mercredi 9 novembre 2011

Critique Pilot - Boss : Who's your daddy now ?














Elephant ou Harvey Milk ça vous dit quelque chose ? Si, oui et que l'ensemble des poils de votre corps se dressent de plaisir rien qu'à l'annonce de ces derniers, je vous invite à vous asseoir et accepter la présentation du paradis que je vous offre (oui souvent j'envoie du rêve mais comme vous êtes sages, aujourd'hui, je vous balance du paradis).

La première impression que j'ai eu de Boss fut mauvaise et ce pour deux raisons : 

1. L'affiche :

Ça donne envie, hein ?



2. La chaîne qui la diffuse :





Rappellons la dernière production de la chaîne : Spartacus. Série qui m'a laissé plus que de marbre malgré le nombre de mecs et meufs à poils au millimètre carré.

La confusion entre les Orgies de Messaline et Spartacus Blood and Sand est souvent réalisée


Sans me pencher réellement sur le casting, le réalisateur ou le thème de la série, j'ai regardé le pilot, tel une prostituée qui va faire sa passe quotidienne. Et là bonheur, surprise, orgasme voire même  (oui, je suis une très bonne pute mais ce n'est en rien le sujet ici).

Le série gravite autour d'un personnage, Tom Krane, maire de Chicago - interprété par le grand Kelsey Grammer, héros éponyme de la cultissimme Frasier - qui vient d'être diagnostiqué atteint d'une maladie neurologique mortelle. Il décide de taire le diagnostic pour le bien de sa fonction, celle de "Boss" de Chicago ; car c'est bien du patron de Chicago dont il est question, un maire qui en réalité ressemble bien plus au parrain qu'à Estrosi. La référence à Richard Joseph Daley (ayant tenu la mairie de Chicago de 1955 à 1976) est ici à peine déguisée, étant considéré comme le dernier boss de Chicago. Le maire décide donc de passer sous silence son talon d’Achille pour rester le colosse qui gère d'une main de fer la ville.

Seul les gestes échappent et révèlent la maladie de Tom Krane


S'il préfère gérer sa condition en silence, c'est parce que la fonction le nécessite, il semble qu'aucune faiblesse ne soit tolérée. Boss n'épargne aucun aspect de la vie professionelle de Tom Krane et n'hésite pas à nous baigner, voire nous noyer, dans la corruption, la menace, le sexe et la violence tout en restant dans l'intelligence politique et le controle des alliés et de l'image.
Il serait ardu ici d'exposer l'ensemble du pilot tellement ces 60 minutes sont denses et puissantes.
L'image la plus probante serait de comparer la série à un univers, Chicago, dont le démiurge est Tom Krane et les personnages secondaires sont regroupables en catégories, alliés, opposants politiques ou encore les differentes communautés qui composent la ville, qui eux en seraient les sattellites. Tout est relié à Chicago et, par conséquent, à Krane, un vrai microcosme en somme. Description on ne peut plus scientifique mais qui ne fait que retranscrire la densité et la richesse de ce scénario.

Vous l'avez compris je suis dithyrambique.

Nombreux personnages secondaires - Ezra Stone, l'éminence grise de Tom Krane, notamment - nécessiteraient d'ors et déjà des articles à part entière. Je reviendrai évidemment à la fin de la première saison  sur ce qui pourrait se révéler au long terme une série digne de siéger au panthéon des séries aux cotés de The Wire, Treme, West Wing ou encore The Soprano.


Une scène clef de l'épisode et de la saison


L'aspect politique se mêle habilement à la vie personnelle du patron de Chicago et c'est sa relation avec sa femme qui s'empare, alors, des projecteurs. Sublime et glaciale, Connie Nielsen incarne Meredith Krane  ; l'épouse de Tom Krane se révèle être plus un titre qu'une réelle intime, Meredith assiste quand elle le doit son mari et semble être le visage assosiatif et culturel de la mairie. Si Tom Krane est le feu, Meredtih est la glace, tout aussi dangereux et puisssant mais à l'intensité inversée. Quoiqu'il en soit, les chambres sont séparées et les vies plus ou moins cloisonnées, toutefois, il ne faut pas douter que la maladie de Tom risque de tout remettre en question même si évidemment Meredith n'en sait rien. Maladie qui intervient aussi dans les relations entre Tom et sa fille. Quasi inexistantes depuis des années, elles réapparaissent durant ce pilot sous l'initiative du père mais je n'en dis pas plus, je ne veux en rien gacher les bonnes surprises que cachent cet épisode.

En plus elle est bonne


Enfin, je ne peux pas me permettre d'éluder la magistrale réalisation que Gus Van Sant nous propose ici.
Florissant de gros plans saisisants, de parallèles, de choix de couleurs percutants, cet épisode est un régal pour les yeux.

L'un des gros plans hypnotiques de Gus Van Sant

L'apogée de la série, visuelle ou émotionnelle, est atteinte durant deux scènes qui se font d'ailleurs écho : ces deux scènes illustrent la violence des deux personnages principaux de la série, Tom et Meredith Krane.


La violence allotropique de Boss


Je vous laisse savourer ces moments en ne vous dévoilant pas leurs intrigues.



Plus qu'une simple série sur le maire de Chicago, Boss se révèle être l'histoire d'une ville à l'image de series  comme Detroit 1-8-7, Treme ou  The Wire - le générique en est d'ailleurs la parfaite illustration. Toutefois Boss  n'oublie pas l'être humain, ses travers, ses anxietés, sa puissance et sa faiblesse. Farhad Safinia a crée une série dont on parlera encore pendant de nombreuses années si, évidemment, le reste de la saison arrive à suivre le niveau imposé par le pilot. Ouvrez vos yeux et apprêtez-vous à savourer un pilot que vous n'etes pas près d'oublier.

(en cadeau aujourd'hui le générique de la série)





N. pour vous servir.


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