samedi 26 novembre 2011

Critique Pilot : Hell on wheels - Thomas le petit train au pays des indiens.





Ah les contrées inconnues de l'Amerique sauvage du dix-neuvième siècle, le périple palpitant de Lewis and Clark (nan, pas ceux là) et les grand enjeux autour de la construction du chemin de fer traversant la totalité du continent nord américain. Vous en avez revé ? AMC l'a fait !

AMC, je le rappelle, c'est la chaîne qui a produit des joyaux comme Mad Men, Rubicon et The Walking Dead (même si la Bd de cette dernière reste bien meilleure), il semble logique d'attendre tout autant de Hell on Wheels son dernier bébé. En d'autres termes, attendre une série AMC revient à trépigner d'impatience devant une nouveauté d'HBO, une référence qualité, donc.

Alors que mes références séries tv sur les chemins de fer, la conquete de l'ouest et le western se résument à La petite maison dans la prairie et Docteur Quinn, femme médecin (bon un peu Deadwood quand meme), je me vois dans l'obligation de me pencher sur HoW. Là où vous avez de la chance mes petit(e)s, c'est que l'histoire des USA au XIXeme siècle c'est un peu mon dada, je vais donc compenser mes lacunes télévisuelles par mes connaissances de Maître en histoire, comme quoi tout peut arriver. Néanmoins, je sais que tout le monde s'en bat les roubignoles de l'histoire des USA au dix-neuvième siècle, je vais donc éviter l'exposé magistral de mes connaissances et juste m'atteler à la crédibilité ou non du réalisme de la série.

Comme au bout de trois paragraphes je suis déjà chiant comme un plan séquence dans un film Bulgare, je vous autorise une pause plaisir des yeux, en relation avec les séries évidemment - on est cohérent ici, qu'est ce tu crois.

On dit bonjour à Naya Rivera et Joe Manganiello :"BONJOUR"


HoW narre la construction du premier chemin de fer qui traverse d'Ouest en Est le continent nord américain,  construction qui prend place juste après la Guerre de Sécession opposant le Nord et le Sud des USA sur la question de l'esclave dont le réel intérêt est bien plus économique qu'humain (le Sud des USA dont l'économie repose essentiellement sur l'agriculture (tabac et blé, principalement) nécessitait une main d'oeuvre forte qu'elle puisait dans la manne servile, contrairement à un Nord où l'économie reposait sur l'industrie) (ou comment résumer d'une façon très imprécise et très peu scientifique une guerre fondatrice des USA). L'histoire de HOW se structure autour de trois axes qui, évidemment, s'interconnectent :

- Les enjeux économiques et politiques de la construction du chemin de fer.
- Le quotidien des hommes qui construisent ledit chemin de fer.
- La vengeance de Cullen Bohannan, le personnage principal de la série.


Je vais vous faire déchanter tout de suite, le pilot de la série semble clairement orienter la première saison vers la quête de vengeance de Cullen, l'aspect le plus dramatique et le plus efficace sur le public conséquemment. Entendons nous bien, j'ai conscience qu'une série nécessite un axe directeur, une trame qui tient le spectateur en haleine d'un bout à l'autre d'une saison mais la vengeance d'un cowboy dans un western, on a vu plus original. Moi qui m'attendait à une fresque réaliste à la Zola sur les conditions de vie des hommes qui suaient au rythme de leur pioche, j'ai été quelque peu désappointé- n'est pas David Simmon qui veut.

L'incendie de la critique étant déclenché, je tiens quand même à l'apaiser un tant soit peu en précisant que :

1. Il est difficile d'effectuer une fiction historique de nos jours car succéder à Mad Men ou Broadwalk Empire n'est pas donné à tout le monde.
2. Il est ardu de marcher dans les pas de Clint Eastwood en terme de héros de Western.
3. Etre produit par AMC possède un inconvénient majeur : on attend une grande qualité qui, intrinsèquement, produit un regard plus sévère sur la série.

Lourds sont les bagages à transporter de Hell on Wheels et en prenant le parti pris de se concentrer sur la vengeance du héros, la série emprunte le rail de la simplicité en lieu et profit de celui de la complexité ; la densité de la trame prend donc un coup dans l'aile. Heureusement, la qualité d'écriture est là, la gueule de Anson Mount aussi, la pléthore des talentueux rôles secondaires suit et, enfin, le talent de Colm Meaney éclate au grand jour et soutient d'une main d'airain une partie de l'intrigue - oui, je me prends pour Homère et alors.

Quoi ma gueule, qu'est ce qu'elle à ma gueuuuuuule.



Le pilot s'expose à travers cinq histoires qui se croisent par la parole ou l'image : la vengeance du héros, l'ambition débordante de l'entrepreneur Thomas Durant, les pérégrinations de Lilly Bent, amante d'un cartographe, le quotidien de Common, inconnu de la chiourme et le suivi des membres du cortège qui entourent les travailleurs -putes, prêtres et autres illusionnistes. Malgré l'exhaustivité apparente, l'ambiance ne suit pas complètement et la fadeur est au rendez-vous. En se concentrant principalement sur la quête du héros  (les préoccupations de Cullen remplissent plus de la moitié de l'épisode), HoW perd en immersion. Tous les éléments sont là, la sauce ne prend pas totalement. Ce qui devrait sentir le cambouis, suinter les émanations génitales, crouler sous la poussière et le soleil assourdissant, transpirer le sang et les mutilations, et puer l'argent corrompu, s’effondre en un palot consensualisme. Espérons que la pute se souillera au fil du rail de la saison.

Le village mouvant de Hell on Wheels




N. pour vous servir.


4 commentaires:

  1. Bonjour Joe Mangianelloooooooooo!!!!!!!!!!!!!!!

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  2. W., ce type est indécent ! (je veux la saison 4 de Truuuuuuuuue Bloooooooooood)
    Sinon que dire sur HoW... il y a un potentiel énorme mais au final je me suis ennuyée, incapable de me plonger dans la série (et pourtant je dégustait un carpaccio !)

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  3. Oui Messieurs, Mesdames, je dégustaiT avec un T (et alors il est où le problème ? Non mais franchement)

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  4. Tu as parfaitement le droit de déguster comme tu l'entends. Bisous

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