mercredi 12 septembre 2012

Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas ? - Les p'tits plaisirs du web


En attendant la vraie invasion de séries due à a rentrée télévisuelle américaine, il faut passer le temps. Non content de sombrer totalement et intégralement dans It's Always Sunny in Philadelphia, plaisir bête, méchant, bien écrit et plein de Danny DeVito, je m'attarde sur les diffusions prolifères du média internet. Ainsi, la websérie produit chaque année quelques petites perles comme Web Therapy et The Guild pour n'évoquer qu'elles.

Web Therapy



Après un retour remarqué mais raté niveau audience dans The Comeback, Lisa Kudrow tente sa chance avec Web Therapy. Campant le rôle d'une thérapeute non qualifiée, égocentrée et hystérique qui a inventé une nouvelle forme de thérapie fondée sur le temps court, les séances ne durant que trois minutes, l'actrice fait des ravages et vous assied derrière votre lucarne pc (oui, c'est obligatoire) pendant quelques minutes. Tout autant que Courtney Cox maîtrise la mère possessive, siphonnée et flippante dans Cougar Town, Kudrow incarne l'hystéro avec efficacité : regard agressif flanqué d'un sourire carnassier, répliques glaciales sur répliques stupides, l'ancienne de Friends enchaîne dans cette websérie des dialogues savoureux et exergue une folie délectable ; le tout effectué en majorité en improvisation, oui messieurs dames. Non exempte de défauts, comme la lenteur de certaines thérapies,  la série compense par un défilé de guests des plus remarquables - Jane Lynch, Julia Louis Dreyfus, Merryl Streep, Alan Cumming pour ne citer qu'eux : une véritable ménagerie de personnages de plus en plus haut en couleur se succède au fil des épisodes sous le regard habité de Kudrow et celui fasciné du spectateur. 


The Guild



Au geek je ne recommanderai jamais The Big Bang Theory: l'exagération constante de la série, l'insignifiance croissante accordée au fil du temps aux personnages intéressants (Raj, Penny !) ou non (Leonard) face à un Sheldon Cooper écrasant, le surenchérissement incessant des références geeks sans aucune valeur et intérêt autre que de créer de la moquerie chez le téléspectateur lambda...toutes ces raisons n'y sont pas étrangères. Pour dépeindre un univers, un monde à part entière, il faut se concentrer sur l'ambiance, les individus qui le composent - comme le réussit parfaitement Treme par exemple- et si la clef d'entrée de l'univers se trouve être un personnage caricatural, il se doit d'effectuer une évolution permanente vers l'humanisation surtout s'il incarne un ressort de scénario fondamental à la narration. Ainsi, le personnage d'Abed de Community représente une réussite, celui de Sheldon un échec. A l'heure actuelle hormis Community, véritable hommage à la pop-culture, fleurant régulièrement la poésie contemporaine, une seule série réussit cet exploit de dépeindre la douce reverie désincarnée qu'incarne le monde des geeks : The Guild. La pâte à l'origine de la série n'est en rien étrangère à cela puisqu'elle porte le doux nom de Felicia Day. Actrice fétiche de Joss Whedon, pop-culturovore, transperçante guest dans la si-vite-à-oublier saison 7 de Supernatural, la jolie rousse respire et transpire la geekitude. Que ce soit par la folie douce amère de sa série, ou l'aspect un peu perdu mais attachant de ses personnages, elle arrive à décrire avec une fluidité déconcertante la pluralité des identités qui se trouvent derrière la simple étiquette du geek et ce en ne tombant pas dans l'ultra-référence et l'exagération perpétuelle. The Guild narre paisiblement et follement les aventures réelles et virtuelles d'une guilde d'un MMORPG (Jeu de rôle en ligne massivement multijoueur), tout simplement. Savamment délurée, ni plus, ni moins, et surtout l'unique voix de la génération geek actuelle. 

Peti cadeau Bonus : le clip de The Guild - Do you want to date my avatar.





N.

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