et de mer qu'il faut retrouver. Le second temps de la saison s'attarde encore sur la famille toutefois les scénaristes ont réellement décidé d'abandonner toute prétention à faire un fil conducteur. A chaque épisode il y a, aux bas mots, 7 personnages qui meurent, 3 trahisons et 2 judgemental look de Charlie. Le judgmental look qu'est ce à dire ? (comme dirait une vieille prostituée d'un faubourg perdu d'Ajacciu). C'est très simple Charlie est filmée sur un plan plutôt éloigné, elle fixe la caméra avec un regard qui n'est pas sans vous rappeler votre grand mère lorsque vous avez utilisé le terme "homosexuel" lors de votre dernier repas dominical, et ainsi, elle exprime son mécontentement vis à vis d'un autre personnage -souvent son oncle- car il ne respecte pas les valeurs familiales. Alors oui, en parallèle de tout ce fourre tout, il y a des histoires d’électricité et de reconstruction du monde dans un scénario théoriquement post-apocalyptique qui pourrait paraître intéressant mais en réalité que nenni. En lieu et place de tout cela vous avez un savant melting-pot de grand n'importe quoi et de réchauffé de JJ Abrams, au menu : des nanotechnologies qui réparent des genoux instantanément mais qui ne soignent pas l'asthme, une tour mystérieuse et maléfique peuplée de gens tout autant mystérieux ou encore un personnage inutile qui se révèle en réalité quasi messianique car présent dans un livre (pourri) sur la tour maléfique (dont on a rien à foutre). J'élude le passage des tunnels de métro qui au bout de 1h de marche effectuée par 7 personnes sont dépourvus d'air et poussent tout le monde à la folie. Vraiment, Révolution y a que du bon ...
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Bonus : Lorsque Nora se fait battre à sang et torturer pendant 21 jours elle ne ressort pas défigurée et sanguinolente , du tout, mais avec un herpes géant ! |
Cult - La fin du monde en petites barquettes
Au débotté, en début de saison, on a pu penser que les cultes étaient un peu le dada cette année puisque
Cult venait d'arriver et
The Following menaçait au loin. On te promet d'ailleurs vaguement une ambiance
scandale, danse de vandale de paranoïa, théorie du complot, battement hystérique de ton petit coeur et envolées épiques.
En vrai, déjà,
Cult et
The Following n'ont rien à voir et ce pour une raison majeure :
Cult est diffusée sur la CW. Bon. En plus, comme souvent sur la CW,
Cult pue la vieille barquette de lasagnes réchauffées six jours plus tard et ce notamment en raison du casting : je te le donne en mille, les protagonistes sont incarnés par des acteurs de séries mortes ou pourries de la chaîne. Ainsi nous avons Riley de feu
Melrose Place 2009, qui a le talent d'être assez bonne, ainsi que feu Alaric de
The Vampire Diaries, que personne ne regrette ni ne souhaitait voir un jour à nouveau à l'écran.
Ensuite, de quoi ça parle ? Comme toute daube sournoise,
Cult te présente d'abord une idée assez sympa dans le genre mise en abîme : la série parle du tournage d'une série...On se retrouve un peu dans une ambiance satire : satire des fans, des séries américaines et de leurs scénarios, du filtre d'image...Bon, ça dure dix minutes puis
Cult enchaîne les WTF, le ridicule puant et les twists merdiques. Et le plus triste, c'est que les créateurs ont espéré créer un engouement méta pour rendre un peu les gens fous...
Cult est un échec sur toute la ligne et mérite bien le placard.
Chat d'hystérie
Arrested Development - OH HE GOT ME AGAIN
S'il y a un événement dans le monde des séries en cette fin juin, c'est bien le retour de la trop rapidement annihilée Arrested Development. Cultissime pour son absurde, ses acteurs de qualité et son annulation trop précoce, Arrested Development c'est un peu le Mike Brant des séries télé - à l'exception du fait que lui on a pas envie de le voir revenir. La série narre les péripéties d'une famille totalement jetée, ruinée et qui se repose sur la seule stabilité d'un des fils de la famille. Toutes proportions gardées, les nouveaux épisodes ne se révèlent pas à la hauteur de la série originale - notamment car le lifting de Portia de Rossi à très mal vieilli. Toutefois, le nouveau produit proposé a le mérite de prendre une direction différente et très personnelle : les épisodes sont plus longs et prennent le temps de se focaliser sur un personnage, l'histoire s'appréhende par la superposition des trames individuelles et l'humour épileptique des saisons antérieures fait place à une comédie plus distillée sur le temps long. Bref Netflix - la chaîne qui produit la série ndlr - propose un produit différent qui a ses faiblesses mais aussi une identité affirmée et délectable.