lundi 17 octobre 2011

Critique Pilot - The Playboy Club et How to be gentleman : Chronique d'une mort annoncée




En ce moment, je me sens un peu comme la faucheuse sur le point de faire sa besogne quotidienne. Pourquoi cela ? Car pour le moment l'ensemble des séries annulées de cette promo 2011/2012 n'a été critiqué que par moi. Aurais-je une parole apocalyptique ? Un talent insoupçonné pour attirer les bouses ? Ou W. m'a-t-elle gentiment visitée le fondement durant la répartition des séries ? Je tairais la réponse ... pour le bien de vos oreilles ... et celui de ma dignité.
Il est question ici de l'annulation de The Playboy Club et How to be a Gentleman et des raisons de leur disparition. Je ne prétends pas expliquer pourquoi ces séries n'ont pas plu au public américain, How to be a gentleman étant bien meilleur que Whitney par exemple qui elle a été prolongée, mais pourquoi selon moi ces séries ne méritaient pas d'être pérennes.

The playboy club :

1/ Le parti pris :

Depuis presque cinq ans Mad Men, succès critique et public, rafle récompenses sur récompenses, il est cohérent pour les network de vouloir surfer sur cette vague. En conséquence, fleurissent des séries comme Playboy Club ou Pan Am ancrées dans une période sixties/seventies traitant d'un domaine social ou un phénomène, en l’occurrence ici, les clubs  playboy. Une série qui se veut intelligente et de qualité. Soudain,  le bât blesse ; alors que la série semble proposer une analyse de la condition des femmes, de leur émancipation par les playboy club, la focale se déplace, malheureusement, vers un meurtre surfait et superflu unissant les deux personnages principaux. Superficialité que les network semblent trouver nécessaire pour attirer la cible médiatique et le pécule qui va avec. La trame n'est plus subtile, le sujet premier devient spectateur d'un arc narratif éculé. En parallèle,  les bonnes idées foisonnent - traitement de la playmate en fin de carrière, de l'homosexualité et de l'indépendance de la femme - mais n'ayant rien du roseau, elles rompent face au vent de la banalité principale. Amertume quand tu nous tiens.

2/ Le scandale

The Playboy Club n'avait pas encore vu le jour qu'elle déchaînait déjà les foules ; les aléas du ramdam, il peut aider comme enterrer, en l’occurrence il était déjà armé d'une pelle et de granit. Brièvement, le thème de la série a été considéré comme sulfureux et inapte à une heure de grande écoute et des directeurs locaux de centre NBC, la chaîne qui diffuse la série, ont refusé catégoriquement de diffuser la série. N'oublions pas que le puritanisme américain n'est en rien une chimère et que régulièrement les associations tombent sur le bec des séries diffusées sur les grands network - en réfère l'interdiction de prononcer le mot "vagina"  à la série Grey's Anatomy, série médicale rappelons le. Quoiqu'il en soit, la série partait avec un handicap certain.

3/ Le casting

Je serai bref : inconsistant, falot et dissuasif.


Décalage, c'est le terme qui résume le mieux cette série qui s'avère bien en deçà de ce qui pouvait être attendu, les prétentions ne sont pas à la hauteur du résultat, n'est pas Mad Men qui veut.

How to be a gentleman 

L'inexplicable échec ? Peut être pas. Alors qu'elle semblait posséder tous les atouts nécessaires à son succès, une chaîne spécialiste de sitcom, un pitch de base fondé sur les clichés, une bonne qualité d'écriture et une année qui semble propice aux sitcoms, How to be a gentleman essuie un échec sévère et est recalée à peine la première diffusion effectuée. Pourquoi ?

J'aimerais vous annoncer que cela est dû au ras le bol du public face à la présentation constante de clichés mais non, sinon Whitney n'aurait pas été prolongée. Le problème vient peut être du personnage principal, Andrew.
Il est triste de le concéder mais régulièrement les personnages principaux des séries ne sont ni distingués, ni brillants et quand bien même ils le sont, ils ne sont en rien surannés. Effectivement, des personnages comme celui de Sheldon Cooper ou Barney Stintson, pour ne citer qu'eux, sont empreints d'une profonde modernité, que cela soit dans leur phrasé ou dans les thèmes qu'ils représentent. Ce n'est en rien le cas d'Andrew qui, en réalité, est en totale confrontation avec le monde moderne. Cette opposition aurait pu se révéler intéressante, si son contraire, son binôme, était lui teinté de modernité, malheureusement, il n'incarne que la cro-magnonité. La série souffre donc d'un manque de contemporanéité, difficile alors de trouver un public ; surtout quand au départ il n'y a pas de public cible, c'est à dire pas de catégorie de population à ressembler.  En disant cela, j'ai l'impression de manquer moi même de modernité, malheureusement, la vérité est là et les publicistes ne s'y trompent pas. New girl attire les jeunes filles en manque de comédies romantiques, Whitney les trentenaires en manque de Sex and the city, Two and a Half men les cyniques, How to be a gentleman attire ... le néant. Aucune identification aux personnages ne semble possible, ce qui est, pour la plupart des sitcoms, un élément fondamental. Quand il n'y a pas identification, on joue sur la fascination, l'incompréhension, la consternation ou le dépaysement mais rarement sur la détestation. Les deux personnages principaux sont tellement prisonniers de leurs carcans, qu'ils ne peuvent attirer que la détestation, au mieux l'indifférence.

How to be a gentleman n'était pas la plus mauvaise sitcom de l'année, Whitney obtient cette place haut la main, bien pire que ça elle est celle qui n'attire aucune émotion, aucun avis, elle n'est qu'insignifiance.





N. pour vous servir.






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