C'est l'heure du prouprou.

Episode 1 : American Horror Story, Glee, The New Normal

Quand y'en a plus, y'en a encore

Episode 2 : Dexter, Grey's Anatomy et Scandal

Episode 3 : Castle et 2 Broke Girls

samedi 31 décembre 2011

La reprise des séries!

Un petit mot entre ce que j'aimerais être une coupe de champagne et un macaron au foie gras : le Calendrier des Séries a été mis à jour!
Le mois de janvier fait de nous des bienheureux puisque la plupart de nos séries hebdomadaires reprennent après la traditionnelle glandouille hivernale : la page a donc été mise en jour en conséquence.
Voilà, et puis adieu 2011, tu nous auras bien bandés.

mardi 27 décembre 2011

Critique Pilot - American Horror Story : Hey What did you expect ?







Il y a quelques temps je vous ai parlé du trailer de American Horror Story ici, série diffusée sur la chaîne cablé FX ; les informations y étaient peu nombreuses et nébuleuses. Honnêtement après avoir visionné le pilot de la série peu d'analyses, critiques ou informations à vous transmettre sont parvenues à mon esprit. J'ai préféré attendre la fin de la première saison pour vous en parler (GROS MENSONGE pour dissimuler ma fainéantise aiguë).

S'il y a une chose à retenir du visionnage du pilot de la série, c'est que l'on n'en sort pas indemne. Perturbant et intriguant à la fois, le bébé de Ryan Murphy se laisse dompter au fil des épisodes; le moins que l'on puisse dire sur cet objet étrange et pénétrant est que la narration y est parfaitement menée et maitrisée. Les méandres dans lesquels le pilot nous plonge, voire nous épuise, se font chemins pavés et nous conduisent directement à la sorciere et non au magicien d'Oz. Le premier épisode est un mélange de références et d'effets visuels superposés - flash back, gros plans perturbants, flou optiques, changement de focale à répétition  ou encore superposition d'une scène sur une autre seront les épreuves qu'il vous fera affronter - qui peuvent s'avérer lassants mais qui, en fin de compte, atteignent l'effet escompté : déranger. Le dérangement dépassé et le second épisode traversé, sans conteste le plus mauvais de la saison, la trame s'installe et s’éclaircit petit à petit, le chamboulement fait place à l'habitude. Je ne parle pas de la mauvaise habitude, celle qui détruit les couples et ennuie le commun des mortels, j'entends ici celle qui permet le confort et l'intimité. Nous pénétrons dans les folies de Murphy et Brad Falchuk avec ivresse légère, excitation et quelques appréhensions mais quoiqu'il en soit, nous nous en délectons. 





Les deux symboles sexuels de la série




L'habitude est due au thème de la série et, intrinsèquement, à l'ambiance qui s'en dégage. FX est une chaine aux séries à caractère que cela soit Justified ou Son of Anarchy, chacune possède une aura spécifique qui vous enivre et tente de vous enliser dans sa toile. American Horror Story est une histoire de fantomes mais surtout de famille. La réalité est que le scénario est essentiellement concentré sur les devoirs d'une famille. Le devoir pour un couple d'avoir des enfants, celui de la mère d'éduquer son fils, le devoir des enfants de respecter les idéaux voulus par leurs parents, le devoir du mari de subvenir aux besoins de la famille ou encore celui d'être fidèle. C'est ce devoir qui emprisonne les êtres dans les carcans du couple et de la famille : en s'obligeant à répondre à des convenances sociales ils s'obligent à être ce qu'ils ne sont pas, ce sont ces devoirs qui les mènent au crime passionnel et qui scellent leurs âmes dans la maison des horreurs qu'est celle d'American Horror Story. Le premier meutre commis dans la demeure est significatif de ce schéma : la maison est construite par les Montgomerry, présent offert par Monsieur à Madame. Ce dernier est un savant/medecin reconnu dont la carrière et les revenus sont en berne, elle, femme au foyer typique des années post seconde guerre mondiale ne souhaite que deux choses : de l'argent et un enfant. Les deux sont présents mais l'argent fuit de plus en plus et l'enfant est kidnappé puis tué et ce pour une raison aussi vieille que le monde: la vengeance. En effet, Charles Montgomerry pour arrondir ses fins de mois s'improvise faiseur d'ange, il avorte illégalement des femmes, et, pas de bol, l'un des maris l'apprend et décide d'enlever et découper le poupon des Montgommery (une réaction mesurée en somme), entraînant ainsi Charles dans la démence et dans le si peu connu syndrome de Frankenstein le poussant alors à recoudre et ramener à la vie son petit joufflu. Sa femme, confondue dans la tristesse, la folie et la pitié lui plombe le ciboulot et décide d'avaler quelques balles elle même. Les âmes par la violence du crime s'ancrent à jamais dans la demeure et le schéma du couple chancelant et de l'enfant à problème se répète jusqu’à nos jours.




Le couple à l'origine des meurtres passionnels de la maison




En réalité, les thèmes principaux de la série se révèlent être celui de l'adolescent et de la descendance. L'adolescence, décidément, obnubile Ryan Murphy et alors que dans Glee les meilleurs cotés sont mis en lumière, c'est l'inverse qui apparaît dans American Horror Story. La dépression sublimée par Violet Harmon, hypnotique Taissa Farmiga, la sociopathie incarnée par Tate Langdon, charismatique Evan Peters,  ou encore l’innocence mise en avant Adelaide Langdon, jouée par Jamie Brewer, tant de thèmes perturbants de l'adolescence (oui par définition un adolescent est plus ou moins sociopathe, j'en suis CONVAINCU) évoqués au sein de cette maison hantée. Bien souvent les travers des enfants sont en partie induits par ceux des parents, ainsi à la tête de la famille Langdong on retrouve Constance mère psychotique, totalitaire, enfermée dans un syndrome de Narcisse et son ambition, dont le besoin de contrôle est tout sauf superfétatoire. D'ailleurs, on remercie en se trémoussant, hurlant de joie et en ayant nos orgasmes du mois, la performance de Jessica Lange. La famille Harmon n'est en rien en reste avec Ben, son père adultère à la beauté flétrissante, son besoin de séduire et de s'évader d'un mariage qui a perdu toute sa saveur et Vivien enfermée dans l'habitude et l'ennui, éprouvée par le comportement de son mari et par sa fille qui la rejette. Evidemment, Dylan McDermott et Connie Britton ne déçoivent aucunement, bien au contraire, et donne respectivement envie de lui défoncer la gueule à coups de pelles et prendre par les épaules afin de la secouer fortement. 




Evan Peters et Taissa Farmiga, deux acteurs au charisme hypnotique




Le casting et les performances d'acteurs mis à part, le vrai aboutissement de la série s'incarne dans sa cohérence : elle se tient de bout en bout, possèdant un début, une fin, le tout transitant par les explications, -ce qui est assez rare dans le monde de feuilletons télévisuel dans lequel nous vivons, on se doit donc de le remarquer. Le générique est un exemple de cette cohérence car il est comprensible totalement des les derniers épisodes de la saison 1. Les déclarations de Ryan Murphy au sujet du changement d'histoire et de famille dans la saison 2 ont confirmé mon ressenti à la fin du visionnage de ces 13 épisodes : le treizième épisode conclut une histoire, celle des Harmon, et n'aura pas de suite. Une réussite, donc, qui permet à ceux qui n'ont pas osé s'aventurer dans la série de s'y atteler car la majeure partie des questions obtiendront leurs réponses et que le style devient moins chaotique et plus précis au fil des épisodes. La série s'impose comme une expérience à vivre qui possède des travers - effets visuels éreintants par moments, meurtres superflus, scènes de sexes pas toujours utiles (surtout lorsqu'elles ne sont pas liées au personnage de Ben) - qui contribuent à son charme et à son ambiance ; une expérience qui respecte un protocole scientifique bien ficelé aka une narration et une histoire, et qui porte ses fruits, la satisfaction finale étant bien présente. Un must to see.


Le générique de la série :







jeudi 22 décembre 2011

"Santa Claus is Gunning You Down" : quand la tradition se fait la malle





N. vous l'a montré, les séries américaines sont bien souvent le vecteur d'idées très traditionnelles sur la période des fêtes : les networks mettent en scène intrigues et personnages qui font l'expérience d'un réveillon de Noël de type barbe à papa, au son de Baby, it's cold outside. C'est beau, mais assez paradoxalement, une telle mise en avant de la tradition n'a aucun rapport avec la réalité d'un 25 décembre pour le commun des mortels. Oui, pour toi et moi, lecteur, bien souvent, Noël est synonyme d'une galère bien spécifique que Rachel Berry ne semble jamais rencontrer. Il faut aller respirer l'air qu'expirent des centaines de personnes à la Fnac, faire la queue 38 minutes pour acheter une paire de bouquins, les emballer tant bien que mal à grands renforts de jurons pour un résultat "effet froissé" très tendance, puis les offrir à ta mère, ton père, ton frère qui te sortira un "merci" crispé avant de les poser à côté de sa maudite assiette de bûche. Il faut aussi affronter la perspective du rassemblement d'une famille, ou celle de l'éclatement de ladite famille ; et puis Noël, il y a des gens qui s'en tamponnent grave le coquillard et ne trouvent pas nécessaire de subir Demis Roussos diffusé à fond les manettes dans les rues d'Avignon. Je sais bien que l'on regarde rarement des séries pour s'y retrouver et que le mécanisme habituel consiste à transcender notre petit quotidien au travers d'expériences qui nous sont globalement inaccessibles ; cela ne m'empêche pas de regarder d'un oeil caustique la farandole de bons sentiments dont on nous inonde la face au travers des séries que j'apprécie le reste de l'année. C'est pour cette raison que mon rôle en ce mois de décembre est de vous parler de l'envers du décor et de voir comment, grâce aux quelques séries qui prennent ce parti, Noël est parfois détourné. Vous feriez mieux d'ailleurs de vous coller Sufjan Stevens dans les oreilles si vous ne voulez pas sauter à la gorge de Mamie qui traîne encore dans votre salon car naturellement, l'ambiance est à la catastrophe, à l'épuisement et à la douleur : la demi-mesure, c'est pour les sucrées.



La mort.

Ah, ça vous calme! L'un des premiers motifs de destruction de Noël est, de façon assez logique d'ailleurs, le deuil qui s'abat sur les personnages d'une série. Effectivement, un décès se produit rarement au bon moment, mais c'est un peu comme les ruptures de Saint-Valentin pour les midinettes, c'est quand même un peu con de mourir au moment où tout le monde agite ses Kinders et sa poussière d'étoile. Abordé avec extrême dérision dans Mariés, deux enfants, lorsqu'un Père Noël de figuration vient s'écraser dans le jardin des Bundy et ruine leur réveillon de rustres en les confrontant à de joyeux enfants, ce thème est pourtant parfois traité avec finesse et justesse. C'est le cas dans le premier épisode de Six Feet Under : il s'agit d'une série qui porte fondamentalement sur la mort et le deuil, une thématique induite par le décès brutal dans les premières minutes du pilote du père de la famille Fisher et pérénisée par l'activité familiale : les pompes funèbres. Ainsi ce qui n'est, au départ, qu'un rassemblement de famille forcé pour le fils aîné, Nate et sa soeur cadette Claire, vire au drame : on ressent immédiatement la faille qui s'ouvre en chaque membre de cette famille, qui sont tous par ailleurs complètement frappés. Ici, la violente expression de la douleur de la mère répond au calme froid du fils cadet, déterminé à gérer la situation comme si son père n'était qu'un autre client : sa dépouille est rapatriée dans la maison funéraire familiale, son corps vidé de ses fluides, embaumé, réparé tandis que s'organise un enterrement terriblement conventionnel. Une confrontation s'opère entre le mode de vie profondément décalé de la famille Fisher -pour laquelle la mort est un business- et l'indifférence dans laquelle celui qui les maintenait tous à flots disparaît. La fête de Noël, chez les Fisher qui entrent en deuil pour quelques saisons, devient par là synonyme de rupture, de déchirement : c'est le moment où leurs vies ont basculé, le moment qui, pour le restant de leurs jours, a atomisé leurs relations et leurs perspectives d'avenir.


Six Feet Under représente bien sûr une forme d'absolu dans le détournement des fêtes, et la mort intervient parfois dans les séries télévisées pour perturber l'esprit de Noël sans pour autant détruire personnages, décors et caméras sur son passage. Un bel épisode d'Urgences en est la preuve : je dis qu'il est beau, déjà parce qu'il s'agit du fameux épisode tourné entièrement à rebours (Hindsight), puis parce qu'il est un peu unique dans l'histoire de la série. En effet, Urgences a habitué ses fidèles, année après année, à des épisodes de Noël à base de bonbons et lumière divine : le docteur Benton rend miraculeusement la vue à un patient sans-abri, Carol et Doug s'avouent leur kiff réciproque...L'épisode que j'ai choisi détonne singulièrement dans cet ensemble de chamallows. Il débute par l'arrivée de Luka Kovacs aux urgences, dans un hopital abondamment décoré : il est blessé, et il est en compagnie de l'externe Erin Harkins qui est inconsciente. Pour découvrir ce qu'il s'est produit, on remonte, scène par scène, la journée de Kovacs, découvrant peu à peu qu'il a clairement passé un réveillon pourri : à cette époque de la série, il n'est déjà pas très joyeux, mais ce 24 décembre le propulse directement au rayon tragédie. Alors qu'il travaille le lendemain d'une "Christmas party", sa gueule de bois l'handicape et l'un de ses jeunes patients finit en état de mort cérébrale ; un peu furieux, il conduit à toute blinde en se disputant avec Erin Harkins et heurte un autre véhicule. Comme s'il ne suffisait pas d'avoir à s'occuper des gens qu'il a blessé, la jeune femme qui semblait n'avoir aucune séquelle s'évanouit tout à coup : l'épisode s'achève sur le visage, en gros plan, de Luka Kovacs qui observe les médecins s'agiter inutilement autour du corps de son amie. La moralité de ce paragraphe, ce n'est certainement pas "boire ou conduire..." mais que parfois, même chez les Américains, le réveillon est bien merdique. 




Ah, et pour les puristes qui diront qu'Erin Harkins revient, bien en vie, faire un tour dans la série quelques épisodes plus tard, il faut savoir que le script prévoyait bel et bien sa disparition d'Urgences ; c'est une petite faiblesse de la part de la production et probablement une histoire de tunes qui ont conduit à sa réanimation miracle ;)




Misère et solitude...


Quand on réfléchit aux raisons qui peuvent vous ruiner un Noël (hormis Noël itself, la face de votre grande tante ou un plateau de fruits de mer dégueulasse), on pense aussi à la misère, ou à la solitude. Crever de faim n'est jamais sympa, être seul non plus, crever de faim tout seul encore moins. Il existe à ce sujet un exemple percutant, bien qu'il date de 1994 ; il s'agit de l'épisode So Called Angels (ho le beau titre) de la série intitulée My So-Called Life (ou Angela, 15 ans en VF. Ah! la VF...). 




Cette série n'a duré qu'une saison de 19 épisodes ; elle aurait dû disparaître dans les limbes, mais voilà, Claire Danes et Jared Leto jouent dedans, pour leur tout premier rôle...Au delà d'un manager de casting de folie, My So Called Life a d'autres qualités : c'est une véritable perle au rayon des séries pour adolescents, dans un premier temps parce que rares sont les teen drama intéressants et complexes, puis parce que c'est l'un des seuls shows où la vie lycéenne est dépeinte avec crédibilité. Un bahut délabré, des toilettes crades, des goûts vestimentaires hétérogènes...des parents cinglés, des parents tyranniques, des parents dépassés. Angela, ses chemises de mec, ses collants et ses doc martens traversent épisode après épisode des péripéties à la fois réalistes et bien mises en scène ; culte, donc. Dans l'épisode de Noël, son ami Ricky, un brin outcast puisqu'il est à la fois homosexuel et maltraité par son père, fuit le domicile familial. Il erre dans les rues, dans le froid et la neige de Pittsburgh ; humilié, le visage tuméfié, il refuse de dévoiler sa situation à ses amis et doit squatter un immeuble abandonné. Dans sa quête pour venir en aide à son ami, contre l'avis de ses parents qui voient là un grand danger pour leur fille, Angela est confrontée à la réalité de la misère et du dénuement ; sa mère refusant d'accueillir Ricky pour les fêtes, Angela se détache complètement de Noël et transfigure l’évènement en prenant la fuite le soir du réveillon. Aidée d'une jeune sans abri au charme onirique, elle entame un voyage initiatique au coeur du monde très particulier de la jeunesse en détresse et comprend à quel point la frontière entre sa vie et la leur est mince... L'épisode transforme un réveillon anodin à base de dinde et stuffing en une véritable veillée qui finit par rassembler Angela et sa famille dans une petite église ; ils écoutent un trio de chanteuses gospels et achèvent leur soirée en dépit de tout ce dont ils ont été témoins. Ce qui peut passer pour un énième happy ending est en réalité une reconstruction : on nous apprend que le véritable esprit de Noël ne réside pas dans une célébration propre et nette, mais dans l'imprévu, dans le sabordage de la routine, dans la catharsis.


Un autre Noël rendu atypique par le malheur des protagonistes est celui que passent les hommes de l'agence publicitaire au coeur de l'excellente Mad Men. Cet épisode, intitulé Christmas comes but once a year et significativement diffusé en août, est centré autour de la fête de Noel que doivent urgemment organiser les dirigeants pour la venue de leur plus gros client, le représentant de Lucky Strike. Là où la majorité des séries nous jettent à la gueule des tartines de générosité outrancière, Mad Men  avertit ses spectateurs des dangers d'un don excessif de soi. Ainsi Roger Sterling, partenaire au sein de l'agence, est-il intimidé par Lee Garner Jr. (qui représente l'essentiel de son gagne-pain) : le patron de Lucky Strike est un bien beau connard. Non content d'avoir sauté dans la fourmilière en annoncant son arrivée deux jours avant Noël, il se comporte alors en parfait faquin. Au moment de la distribtution des cadeaux, de nombreuses cartouches de Lucky Strike, il contraint Roger Sterling a passer un costume de Santa et à faire défiler ses employés sur ses genoux. L'humiliation de Sterling fait alors écho à la véritable décadence de son ami et partenaire, Don Draper : tout à sa douleur de devoir passer les fêtes sans ses enfants ni sa femme, enterré jusqu'au cou dans la solitude froide de ceux que personne ne connaît vraiment, il s'enivre jusqu'à l'excès. Ce qui dans les premières saisons de la série n'est qu'une habitude sexy pour les spectateurs d'une époque où personne ne s'effrayait du whisky et de la cigarette, devient progressivement le symptome d'une dépression pitoyable. Le cheveux gras et l'oeil brillant, Don jette son dévolu sur sa secrétaire : alors qu'elle lui ramène ses clés d'appartement, qu'il a oubliées au bureau, il utilise l'ascendant qu'il a sur elle en dépit de son état pouilleux pour tirer son coup en trois minutes cinquante. Le lendemain, honteux et inquiet, il fait mine d'avoir tout oublié et lui offre un bonus de Noël exorbitant. On voit bien qu'à Noël, affligeants, irresponsables et désespérés, les hommes de tête de Mad Men touchent littéralement le fond du seau et y font trempette pendant qu'Izzie Stevens décore son sapin.




Le délire


Pour avoir personnellement vécu quelques moments falabracs au cours des dernières quarante huit heures, je dirais que parfois, ces fêtes que l'on veut à base de cadeaux et de sourires partent en chips et puis voilà. Alors bien évidemment, je vous mets au défi de me trouver une série qui fracasse ses personnages à coups de pagaie à l'occasion d'un réveillon. Toutefois, deux ovnis télévisuels ont su investir les fêtes à leur façon frappadingue et mettre en valeur ce que je qualifie donc de délire.
Futurama déjà, cette série animée tout bonnement mortelle et réssucitée depuis 2010; l'action se situe au troisième millénaire, dans un environnement futuriste et décalé qui comprend par exemple des cabines à suicide low cost. Depuis une expérience foirée, le Père Noël existe vraiment mais sous forme de robot; mal programmé, il est convaincu que tout le monde a été vilain et entre dans une phase de folie meurtrière tous les 25 décembre. Noël est ainsi devenue une fête inspirant terreur et barricades, qui incite les petits enfants à plaider pour leur vie au lieu de demander des Iphone 4. La bande de protagonistes décide dans A tale of two santas que c'en est trop, il faut désarmer le Père Noël; ils réussissent dans un premier temps mais l'un d'entre eux se fait arrêter par la police pour avoir distribué des cadeaux. Etant lui-même un robot plutôt vulgaire et agressif, il est jugé pour les crimes du Père Noël qui vient à sa rescousse : les deux automates mettent alors New New York à feu et à sang, tandis que tout le monde cède à la terreur et s'enferme chez soi...Cette métaphore déjantée de la systématisation des fêtes de fin d'année et de l'aspect cruel de la dictature des cadeaux et du bon esprit est très certainement unique en son genre. (D'ailleurs, si vous n'avez pas vu Futurama, les mecs, il est grand temps de vous y coller).




D'autres ont cependant eu les cojones de véhiculer une image désacralisée de Noël : ceux sont les scénaristes de United States of Tara. Trois saisons de bonheur sur Showtime, passées à regarder la famille Gregson souffrir du dédoublement en dix-huit de la personnalité de Tara, la mère. Représenter cette famille de tarés finis autour d'une table avec foie gras et paquets bariolés n'a jamais été une priorité pour les créateurs, mais Noël a reçu un traitement bien mérité dans la dernière saison. Bien qu'il n'y ait jamais eu d'épisode de Noël à proprement parler, la "magie" des fêtes apparaît à deux reprises, lorsque Sandy, la belle-mère de Tara, est présente dans la série. Sandy Gregson est jouée par Frances Conroy qui, on le rappelle, a un don fabuleux pour jouer les cinglées. Ça n'y coupe pas, Sandy est atteinte d'un syndrome de Diogène bien rodé : elle stocke des millions de trucs dans son appartement qu'elle ne parvient pas à quitter de peur de mourir. Sa pièce préférée? La "Christmas Room".




C'est une accumulation indescriptible de décorations lumineuses, de chocolats datés au carbone 14 et de Pères Noël chantants...Le ton est donné : Noël est une fête de fous. C'est dans cet endroit surréaliste que Sandy et Marshall, son petit-fils, ont une discussion tout aussi hallucinante au sujet de la solitude, de la folie et de la sexualité, qui nous laisse cette réplique merveilleuse de la part du jeune homme : "Being gay is like Christmas every day". Ce qui sous-entend difficilement que Noël soit une fête simple et agréable.
Sandy réapparaît en fin de saison, dans un contexte indicible (pour cause de spoil potentiel en fait) : la folie, à ce moment-là, est à son paroxysme chez Tara Gregson : le spectateur serre les dents et ferme les yeux à chaque minute de chaque épisode. La Christmas Room est alors à la fois un lieu de refuge mais aussi de puissant déni pour Sandy et Marshall : ce dernier a fui le délire familial pour un trouble plus doux. Urgence oblige cependant, ils volent tous deux au secours de Max, époux de Tara et fils de Sandy. C'est alors que dans l'ambiance de fin du monde qui règne la-bas, Sandy décore la maison du sol au plafond, comme si cela pouvait résoudre tous les problèmes, tandis qu'une Tara littéralement possédée lui balance un cruel "Christmas is bullshit". Finalité : guirlandes et sapins ne résolvent rien, car les situations désespérées le restent envers et contre tout. Pire encore, s'enfermer dans une festivité feinte est l'apanage des grands malades, qui vivent au pays des illusions.




Au final, que dire? Peut-être que ces quelques exemples montrent que parfois, il est bon de se dérober à la tradition et à l'évidence. Qu'une série télé peut contribuer à tous types d'évasion, sans toujours projeter de complaisantes images, aussi. Et qu'en fait Noël, des fois on s'en fout, et c'est tout. 
Sur ces bonnes paroles, j'espère que vous digérez bien la nourriture, l'alcool, la colère ou la fatigue dont vous faites une overdose; courage, c'est bientôt fini!



W.

mercredi 21 décembre 2011

Can you hear Christmas swinging ? - Les bandes originales dans les épisodes de séries spécial Noël



Les séries américaines diffusées sur les grands networks tels que ABC, CBS ou encore la CW sont destinées à obtenir le plus de public possible. Les machines à audimat comme CSI, Grey's anatomy ou encore Doctor House, sont alors privilégiées et annuellement renouvelées. Le public ciblé est donc large, les thèmes et le ton de ces tv shows se doivent d'être efficaces et fédérateurs : Thankgiving, Halloween apparaissent comme des thèmes surexploités, Noël n'y fait pas exception. Les bons sentiments volent, les sucreries foisonnent et le pathos est, alors, omniprésent. Cynisme mis à part, certains épisodes exploitent le thème de façon intelligente notamment dans les sitcoms, Modern Family, Malcolm in the Middle ou encore The Big Bang Theory en sont les parfaits exemples. Le secret d'un épisode typique de Noël réside en la présence d'une famille, d'un repas ou d'une soirée et enfin d'une bonne BO. Que ce soit en France ou aux Etats-Unis les chansons de Noël sont pléthores, toutefois, il faut avouer que "Baby, it's cold outside" chanté par Ella Fitzgerald et Louis Amstrong possède plus de cachet que "Mon plus beau Noël" de Johnny Halliday. Cette omniprésence musicale durant les épisodes de Noël mérite notre attention et respecte, généralement, un schéma ou des scènes communes, trois ont été relevés. En premier, des types de BO qui parcourent l'épisode, classique ou moderne, le complètent et lui apportent une densité et une atmosphère propre à Noël, ensuite, le chant lors des réunions de famille, moments de retrouvailles et de partage et enfin la chorale de Noël, celle qui erre de porte à porte.

To Emphasize : mettre l'accent sur, mettre en valeur

La plupart des séries soignent leur BO, la musique permettant de moduler l'ambiance à souhait. Certaines séries font, toutefois, exception à cette règle, intégrant à leur intrigue où ossature la musique ou un musicien, Treme ou Glee par exemple. Quoiqu'il en soit les épisodes concentrés sur Noël possèdent majoritairement une bande musicale léchée composée de deux catégories de chansons : d'un coté des chansons dites traditionelles et d'autres plus contemporaines, des réinterprétations par des groupes modernes.

Les classics songs

Ce que j'appelle les classics songs ce sont les chants de Noël traditionnels américains, l'équivalent de chansons comme Petit Papa Noel, Vive le Vent ou Mon Beau Sapin, ces chansons qui sont associées la plupart du temps aux enfants et à la désuétude en France, ont été aux USA souvent interprétées par des grands noms de Jazz comme Billie Holliday, Ella Fitzgerald, Sidney Bechet ou encore Duke Ellington. Vous les avez surement entendu un jour dans vos vies (c'est le cas si vous regardez des séries ou films américains) (c'est le cas aussi si vous avez fait vos courses de Noël un jour à Comptoir des Familles) (quoiqu'il en soit je l'espère pour vos oreilles), elles prennent le nom de Have yourself a little merry christmas, Baby, It's cold outside, Jinglebells ou encore Santa Claus is coming to town.  Je ne ferai pas une liste exhaustive ici car j'en aurais pour environ une année mais ce qu'il faut retenir c'est que rare il est d'apercevoir un épisode de série sans l'un de ces grands titres classiques incantés par des dieux et déesses du Jazz, surtout si la série veut transmettre un message très traditionnel comme "mangez une dinde et vénérez Dieu", "t'as pas vraiment le droit d'être triste à Noel car t'as une famille même si en réalité elle te kiffe qu'un soir de l'année", volonté totalement paradoxale vu les révolutionnaires qu’étaient les Jazzmens que cela soit musicalement, culturellement ou socialement. Quoiqu'il en soit cette utilisation des ces grands classiques permet généralement d'apporter une touche mélancolique ou festive à l'épisode diffusé, car c'est essentiellement les sentiments qui apparaissent dans ces épisodes spécial Noël.


Les reprises des classics song

En parallèle des ces grands classiques chantés par les plus grands existent les reprises par des groupes ou chanteurs contemporains. Allant de Mariah Carey à Sfujans Stevens en passant par Coldplay, les groupes connus et moins connus, hype et moins hype, produisent à tour de bras des albums spécial noël qui, contrairement à ce qu'il se passe en France, se vendent. Les séries usent et abusent de ces titres surtout lorsqu'elles visent une cible médiatique jeune. Cette notion de cible médiatique et cette oscillation entre moderne et traditionnel ne sont en rien superflu, la réalité peut s'illustrer par cet extrait de Brothers & Sisters, série qui narre les péripéties d'une famille qui épouse des problèmes de société profondément contemporains comme les points de vue politiques divergents, l'homosexualité, l'adoption, le divorce ou encore la vie sexuelle et de couple après 60 ans. En l'espace de 5 minutes la série propose un titre d'Ella Fitzgerald, Christmas Song, et quelques instants après nous propose The River revisité par Angus & Julia Stone, groupe dont les rythmes et mélodies enivrent Inrocks, Rock'n Folk et autres Télérama.



Des séries qui favorisent l'aspect moderne, il y en a pléthore, Grey's Anatomy en tête. La série a toujours accordé une place importante à sa BO, permettant d'ailleurs à des groupes pop-rock comme Snow Patrol de percer. L'épisode de la saison 2 Grandma Got Run Over by a Reindeer est un florilège de titres, neuf au total, de Noel chantés par des groupes pop-rock.

La playlist interactive de l'épisode :
Jet - Back Door Santa


Mais si je devais ne retenir qu'une scène avec un chant de Noël repris par un groupe récent c'est celui de   Opera of Bell dans Third Watch (New York 911) par les Destiny's Child. Je n'en suis pas fier, je vous rassure, surtout en tant que pseudo hipster à deux balles que je suis, mais c'est une petite madeleine de Proust pour moi, j'étais petit quand cela passait et n'avait encore aucun sens du bon goût musical, j'entendais juste les choeurs, les cloches et les canons, le tout superposé à la dramaturgie puissante de cet épisode Noël de Third Watch ... ouais, je suis impardonnable, TMTC.


Non contentes de contribuer, voire d'imposer une ambiance à un épisode, les chansons de Noël correspondent la plupart du temps à des scènes bien précises durant ces épisodes.

To Embrace : étreindre, faire corps avec


La réunion de famille est un élément fondamental de l'épisode de Noël. Chaque épisode prône la réunion autour de l'arbre et du bon repas, que cela soit avec sa famille de sang ou celle de coeur (je me sens comme dans un épisode de Josephine l'ange gardien à dire ce genre de chose) et ce quoiqu'il arrive et quelques soient les circonstances. C'est dans ce moment d'intensité narrative (sic) qu'interviennent les chansons. Dans ces réunions trois moments ont été identifiés : la réunion typique due aux retrouvailles familiales, celle de la post-dispute ou post-rupture qui apporte réconfort et sérénité et enfin la réunion qui donne l'occasion de se rappeler et de se souvenir, réunion qui la plupart du temps donne lieu à des flash backs et des chants en famille.

L'après dispute/rupture

Durant les épisodes dédiés à Noël éclatent souvent des conflits, des disputes ou des ruptures, volonté tranchée d'apporter une dimension mélancolique à la trame. S'ensuit soit une réconciliation soit une réunion entre amis et/ou famille pour apporter du réconfort. Ici deux exemples : Grey's Anatomy et New Girl (je vous avais prévenu on est sur du grand network et pas en train de matter un épisode de Mad Men ou Oz).

Alors qu'Izzie et Alex ont rompu, Iz se récomforte en mettant toute son energie dans Noël, fête qui evidemment contraste avec le cynisme de sa colocataire Meredith. Suite à une journée éprouvante pour Meredith qui a du se confronter à Derek et Izzie qui s'est effondrée en larmes devant Alex, les colocataires, George y compris, se réunissent sous l'arbre de Noël, le tout accompagné par Mascott & Dave Derby qui chantonne This Christmastime, Catharsis quand tu nous tiens.




Extrait beaucoup plus récent, l'épisode spécial de New Girl, se concentre sur la christmas party de l'entreprise de Schmidt et de la rupture de Jess avec Paul. Après s'être expliquée et avoir rompu avec Paul, Jess se rend avec toute sa tribu dans une rue aux décorations de Noël florissantes pour se réconforter, I'll Be Home for Christmas de She & Him (aka le groupe de Zooey Deschanel) parachevant la scène.







Les retrouvailles

De nombreux épisodes de Noel sont l'occasion de réunir des personnages depuis longtemps séparés et ainsi de créer des moments d'émotion de part les retrouvailles.

Un exemple un peu particulier me vient à l'esprit : Santa in The Slush, de la série Bones, où Tempérance retrouve son père en prison tandis que Booth et son fils viennent allumer un arbre de Noël en exterieur pour leur apporter l'arbre tant rêvé ; le tout est accompagné de la classic song Santa Claus is Coming to town interprété par la suave Peggy Lee.



Revenons quelques instants sur Grey's Anatomy et son second épisode dédié à Noël, Holidaze : la série a traversé les années, elle s'est assagie et les problèmes se sont affinés voire précisés. La scène présente les retrouvailles entre Bayley et son père, une scène tout en subtilité qui ne fait qu'exposer délicieusement les sentiments et les divergences familiales, du bon Grey's surtout quand c'est Arizona qui nous chante It's Cold Outside suivit de Silent Night par Sara Ramirez.






Les moments souvenirs

Toute réunion de Noël est sujette aux discussions sur la famille et aux remises en question. Bien souvent le thème évoqué est le souvenir, les moments partagés du passé et surtout les bisbilles qu'il faut arranger, les incompréhensions entre deux où plusieurs personnages.

L'épisode de Supernatural est caractéristique de ces épisodes où les flashbacks sont omniprésents et où, autour d'un bon eggnog et d'un burger repas, les blessures sont pansées et les doutes d'hier oubliés.

L'extrait c'est par .


To Cheer up : encourager, remonter le moral


Autre trait caractéristique des épisodes dont le thème est Noel, la chorale. Vous savez celle qui se rend de porte en porte dans les banlieues typiques, celle qui chante dans les galeries marchandes ou celle de l'eglise ? L'apparition des ces chorales sert essentiellement à créer voire intensifier un moment d'émotion, ou à créer un moment caustique ou encore ridicule.

Les instants émotions


Depuis quelques années l'utilisation des chorales est omniprésente que ce soit au cinéma, sur internet ou à la télévision, pour exemple la folie s'éteint à peine depuis la diffusion des Choristes. Les voix mêlées, l'harmonie et l'intensité prodiguées par les chants de chorale ne sont qu'un moyen d'apporter une charge émotionnelle - souvent cliché et pleine de pathos- supplémentaire à un moment critique.

L'épisode de Glee a A very glee Christmas est un exemple type d'un épisode de Noël ou après avoir vaincu toutes les épreuves de l'épisode aka Sue Silvester déguisé en Grinch, la chorale chante et réussit à l'emporter face à Sue.




Les instants ridicules


Mon cynisme aidant j'apprécie quand la chorale de Noel se fait chambouler ou lorsque son utilisation est détournée pour en faire un objet de moquerie et c'est souvent dans les sitcoms qu'on trouve ces perles d'humour là.

Prenons deux exemples : Malcom et Glee. Alors qu'un moment d'émotion intense est censé apparaitre avec l'arrivée de la chorale à la fenêtre de la grand mère de Francis, elle décide tout bonnement de leur jeter du pain rassis à la tronche.



Dans A Very Glee ChristmasGlee réussit l'un de ses grands écarts habituels entre la sur-niaiserie en barre (en réfère l'extrait précédent) et le génie, incarné par le ridicule et la maltraitance de ses personnages comme dans l'extrait qui suit.



Enfin, en cadeau bonus l'humour potache des frères Winchester et leur chorale revisitée.


To Christmas : verbe qui n'existe pas mais qui résume bien ce que je vais dire après quand même


Au sein de l'océan des épisodes de Noël navigue en capitaine une série qui intègre l'esprit de Noel au sein de ses personnages, je parle évidemment d'Ally McBeal. L'une des premières adulescentes de la télévision, Ally n'est que reverie, fantasmes et bizzareries et surtout vibre à l'unisson avec l'esprit de Noël au fil des saisons.

Les épisodes Noël sont l'occasion d'un florilège de chansons interprétées premièrement par Vonda Shepard puis par les personnages. Devenant de l'ordre de la tradition, les soirées de Noël chantées au bar d'en bas sont de grands moments de mise en scène d'amusement et d'émotions.

Les chansons de Shepard parcourent l'ensemble des épisodes de la série et les cloturent pour ainsi dire tous, la musique à toujours été inhérente à la série ; Vonda Shepard fait même partie du générique.


Notre très chère Vonda ne fait pas qu'agrémenter de belles et fausses vues de Boston enneigé ou non, elle possède une scène où elle s'exprime et régulièrement reçoit des guests ; pour ce Noel il s'agit de Ron Taylor et ils interprètent ensemble Love has no pride.



Non content d'avoir une chanteuse qui ne sert qu'à chanter au casting, les personnages de la série prennent part régulièrement aux compositions musicales des épisodes, prestations qui majoritairement occupent une partie entière du scénario de l'épisode puisque on les voit répéter et organiser les soirées. Au sein de ses personnages chantant, il y en a un qui prend toute son ampleur : Elaine. Certainement le personnage le plus doux-dingue de la série, Elaine accorde une importance de taille aux soirées de Noel et à son aspect érotique -même si cette denrière idée lui est bien personnelle.



Saison après saison Elaine chante seule ou en duo à Noel, cette fête lui est tellement accrochée que le personnage décrochera un épisode de Noël qui lui est entièrement dédié et dont l'intensité dramatique est palpable, un épisode qui se nomme Blue Christmas et que je vous somme de regarder.


Ally aussi s'est frottée à la scène durant Noël et en reste une scène mémorable où elle fait son show/chaud en Mère Noël plus que dévêtue.


La relation avec l'esprit de Noël, véritable personne à part entiere pour John Cage et Ally, prend une toute dimension pour cette dernière lors de l'arrivée de Larry. Le double et amant d'Ally, incarné par Robert Downey Junior, a non seulement redonné un souffle à la série mais a réussi à donner une dimension autre au personnage d'Ally, celui de la stabilité, de la volonté de se construire et de soigner ses névroses. Deux épisodes entiers sont dédiés à la relation entre Larry et Ally durant la période de Noel. Le premier épisode 'Tis the season raconte comment Ally tente de mettre dans l'esprit de Noel Larry qui se sent toujours seul durant cette période et cela passe évidemment par le chant de Noël.





Alors qu'Ally pense ses problèmes terminés avec Larry, ce dernier étant rentré dans l'esprit de Noel, son ex-femme vient tout remettre en question; cependant, tout se finit bien et évidemment sur du New Years Eve réinterprété par Vonda Shepard.




Ally reste et restera un hymne à l'esprit de Noël ; les séries diffusées sur les grands networks, quant à elles, n'hésitent pas à continuer d'utiliser la fête de Noel pour faire de l'audimat mais aussi dégager un certain charme. A chaque épisode de Noël la BO est un véritable défilé de titres entendus et sur-entendus mais aussi de réinterprétations à but marketing. Quoiqu'il en soit, on ne peut taire les efforts des producteurs, scénaristes et créateurs pour tenter de nous immiscer dans l'esprit de Noël et les bons sentiments.

Petit Bonus Plaisir :  On vous a dégainé la playlist spéciale Noël, elle est sur votre droite. ENJOY ;)



N.

Critique Pilot : Once Upon A Time - Jolie petite histoire...



Le duo sexy de Once Upon A Time


Pour commencer, il faut bien que je fasse mentir le titre de cet article : concrètement, il ne s'agit pas d'une critique de pilote mais d'une revue de sept épisodes, puisque voilà des mois maintenant que Once Upon A Time est diffusée sur ABC. A l'inverse de Grimm, sur laquelle je peinais à écrire faute d'opinion construite (et par révolte aussi un peu), j'apprécie tellement Once Upon A Time que je ne savais pas vraiment comment rédiger une quelconque critique : j'en aurais trop dit, ou trop peu et certainement pas assez bien. Il a fallu que je me résigne, déjà parce que c'est un billet sur un blog et pas Le voyage au bout de la nuit, mais aussi parce que la remise des minous approche (pour du vrai!) et il s'agit d'arrêter de procrastiner, là. Quoiqu'il en soit, si je me refuse à vous spoiler les épisodes déjà diffusés, je ne peux pas non plus trop me payer vos têtes et me contenter d'un commentaire du seul pilote : ce sera donc mon appréciation générale d'une série bien entamée. 

Là où le trailer nous balançait pêle-mêle des paillettes, de la fumée rose et surtout des zones d'ombre sur le scénario, le pilote et les épisodes qui suivent mettent en place une intrigue stimulante et bien ficelée. Si Once Upon A Time a un mérite, c'est celui d'allier le mystère à la magie : un bon combo en somme.
Cette série, pour les non-initiés, est avant tout une réécriture funky de nombreux contes de fées, qui pirate le happy ending général de Cendrillon et consort. En effet, alors que la méchante mais SO sexy reine vient d'essuyer son ultime revers puisque Blanche-Neige et Charmant se marient en rassemblant la population de la forêt enchantée, elle décide de ruiner définitivement la vie de tout ce petit monde. Grâce un sort terrible, elle rapatrie tous les personnages à Storybrooke, dans le Maine : dans cet espace temps figé, chacun mènera une vie triste sans commencement ni fin, privé de sa destinée. Personne ne peut se rappeler sa véritable identité et tout le monde galère plus ou moins : Cendrillon n'a pas une tune, le Petit Chaperon Rouge est serveuse dans un bar, Blanche-Neige n'a pas de mec, Charmant est dans le coma...

C'est joli, mais ça pique


Seules trois personnes savent ce qu'il en est de cette mascarade : Regina, la marâtre devenue maire de la ville; Rumplestiltskin, le terrible sorcier qui a le don de voir l'avenir et qui est également blindé de fric ; enfin le jeune Henry, adopté par la reine et muni d'un livre de contes qui narre la véritable histoire de tous. Henry est réellement le fils d'Emma Swan, elle-même enfant de Blanche-Neige et de Charmant : Emma a échappé in extremis au sort puisque ses parents l'ont téléportée sur une autoroute américaine alors qu'elle venait de naître, mais elle a écopé de tels problèmes relationnels qu'elle a abandonné à son tour Henry à sa naissance. Peu rancunier et plutôt dégourdi, le gamin s'échappe du manoir de sa mère adoptive pour aller chercher Emma à Boston : tant bien que mal, il parvient à la ramener à Storybrooke et à la convaincre de rester, afin qu'elle accomplisse son destin et brise le sort, sauvant le monde magique des griffes de la reine. Ainsi, outre une jolie métaphore pour expliquer la crise, la grève des agents de sécurité et NRJ 12 (puisque le tourment ultime est d'être prisonnier de notre monde dans lequel le bonheur n'existe pas), Once Upon A Time propose d'emblée l'histoire simple mais efficace des relations entre Emma et son fils qui se rapprochent sous l'oeil mauvais d'une mère adoptive remontée à bloc.


Ne cherchez pas, elles se dékiffent


Chaque épisode fonctionne sur le système du flash-back : la focale est placée sur l'un des personnages, dont on suit les péripéties face à Emma, Henry et Regina tandis que l'on découvre son passé fantastique. Progressivement, le spectateur obtient donc les clés des évènements ayant mené au sort funeste et assiste à l'ouverture de perspectives nouvelles pour les personnages dues à la présence d'Emma à Storybrooke : elle est en effet si balèze que son séjour en ville fait péter les coutures de notre monde et laisse percer, peu à peu, l'ancienne magie.

Tout ceci explique que Once Upon A Time a beaucoup pour plaire : par exemple, les fanas de contes de fées (dont je fais partie, oui, je kiffe la poussière d'étoile ©) en prennent plein la poire en revisitant à grand renforts de fumée violette les histoires ayant bercé leur enfance ; les geeks sont à fond bas-fonds grâce à la promesse d'une grosse baston entre les forces du bien et du mal à base de cors, d'épées et de dragons...Once Upon A Time fait planer l'imagination au dessus de terres mythiques sur lesquelles l'aventure est de mise et crée une situation d'attente, avec un suspens intelligent qui ne faiblit pas. On en est tous là : qui, à Storybrooke, va se souvenir le premier de sa vie d'antan? Emma et Regina vont-elles se lancer dans un combat de boue en bikini bleu? Quand est-ce que Charmant se décidera à botter le cul des vilains et à galocher sauvagemment cette coquine de Blanche-Neige? Qui est le grand méchant loup dans notre monde? Et surtout, où se planque cette biatch de Belle au bois dormant?

Sérieusement, le coup de la pomme, c'est so 1812

Toutes ces questions, à tel point que par moment, on regrette un peu la lenteur de l'intrigue, qui n'avance guère : en réalité, si le pitch permet de nombreuses digressions, toujours agréables, autour de la vie de chaque personnage de conte, la trame principale, celle de la destruction du sort et du lattage de méchant, n'offre pas une grande marge de manoeuvre. Si, comme on est en droit de le supposer, ABC entend tirer dix saisons de Once Upon A Time, il faudra soit renouveler adroitement le scénario, soit faire durer, durer, durer le combat contre la reine... J'espère bien évidemment que les scénaristes feront le choix intelligent, mais on ne sait pas à quoi s'attendre pour l'instant et il est difficile de prévoir, ABC n'étant pas vraiment une chaîne à risques...
Ce qui est certain, c'est que chaque épisode procure un plaisir trop souvent inégalé à l'échelle de cette saison de nouveautés et que Once Upon A Time, armée d'une ribambelle de personnages plus attachants les uns que les autres, d'un casting efficace et d'une storyline bien construite, est une réussite incontestable.


W.

dimanche 4 décembre 2011

Un évènement hyper important

Chose promise, chose due ! On vous avait affirmé que le mois de Noël allait être plein de rebondissements et de folies, on n'avait pas menti. Ainsi, le 25 décembre, Chats en Série sera tout à sa joie de vous offrir un cadeau EXCEPTIONNEL : l'un d'entre vous aura la possibilité de profiter de l'ineffable tribune qu'est ce blog pour écrire un article de son choix. Dans le cas où l'heureux élu verrait d'un sale oeil la perspective d'écrire, ou s'il s'agit d'un petit faquin, il pourra décider de nous faire rédiger l'article de son choix. Un tel pouvoir fera dudit faquin un membre VIP de ce blog, lui procurant ainsi un bonheur sans faille : je vous vois d'ici, vous frétillez d'excitation sur votre chaise et vous vous demandez "mais quelle mission vont-ils bien pouvoir me confier pour justifier d'une telle gratification?".

Eh bien, les petits, nous vous avons concocté un petit quizz de Noël, et en quatre parties s'il vous plait.



Part One - Les dix objets

Pour commencer, il vous faudra identifier, pour chacune des images ci-dessous, la série télévisée à laquelle l'objet représenté fait référence. Eh ouais.





Part Two - Screen Caps della muerte


Ici, rien de bien sorcier : chacune des captures d'écran est tirée d'une série, à vous de trouver laquelle; comme nous récompensons les zélés, si vous arrivez à nous replacer l'épisode, c'est encore mieux.


 













Part Three - Scènes cultes

Afin de faire un peu travailler vos oreilles, nous avons décidé de vous proposer un petit challenge : reconnaître des scènes cultes et la série à laquelle elles appartiennent grace à des extraits audio qui se trouvent par .



Part Four - Drinking Game

Pour finir en beauté, un petit exercice de style sympathique : chaque alcool représenté ci-dessous est à relier à un duo de personnages pour lequel ledit alcool est emblématique. Pour info, la marque n'est pas forcément respectée car bien souvent les séries ne font pas de placement de produit, mais le type précis d'alcool est le bon.



Voilà voilà, les réponses au quizz sont à envoyer à chatsenserie@gmail.com, cette si populaire adresse email, avant le 24 décembre à minuit : n'hésitez vraiment pas à participer même si des réponses vous manquent, car nous ne sommes pas des nazis et serons hautement magnanimes!


EDIT : Les fichiers originaux des parties 2, 3 et 4 sont disponibles à l'adresse suivante, dossier "Quizz de Noël" : http://www.chatsenserie.fr.st/ alors n'hésitez pas à participer!!!! Nous acceptons les réponses jusqu'au 25 décembre et le gagnant sera très très heureux, vous verrez. Poutoux!

Critique Trailer - Neverland : la genèse de Peter Pan




Comme l'approche de Noël est propice à la rêverie, aux contes et autres sucreries délectables, les network n'hésitent pas à skier sur cette neige efficace. Neverland est une mini-série produite par Syfy et écrite par Nick Welling et si elle se révèle au niveau des ses prédécesseurs, Tin Man et Alice, de bons moments risquent de nous attendre. Le terme neverland  n'est pas sans obtenir quelques échos dans nos têtes et nos coeurs (à supposer que vous en avez un) surtout si vous êtes fan de Disney, Johnny Deep ou Robin Williams, au choix. Effectivement, Neverland est le monde imaginaire où Peter Pan et le Capitaine Crochet se déchirent, le monde où pirates et "sauvages" s'affrontent, le monde où personne ne vieillit. Là où le Neverland de Marc Foster s'attardait sur le processus de création de JM Barries, l'auteur de Peter pan or the boy who whoud not grow up, celui de Syfy se concentre sur la création et la découverte du monde imaginaire par Peter et de Hook, ainsi que sur l'évolution de la relation entre ces deux derniers. 



Les deux dernières mini-séries adapté d'un conte réalisé par Syfy et écrite par Nick Willing.



Le trailer possède une structure binaire : avant la découverte du neverland, ambiance qui suinte le dix-neuvième siècle, et ensuite l'exploration de cet univers. S'impose alors une interrogation : la série composée de deux épisodes se structura-t-elle de la même façon ? Un avant et un après neverland ? Si oui, il y a un risque qu'on se fasse royalement chier. Espérons que l'ensemble de la série se situera dans le neverland et se concentrera sur la mise en place de l'univers décrit par JM Barrie. Le casting quant à lui ne fourmille pas de têtes d'affiches, aucune présence de Zooey Deschanel à signaler (), néanmoins, on peut noter le retour de Anna Friel, brillante dans la perle Pushing Daisies et le charisme du petit nouveau Charlie Rowe qui incarne Peter Pan. 

La crédibilité des séries de fantasy repose essentiellement sur la qualité de l'ésthétique, la capacité à nous faire croire en un univers qui n'est pas, la capacité à nous faire voyager. De ce coté Syfy ne decoit que rarement et Neverland semble emboiter le pas à cette lignée: les effets spéciaux paraissent léchés et les paysages habilement selectionnés ; du bon, donc. Ne reste plus qu'à espérer que le rendu final soit à la hauteur de ce trailer et des anciennes mini-séries de la chaïne. La réponse ce soir et demain soir !




N.