Last Man Standing : le dernier |
Last Man Standing, dernière sitcom en date sur ABC, repose sur un pitch très simple : comment Mike Baxter, un homme très vieux jeu et bien souvent macho, gère sa vie de famille alors qu'il n'est entouré que de femmes. A l'instar de son protagoniste, Last Man Standing est bel et bien un fossile au pays de la sitcom, reposant sur un format éculé qui ne fait plus rire depuis vingt ans : après How I Met Your Mother, après Friends, après Modern Family et même en concurrence avec Suburgatory sur la même chaîne, il est dur de penser que l'on nous propose encore de tels produits. Tout est vieux : déjà Tim Allen, recyclé de son Papa Bricole des années 90, puis la réalisation blindée d'affreux rires pré-enregistrés, mais aussi la structure des dialogues. Tout repose sur Mike Baxter, qui balance des répliques "marrantes" à chaque instant dès lors que l'une de ses filles ou sa femme lui tend une perche. Cela fait donc quatre actrices réduites au rôle de faire-valoir (ne parlons même pas des deux rôles masculins annexes) pour un Tim Allen que je trouve, tout de même, très fatigué.
Les deux épisodes diffusés mardi dernier et que je me suis tapé ce matin en râlant grave car je suis votre humble et dévoué serviteur fonctionnent sur un schéma fort simple : on y voit Tim Allen dans son salon et Tim Allen au travail. Deux environnement qui diffèrent radicalement : chez lui, il est entouré de sa femme et de ses trois filles qui possèdent des caractères bien distincts mais sont malheureusement toutes munies d'ovaires, tandis qu'il travaille pour "Outdoor Man", une entreprise qui vend des armes de chasse et du matériel de pêche. Il a un métier d'homme, un métier qui jusqu'alors lui permettait d'être absent de son foyer la majeure partie du temps car il faisait le tour du monde pour la réalisation des catalogues publicitaires d'"Outdoor Man".
Le pilote débute ainsi par une mauvaise nouvelle pour Mike : à l'ère du numérique, tout le monde s'en bat le tintouin d'un catalogue papier, alors il lui faudra apprendre à maîtriser les rouages d'internet avant de pouvoir prendre à nouveau la fuite. Vous vous doutez bien qu'ABC n'aurait pas acheté cette série si Mike Baxter mettait les voiles à la fin d'un pilote de vingt minutes : face à la situation qu'il juge catastrophique, il décide de rester. Ses femmes ont besoin d'un HOMME : ce n'est ni le boyfriend efféminé de sa cadette, ni le lâche père du bébé de son aînée qui seront d'un grand secours...
Des hommes, des vrais selon ABC |
Un homme, un vrai, selon MOI |
Le pilote débute ainsi par une mauvaise nouvelle pour Mike : à l'ère du numérique, tout le monde s'en bat le tintouin d'un catalogue papier, alors il lui faudra apprendre à maîtriser les rouages d'internet avant de pouvoir prendre à nouveau la fuite. Vous vous doutez bien qu'ABC n'aurait pas acheté cette série si Mike Baxter mettait les voiles à la fin d'un pilote de vingt minutes : face à la situation qu'il juge catastrophique, il décide de rester. Ses femmes ont besoin d'un HOMME : ce n'est ni le boyfriend efféminé de sa cadette, ni le lâche père du bébé de son aînée qui seront d'un grand secours...
Last Man Standing, retour en fanfare de Tim Allen, ce grand inconnu (désolée, je ne suis moi-même pas un fossile), a déchiré les audiences le soir de son lancement : 13 millions de spectateurs ont passé quarante minutes de leur vie à regarder cette sitcom. Cela pourrait me faire mentir quand je dis "cette série ne présente aucun intérêt", mais il y a également 4.4 millions de malades qui ont regardé l'épisode spécial des Kardashian consacré au mariage de Kim : de nos jours, la qualité d'une émission télévisée ne se mesure définitivement pas à l'audimat.
Non mais le bon goût, les gens, LE BON GOUT là, allez! |
Ceci étant posé, il convient quand même de déterminer ce qui vaut le détour dans Last Man Standing et ce qui mérite sans doute que l'on passe son chemin (le mardi soir, par exemple, il y a Glee <3).
Il y a un côté très sympa dans les références nombreuses à une culture pop fort actuelle : entendre parler des Kardashian, de Glee, de Lord Voldemort donne tout de suite un petit attrait aux dialogues, sans compter que c'est bien la seule modernité que l'on trouvera dans Last Man Standing. Il y a d'autre part une forme d'inédit dans les moments où l'on voit les acteurs rire de leurs plaisanteries : ces rires semblent sincères, presque comme s'il s'agissait de scènes de bêtisier et c'est fort plaisant. Que personne ne s'emballe, ça arrive quelque chose comme deux fois dans l'épisode. Les acteurs sont d'ailleurs plutôt bons et servis par des dialogues que l'on a connus plus pourris : le flegme slash cynisme slash papy-vénère-style de Tim Allen passe bien, l'inconvénient étant que cela ne cadre pas du tout avec le rôle qui a été écrit pour lui. En effet, le personnage est bien peu travaillé (comme tous les autres) : on veut me vendre un mec old school, fier de sa virilité et qui n'entend pas se laisser embarquer dans un monde de femmelettes, alors que tout ce que j'obtiens c'est un papy marrant qui utilise le second degré pour dire à ses proches qu'il les aime. D'un autre côté, si les filles de Mike Baxter sont réellement sans consistance aucune, j'accorde un petit bonus à sa femme que l'on voit rarement sans un verre d'alcool à la main. En fait, le gros point positif est que l'horrible caricature des genres que j'attendais n'est pas au rendez-vous : cela tient certainement au manque de cohérence du personnage de Mike Baxter, mais du coup les moqueries sont légères et de bon esprit. Par contre, voilà, inconvénient logique, on se tape quelques brins de pathos (et bordel il n'y a rien de plus lourd que du pathos dans une sitcom). Démonstration :
Bouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh! Mais j'en verserais presque une larme DITES DONC |
Au final, que dire? Last Man Standing est une série "pourquoi-pas", qui peut plaire aux amateurs de comédie
W. |
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