mardi 18 décembre 2012

DO YOU HAVE BALLS ? YES SIR ! ou comment certaines séries osent si elles l'osent (Yannick si tu m'écoutes) - Part 1

Il fait aussi la chasse à courre

En ce mois de décembre nous vous proposons une saga de billets sobrement intitulés "Do you have balls ? Yes sir". Derrière ce discret titre, se cachent des séries qui assurent leurs races et prennent leurs couilles à 7 mains pour continuer voire changer leur scénario sans peur ni reproche. Le premier épisode se concentre sur les réalisations de Ryan Murphy, ce faquin, sous titré :


PART ONE : Ryan Murphy qui doit prendre du prozac pour calmer ses psychodélires de coupages de couilles






Les escaliers c'est pratique mais pas automatique
American Horror Story : Le délire auto-proclamé psycho-thriller-sexuel par son auteur atteint une certaine sagesse cette année. En prenant le contre-pied de sa première saison - plonger le spectateur dans un bordel épileptique fascinant et exaspérant pour l'effrayer - Murphy s'assagit et fait sombrer ses spectateurs petit à petit dans la folie. Le topos des films d'horreur à l'américaine n'est en réalité pas l'asile mais les années qui sont filmées, années 60 qui permettent de développer à la fois les thèmes, autre autres, de l'asile, du croisement entre science et religion et de la peur extra-terrestre (dois-je préciser de l'homosexualité pour une réalisation de Murphy ?). La qualité des acteurs est toujours au rendez-vous, la si géniale Jessica Lange et le petit prodige Evan Peters en tête. L'image est toujours autant travaillée, les fioritures en moins; la bande son est aux oignons et la démence s'installe dans une progressivité permettant la montée en pression d'une peur diffuse mais continue. Une série d'ambiance réussie qui, une année de plus, ne laisse pas indifférent et, donc, vaut son détour.


Meow
Glee : Pendant longtemps Glee pouvait être qualifiée de vague pop sympathique avec des thématiques
et une vision de l'adolescence romancées mais possédant parfois des coups de génies - en tête le traitement de l'homosexualité si cher à Ryan Murphy. La saison 3 fut celle des vagues de réussites et de l'écume des échecs, la saison 4 remet les choses en place. Au programme déceptions, amertumes et désillusions. Loin d'être exempte de défauts - notamment les intrigues lycéennes autour de Marley, même si la "nouvelle Rachel" vaut son détour tellement elle dépote - la série traite la première génération de ses personnages avec soin. Le glissement de l'amitié exaltée et aveugle à celui du règlement de compte (Quinn-Santana), le devenir professionnel (Finn), la réussite ou non des études (Rachel et Kurt) et bien sur le traitement du devenir des amours adolescentes post-lycée sont intéressants. Certes, les personnages passent du stade "je ressemble à un pré-pubère"à "on a 25 ans" mais la rupture marquée fait sens, l'exagération permettant la compréhension et s'adaptant parfaitement au format série. Evidemment, la mièvrerie est toujours au rendez-vous toutefois elle est supportable notamment grâce, pour le pan lycée de l'histoire, au charme que dégage le personnage de Marley, l’intérêt que peut avoir parfois le personnage de Unique et l'évolution en générale du statut du Glee club et surtout de Finn. Du coté de New York, l'évolution du personnage de Rachel est satisfaisante - puis sans déconner elle rend Barbara Streisand supportable et puissante. La série retrouve aussi de son mordant et de son auto-dérision dans son humour et ça fait du bien. Véritable gros point noir le personnage de Kitty qui hormis en Catwoman n'a que peu d’intérêt et s'avère une pâle copie, volontairement exagérée, de Quinn. Puis Let's Have a Kiki, bordel !

The New Normal : Cette année Ryan Murphy s'essaye à la sitcom, cette année Ryan Murphy ne parle pas d'homosexualité... nan je déconne. Ainsi, The New Normal suit les tribulations d'un couple, Bryan et David, qui tente d'avoir un chiard par l'intermédiaire d'une mère porteuse, Goldie qui, contrairement à ce que le commun des mortels pensent, n'est pas un prénom exclusivement réservé aux chiens. Les liens se créent, le bébé pousse et la fille de Goldie, Shania, se révèle de plus en plus être la réincarnation d'un chaman sous psychotrope ayant rencontré une bande de travestis à la sortie d'un concert de Cher dans sa période cocaïne (sur toute sa carrière, en somme). En réalité, il y a beaucoup et très peu de choses à exposer sur cette série : l'écriture est efficace, l'humour ne repose pas uniquement sur les excentricités du personnage de Bryan ou le phrasé de Nene Leaks et, enfin, les thèmes liés à l'homoparentalité et le couple homosexuel en général sont traité par un biais d'une intelligence rare, celui de l'absence de biais. Bryan et David se comportent comme un couple, deux personnes qui s'aiment et on fait le choix de vivre ensemble, et ne possèdent que les appréhensions propres à tous futurs parents. Il n'y a que l'extérieur qui rappelle aux personnages et aux spectateurs la réalité à laquelle ils font face, celle d'être différents face à une normalité préétablie par une société forgée par des valeurs judéo-chrétiennes depuis plus de vingt siècles - vingt siècles, c'est long. Le personnage de Jane Forest, la grand mère de Goldie, apparaît, alors, comme le catalyseur de tous les idéaux que la série souhaite détruire - une sorte de pinata géante, en réalité : raciste, homophobe, républicaine et, bien évidemment n’hésitant pas à l'exprimer. Vecteur de facilité, certes, mais astuce d'écriture intéressante : à l'image de Jane Forest, les personnages de Murphy sont tous forgés sur des stéréotypes voués à diffuser un message, celui de "l'anormal est le nouveau normal" (parole prononcée par Bryan), message incarnant la véritable intention du show. Pour l'instant la barque murphienne n'a pas charrié : les stéréotypes progressivement s'affinent, l'humour trouve ses gimmick et la moralisation n'envahit pas tous les épisodes du show. Après tout, la facilité possède la force de l'expression, celle là même qui permet la transmission d'un message sans parasiter sa réception et il faut au moins un message limpide pour lutter contre une Bible Belt grandissante. Puis y'a Shania, bordel !





1 commentaires:

  1. Ryan Murphy est assez bluffant quand même. Passer de Nip/tuck à Glee pour ensuite enchainer avec un drama malsain et terminer par une comédie familiale . Il touche à tout les registres avec plus ou moins de succès.

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