Ah...Pan Am. Des quelques séries que j'ai eu l'occasion de découvrir en cette rentrée 2011, c'est définitivement celle qui me laisse le plus perplexe. Genre la tête tout au fond d'une grande mare boueuse de perplexitude.
Pourquoi? Eh bien, pour commencer, parce que tout est BLEU dans cette série -et pas un bleu de fillette, le bleu de la Pan Am, un bleu ferme, un bleu SEXY. On ne se connaît pas forcément trop, vous et moi, mais certains savent bien que le bleu c'est mon affaire et que sa présence suffit généralement à me contenter. Un moment, on a pu croire que ma petite névrose allait me détourner de ma mission et affecter mon intégrité de critique émérite et humble, mais believe it or not même l'univers bleu-bleu-bleu de ce nouveau drama me laisse DE MARBRE. Cette série, je m'en bats les roupettes comme de mon premier vernis à ongles alors que tout y est : l'esthétique, donc, puis le scénario et le casting. Bah oui, c'est quand même les sixties, la mythique compagnie aérienne américaine, des hôtesses de l'air mignonnes, de beaux pilotes d'avion et Christina Ricci, bordel, mais rien n'y fait...
Les sixties? Oui, en fond vert...
La Pan Am? Effectivement, l'enthousiasme tout américain qui entoure la compagnie et ses employés fait mouche; oui, il y a bien cinq minutes du pilote où tout ceci est plaisant.
L'équipage : même Christina Ricci est d'une fadeur extraordinaire.
De part et d'autre sur la toile, je lis des tas d'insanités au sujet de cette série : nouvelle Desperate Housewives, un pilote "à croquer", futur thriller d'espionnage, bref, autant de qualificatifs qui me laissent penser que beaucoup de gens sont aussi dubitatifs que moi face à Pan Am. La vérité, c'est que la vie quotidienne des hôtesses de l'air aka le pitch que l'on nous propose ici est profondément inintéressante : le pilote ressemble déjà à un vieux soap très naze bourré d'histoires de coeur téléphonées. Il parait qu'on nous vend un Mad Men du point de vue des femmes : on semble oublier que ledit point de vue est loin d'être absent de Mad Men, qu'il y est au contraire présenté de façon subtile et surtout stimulante. J'apprends beaucoup à observer ces épouses tourmentées et ces jeunes femmes crédules; les soi-disant femmes libérées (et nous sommes en 1963, n'exagérons rien) qui défilent dans Pan Am, elles, ressemblent bien trop à des cruches pour être prises au sérieux.
Finalement, restent ces histoires d'espionnage : l'une des hôtesses est recrutée par le MI-6 pour effectuer des missions en vol, ce qui n'est pas une mauvaise idée. Si cette série m'intéressait un tant soit peu, je me joindrais à Pierre Sérisier pour souhaiter que Pan Am se consacre entièrement à cette dimension de son scénario, qui est effectivement la plus porteuse au long terme et la moins ennuyeuse. Il est cependant bien illusoire de s'imaginer être débarrassés de la thématique foireuse du " je suis une femme indépendante donc je m'enrôle dans la Pan Am pour aller frayer avec des pilotes d'avion". Ben ouais les gars, c'est ABC, pas AMC.
W. |
Je ne suis pas d'accord, je trouve au contraire qu'au fil des épisodes, la série gagne en profondeur et en humanité. Certes, on y retrouve tous les clichés énumérés dans ton article, mais je trouve que la série va plus loin que la simple vie d'hôtesses de l'air dans les années 60 et leurs histoires de coeur avec des pilotes. L'histoire d'espionnage est en effet la plus prenante mais je trouve que les autres personnages, en particulier Colette Valois, savent aussi tirer leur épingle du jeu. La naive Laura aussi, qui a plaqué mariage et famille pour entrer à la Pan am, campe un personnage léger au début, puis plus intense et profonde ensuite. La rivalité qui oppose gentiment le pilote et le copilote est intéressante et devrait être plus exploitée dans les épisodes à venir. Le vrai bémol de cette série, c'est vrai est le personnage de Maggie, interprété par la brillante Christina Ricci, qui malheureusement n'arrive pas à la cheville des autres personnages, étrange ! Je trouve sympa aussi les clins d'oeil aux évènements qui bouleversaient le monde à cette époque, la guerre froide, le discours de Kennedy à Berlin, la guerre civile à Haiti etc... Bref, moi j'aime bien !
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