mardi 4 octobre 2011

Critique Pilot - Revenge : Sunset Beach 2.0


Ainsi que l'a judicieusement noté N. dans sa présentation du trailer de Revenge, la nouvelle série de ABC n'est ni plus ni moins qu'une réhabilitation de la bonne vieille série B des anneés 90, à tel point que cela pourrait me servir de fil conducteur : comparaison entre les personnages, les costumes, les dialogues, les plans...mais la similitude est poussée à tel point que bientôt, mon article parlerait réellement de Sunset Beach -or j'ai pour projet d'y consacrer un papier FLEUVE dans une future catégorie de ce blog. Etant anti-spoiler comme je suis anti-Apple, je cantonnerai donc mon argumentation à cette juxtaposition photographique de qualité :


 

Maintenant pour parler correctement de Revenge, il faut commencer par rappeler ce dont il s'agit. C'est l'histoire d'Amanda Clarke, une blonde au visage poupin (Emily VanCamp), dont le papa a été tragiquement enlevé lorsqu'elle était enfant : elle le revoit emmené par les forces de l'ordre avec brutalité, tandis que sont rassemblés sur le perron des badauds dont on imagine bien qu'ils ont joué un rôle dans tout ça. Le trailer, bien que confus, nous laissait pourtant comprendre qu'Amanda -devenue adulte et bonnasse donc- a pris la décision de se VENGER : elle s'immisce dans la micro-société de gens pétés de tunes des Hamptons pour éliminer, un à un, les responsables de la chute de son père. 
Le pilote, diffusé le 21 septembre, ajoute une dimension spectaculaire à ce pitch déjà bien brillant : il fonctionne en effet selon le schéma du flashback, construction narrative fort novatrice censée créer un effet de suspens intense. Les premières minutes de l'épisode sont ainsi consacrées à la soirée célébrant les fiançailles d'Amanda (aka Emily Thorne désormais, puisqu'elle est incognito dans les Hamptons) : tandis qu'elle attend son futur époux au milieu des convives, de jeunes coquins s'en vont batifoler sur la plage. Sans surprise, vous apprendrez que le fiancé d'Amanda s'est fait buter dans le sable, causant un peu la ruine de la soirée et les hurlements de sa mère, Victoria. PAF : nous voici revenus cinq mois en arrière, alors qu'Amanda emménage dans la maison (pardon, le palais) de son enfance pour y fomenter sa vengeance dans la plus grande tradition de la biatcherie bourgeoise. Mais que s'est-il réellement passé? Mystère et boule de gomme, vous attendrez la fin de la saison pour le savoir. Ce que l'on comprend, en revanche, c'est que le gentil papa d'Amanda a en réalité été victime d'une conspiration de la part de tous ces gens qui peuplent les Hamptons; on cerne direct la grande méchante, la vraie, celle qui ressemble à Olivia de Sunset Beach, aka la maman du futur fiancé d'Amanda, Victoria. On comprend déjà que la vendetta d'Amanda ne se fera pas sans implication affective : moi, je traduis ça par un grand foutage de gueule, parce qu'on veut nous faire passer les caprices d'une blonde pleine de pognon pour une tragédie, une vraie. Non, mais vraiment...

Je ne peux pas résister à la tentation, je ne peux pas!
Eh oui, si vous imaginez qu'on aura droit à une quelconque manifestation de violence, vous pouvez vous gratter : après tout, quitte à ne pas prévenir les autorités (puisque Amanda semble bien convaincue que ces gens sont coupables), autant foutre un peu le feu à leurs manoirs, à tous ces bouffons. Eh bien non : ici, vengeance tout en subtilité et glamour fictif, avec les "regards pénétrants", les "regards assassins", les "regards lourds de sous-entendus" d'Amanda, qui se remémore patiemment tout au long des épisodes de la chute de son papa -souvenirs savamment distillés pour ne pas qu'on s'ennuie dès la dixième minute. Raté. Amanda planifie soigneusement ses "attaques", qui visent la destruction de la vie sociale de tous ces vilains riches puis ponctue ses réussites d'une jolie croix au feutre rouge sur une photographie et d'un regard ténébreux. Et là, je viens de vous spoiler la saison entière, les mecs.


Je voudrais ici vous asséner un coup de massue et vous révéler que Revenge est présentée comme "la réponse de la femme moderne" au Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas.


Enfin, s'il faut regarder Revenge, c'est bien sûr pour les fous rires incontrôlables que les dialogues et la réalisation ne manqueront pas de susciter chez le spectateur, car rien n'est crédible dans cette série : ni les acteurs, ni la revanche d'Amanda, ni les personnages qui sont tous issus du merveilleux moule "Dallas", ni les décors et certainement pas le fait que personne ne reconnaît cette meuf alors que cela ne fait que dix ans qu'elle a quitté les Hamptons. Je vous recommande clairement Revenge parce qu'à tout prendre c'est marrant1; par contre, il m'est très difficile d'en parler plus longtemps, aussi concluerai-je au travers du média que cette série mérite : le roman-photo.



Votre traditionnelle petite baraque de campagne : la maison de "Sa Majesté Victoria"
Victoria et son inestimable poker face lors d'une tea-party avec Amanda. Notez le goût déplorable de la direction artistique en termes de fauteuils s'il vous plait
Amanda semble beaucoup estimer sa BFF des Hamptons, qui, telle Rose Dawson dans Titanic, lui présente discrètement tous les membres de la haute. 
En dernier, à l'instar de leur représentation dans la série, je vous présente les pauvres! Pour résumer, chez eux, c'est moche, ils portent des bretelles et des chemises à carreaux et font leurs comptes. Non mais quelle bande d'inconscients

1. Non, parce que Whitney m'a buté, en matière d'espoir


W.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire