mardi 3 janvier 2012

Cérémonie féérique de remise des minous

En ce merveilleux et dantesque début 2012, il est primordial de s'attarder sur deux évènements que vous, cher lectorat, attendez depuis votre naissance quelques temps désormais : le nouveau design de Janvier et la remise des minous de la rentrée 2011. Bleu gris et bannière "FUCK 2011", pour le premier, ce qui suit pour le second ; here we go.

Comme Quand le chat n'est pas là, les séries dansent, c'est un peu aussi prestigieux que les Golden Globes et les Emmy Awards, on se paye le luxe de diviser la remise des récompenses entre les grands networks (ABC, CBS, NBC, CW et FOX) et les chaînes cablées (HBO, AMC, FX, Showtime et Starz) ; ainsi, trois récompenses seront distribuées : un chat d'or pour la série qui a atteint des sommets de qualité et a surpassé toutes les autres, un chat d'espoir pour la série la plus prometteuse et enfin un chat I want to kill myself with a bullet right in my head coz it's so full of crap qu'on dirait Josephine l'ange gardien pour la série qui a touché le fond et qui continue à creuser, en somme nos Gerards et Razzies à nous. 

Les grands networks

Coté grandes chaînes nationales la bataille ne fut pas très rude je ne le vous cache pas, nous avons divisé les récompenses entre drama et sitcom pour ne pas faire de jaloux.

Les drames

Chat d'or : Once upon a time





Alors que rien ne prévoyait cette arrivée sur le podium de OUAT, cette série a su nous embarquer et, par consequent, nous surprendre. Il est vrai que le désert de bons drames sur les grandes chaînes américaines a expliqué en partie la place de la petite dernière d'ABC sur le haut des podiums mais ce n'est pas tout. Le spectateur est tenu en haleine par cette première demi-saison via le background des personnages et le fameux "mais qui est qui en fait" mais aussi par le charisme redoutable de Lana Parrilla et la fraîcheur de Jared Gilmore. La série est loin d'être exempte de défauts, notamment sa lenteur, mais elle déborde de charme et a su titiller nos souvenirs d'enfance.

On respecte :
- Le concept
- Le charme de la plupart des acteurs
- Les possibilités d'évolution de scénario qui peuvent s'avérer brillantes ...

On rouspète
- ... mais qui seront peut etre décevantes.
- La lenteurs de l'évolution de la narration
- HUNTSMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN



Chat perplexe : Grimm


      


Ici, c'est un chat perplexe qui vient supplanter le minou d'espoir : finalement, les networks ont sélectionné 1) beaucoup de sitcoms et 2) des drames globalement merdiques. Du coup, c'est Grimm qui écope d'une récompense boiteuse à l'image de son scénario...Quelques épisodes plus tard, je reste sur ma position de départ : Grimm est tout bonnement en train de gâcher un concept mortel et ce qui aurait pu être une géniale série fantastique se barre en courant, épisode après épisode. Ceci dit, voilà, le concept est bon, et ça fait quand même une série qui supporte tranquillement son plateau-repas (on n'en dira pas autant de The Secret Circle). Minou perplexe, donc.


On respecte 
- Le potentiel
- L'image joliment filtrée
- Les yeux bleus du héros


On rouspète 
- L'incohérence monumentale du protagoniste qui attend de se faire bouffer le pif pour se renseigner sur une créature maléfique
- Les personnages secondaires honteux
- L'absence de trame de fond



Chat I want to kill myself with a bullet right in my head coz it's so full of crap qu'on dirait Josephine l'ange gardien, Terra Nova.

 

Nous avons quelque peu hésité avec Charlie's Angels, néanmoins Terra Nova possède une dimension que les anges de ABC n'ont pas : la déception. Si nous n'attendions rien du remake de la série phare des années 70, ce n'est pas le cas du bébé de Spielberg. Nourri à la guimauve, aux poncifs et à l'écriture ringarde la série a réussi à faire rimer une production au budget démentiel avec des effets spéciaux et une qualité de décor affligeant. Du tout mauvais, en somme.

On respecte :
- L'idée originale
- La ville où débute la série
- Les spectateurs qui ont vite compris qu'il fallait arrêter de regarder cette infâme daube

On rouspète :
- Les dinos
- Le deuxième épisode qui parvient a faire pire que le premier
- Le gâchis


Les sitcoms

Chat d'or : 2 Broke Girls

 

Véritable cupcake sucré-amer, la série réussit l'exploit d'exposer des personnages nuancés, un humour mélangeant webculture, hipster attitude et cynisme ainsi qu'un casting neuf et doué. Non contente d'avoir deux personnages principaux intéressants - enfin, la petite bourgeoise pétée de tunes et superficielle se voit octroyer un cerveau, merci - elle décline les seconds rôles avec brio - Han Lee, Earl et Oleg -  tout en réussissant à esquiver le principal travers des sitcoms, l'absence d'une finalité possible, l’objectif nécessaire à tout scénario. 

On respecte :
- L'humour soigné et référencé
- Le cheval
- Les seconds roles léchés

On rouspète :
- La peur de l'effet How I Met Your Mother aka qu'elles n'arrivent jamais à ouvrir leur pâtisserie ou alors seulement au bout de la dixième saison.
- L'impossibilité de pouvoir goûter les cupcakes de Max


Chat d'espoir : New Girl

 

New Girl est passé à un poil de moustache du Chat d'or. Son charme et l'efficacité des personnages de Schmidt, Cece et Nick n'a pas réussi à entièrement contrebalancer ses faiblesses : le personnage de Winston et le manque d'originalité. Toute fois, la doux-dinguerie du personnage de Jess et les vannes de ses colocataires nous rappelle notre quotidien, nos vadrouilles entre potes et possède, ainsi, le charme de nos habitudes. Une série à voir absolument.

On respecte
- Zooey Deschanel
- L'absence de rire en fond
- L'aspect un brin comedie romantique américaine, manque plus que Katherine Heigl

On rouspète 
- Le personnage de Winston inconsistant
- L'absence d'une réelle originalité
- Le manque de perspective d'avenir


Chat I want to kill myself with a bullet right in my head coz it's so full of crap qu'on dirait Josephine l'ange gardien : Whitney

 

Si la série à réussi un exploit, c'est celui de nous faire cesser de la visionner au premier épisode, même si par souci de professionnalisme je m'en suis fardé plusieurs. Humour ringard, personnages sans intérêt ni saveur et blagues surannées, Whitney est un désastre sur patte. La série n'a pas vraiment de sens, elle se veut successeur des séries sur le couple comme Dharma et Greg ou encore Dingue de toi, en réalité, elle est de ces séries qu'on découvre un samedi apres-midi sur TF1 au cours d'un zapping malheureux, on regarde un épisode, on l'oublie aussi rapidemment, on se dit qu'il vaut mieux aller se préparer pour un samedi soir endiablé afin de s'enivrer et d'oublier ce désastre télévisuel.

On respecte 
- Whitney Cummings à l'origine aussi de 2 Broke Girls

 On rouspète 
- TOUT, TOUT, TOUT.


Les chaînes câblées


Le podium des chaînes câblées est particulier en ce que les séries à classer sont peu nombreuses et a priori d'une qualité plus poussée que celles qui sont diffusées sur les networks ; ce dernier aspect explique néanmoins qu'elles soient également mises à l'honneur.



Chat d'or : Boss


 


Là où beaucoup ont encensé Homeland, nous privilégions Boss, la nouveauté de Starz qui a su en neuf épisodes nous captiver tandis que bien souvent au pays des séries, une première saison est archi naze. Un arc narratif cohérent, bien travaillé et laissant sa place au suspens sous-tend l'intrigue : chaque fibre de nos petits êtres vibrait au fil des retournements de situation subtils qui cadencent l'agonie physique et politique de Tom Kane, maire pourrissant de Chicago. S'il faut voir Boss, c'est pour la beauté de la réalisation, exceptionnellement présente ; pour le charisme insultant du moindre acteur figurant au casting ; pour le scénario qui te fait te tortiller sur ton canapé ; pour le générique le plus classe de l'année ; pour une série qui touche les confins du magistral sans la moitié de la prétention de Whitney Cummings.


On respecte
- La précision d'alchimiste des scénaristes
- L'esthétique atomique
- Des acteurs d’exceptions qui incarnent des personnages Shakespeariens


On rouspète
- Neuf épisodes, c'est trop peu. 




Chat d'espoir : American Horror Story


  

Objet télévisuel étrange et dérangeant, la nouvelle série de Ryan Murphy à su plaire comme se faire détester.  Quoiqu'il arrive vous n'en sortirez pas indifférent tout au pire perplexe. La qualité des acteurs et la cohérence  du scénario est la récompense apportée aux courageux qui sont parvenus a dépasser le chaos des premiers épisodes. Une série qui vaut la peine d’être regardée et qui, on l'espère, atteindra de nouveau ce niveau l'année prochaine.

On respecte :
- La satisfaction finale
- L'ambiance
- La famille Langdon

On rouspète
- Un début dissuasif
- La tristesse de devoir abandonner la famille Harmon
- A le travers de ses qualités : en a trop fait par moment





Chat I want to kill myself with a bullet right in my head coz it's so full of crap qu'on dirait Josephine l'ange gardien


Bon voilà, loin de nous l'idée de faire nos petits prétentieux, mais c'est quand même rare de tomber sur une daube de l'acabit de Terra Nova sur HBO ou AMC. Du coup, ici, point de minou qui entend se tirer une balle : nous ne prenons pas cette cérémonie à la légère! C'est pour cette même raison qu'il faut vous expliquer pourquoi il y a quelques jours, nous avons décidé de "nominer" Homeland dans cette catégorie. D'aucuns se souviennent peut-être de mon enthousiasme débordant après le pilote; le jeu démentiel de Claire Danes, la description originale du stress post traumatique de Nicholas Brody, le mystère sur ses intentions réelles étaient autant de points éminemment positifs. Homeland était une tuerie, une merveille : je me suis sevrée des semaines durant (chose que je ne parviens jamais à faire) pour pouvoir siffler la saison d'un grand coup dans un bonheur extatique. Non, je vous le dis, j'y croyais. 
Le problème de Homeland? On nous a menti. D'une série qui jouait brillamment sur l'ambivalence de son protagoniste dont on ne savait guère s'il fallait lui accorder notre sympathie pour un peu qu'il se révèle être un affreux terroriste, on s'est rapidement embourbé dans une mécanique de thriller ma foi peu convaincante, avec des personnages qui tout à coup jouent cartes sur table et un suspens en mode feu de paille. On ne vous spoilera pas un season finale, ça non, mais on vous le dit, on le crie bien fort même puisque la critique semble unanimement considérer que les scénaristes ne nous ont pas pris pour des cons : Homeland effectue un trajet direct entre le top du podium de la vie et Sunset Beach en l'espace d'une demi saison. C'est d'une demi-saison dont il est question et surtout des derniers épisodes car malgré le jeu sidérant de Claire Danes et Damian Lewis tout au long de la saison, la série se tourne vers la facilité scénaristique, enchainant ainsi cliffhangers surfaits, fausses scènes d'action singeant 24 et reposant l'ensemble de son intrigue sur deux personnages, Carrie et Brody, là où Boss s'appuie sur l’entièreté de son casting. La maladie de Carrie qui était l'un des éléments les plus intéressants des premiers épisodes la transforme en personnage dit "couteau suisse" qui à chaque fois que l'intrigue le nécessite devient folle et permet à Brody de s'en sortir. Le twist final est calamiteux, au point qu'une seconde saison peut s'avérer superfétatoire : d'ailleurs, dans un monde parfait et désintéressé, Homeland aurait été une mini-série, pouvant ainsi s'achever sur un feu d'artifice dantesque et se permettant alors l'originalité et la grandeur que nous promettait le début de saison. Quoiqu'il en soit la série semble s'orienter pour sa seconde saison vers une dimension plus politique ce qui fera certainement sa force si, evidemment, elle ne se trouve pas desservie par ce que laissent prévoir les dernières secondes du season finale. Espérons que la série ne succombe pas une nouvelle fois au chant des sirènes de la facilité.


N.
W.


3 commentaires:

  1. J'adôre !!!!!!! Bien joué le concept des remises des minous ! Bonne année à vous 2

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  2. J'aurais mis un chat d'or pour terra nova,quand même,voire créé un chat de diamant exprès pour cette immense série.

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  3. Une 'tite cérémonie 2013 ?

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