vendredi 23 mars 2012

Critique Pilot : GCB - Desperate Bitches in Dallas

GCB : ça sent le bon gôut




Eh, galère


Ce début d'année amène son quota de daubes télévisuelles, et c'est un peu notre mission de super-minous que de vous signaler les écueils qui vous guettent, petits baroudeurs de la fraude. Je mets les formes parce qu'aujourd'hui, l'objet de mon inspiré discours est GCB, nouvelle comédie dramatique d'ABC. Première réaction de l'homme sensé, du sériephile et du caribou : s'exclamer "WTF?" haut et fort -nous rebaptiserons donc GCB de la sorte, elle ne l'a pas volé

Bref, cet acronyme disgracieux est l'aboutissement d'une longue réflexion des producteurs qui ont d'abord hésité entre Good Christian Bitches (ooooh) et Good Christian Belles pour désigner cette merveille sériesque. Je préfère vous annoncer sans plus attendre qu'ils auraient mieux fait, au lieu de perdre leur temps, de balancer le pilote à la poubelle car WTF est juste nullissime. 

Bitches, Belles ou WTF, on n'est pas plus avancé quant aux sérieux thèmes abordés avec esprit et finesse dans la série, mais vous ne perdez rien pour attendre car la première scène du pilote donne le ton. On y voit Bill Vaughn, apparemment un richissime escroc, prendre la fuite avec sa maîtresse ;  cette dernière, avec force élégance, décide de célébrer l'affaire en lui octroyant une fellation tandis qu'il conduit sur l'autoroute. Le garçon en chavire d'émotion et les envoie dans le décor : farewell dignité, pognon et jours heureux car les deux galopins meurent sur le coup. C'est Amanda Vaughn, l'héroïne de la série, qui est contrainte d'endosser la responsabilité des crimes perpétrés par son défunt mari. Dépouillée rapidement du moindre dollar, un brin humiliée, la voilà qui quitte la Californie avec ses deux marmots adolescents et se rend à Dallas, où l'attendent sa mère et ses anciens camarades de lycée.

Ceci n'est PAS une pause plaisir des yeux. Mieux vaut porter vos RayBan pour mater WTF

L'objet de la série se déporte alors en cinq secondes : exit tragédie et humiliation, il faut s'intéresser à la vie fascinante des "belles", ces pouffes de quarante ans qui prient Jésus entre deux saloperies (qu'elles soient ingérées, faites ou proférées). Faut-il voir là une critique de la bourgeoisie conservatrice, friquée et bien pensante supposée peupler les villes texanes? Sans doute que oui, bien que certains habitants du Sud soient sûrement morts des suites du visionnage du pilote (un brin exagéré?). Le charme subtil des personnages de WTF n'est pas sans rappeler Suburgatory : ceci dit, si l'apparition de Dallas (coïncidence? hum...) dans le pilote de cette sitcom d'ABC avait quelque peu abîmé ma rétine, cette maman rose bonbon est devenue bien plus sympathique dans les épisodes suivants. Dans la série qui nous occupe ici, j'ai moins d'espoir : la satire haute en couleur qui se met en place pourrait être amusante si le pilote ne se dispersait pas autant. L'aspect truculent du pitch nous saute immédiatement au visage : accent sudiste inimitable, vêtements / bijoux / make-up outranciers, manoirs et voitures de luxe, ranchs à chapeaux, gossip incessant, messes hypocrites...On se contenterait de suivre le quotidien de ces texans falabracs sans avoir à supporter la mièvrerie de l'héroïne.

Ceci supporte l'appellation "ranch à chapeau".

Amanda, je n'ai pas envie de vous en parler car je la trouve dépourvue du moindre intérêt : ni sympathique, ni belle, ni drôle, elle a les épaules bien frêles pour porter le rôle de l'ex "queen bitch" du lycée que les mecs veulent encore serrer et qui attise les désirs de vengeance de celles qui sont maintenant ses voisines. Rapidement, faute de protagoniste réellement charismatique, on se déprend de l'intrigue : la vie d'Amanda, on s'en fout complètement. En dépit des intentions claires des scénaristes et consorts, le spectateur ne parvient ni à rire ni à pleurer pendant ces quarante minutes de pilote : le scénario éparpillé est trop prétentieux, on a voulu un peu trop en faire. Résultat, tout est insuffisant y compris le quatuor de biatchs qui veut la mort d'Amanda, censé être hilarant : on dirait que le bling-bling ridicule a bel et bien atomisé la comédie dans cette série, parce que je vais le dire clairement, devant WTF, on s'emmerde.

Les fauves de Dallas (oui, il y a Kirstin Chenoweth dans WTF, oui je l'aime d'amour et donc oui, j'ai refusé de l'associer à cet article).

Bref, si je dois donner un pronostic pour la saison, je dirais que loin de remplacer la soon-to-be-canceled Desperate Housewives, WTF vous fera crever d'ennui à petit feu, aussi vous conseillerais-je de réserver votre temps pour des séries un chouïa meilleures.

Je dis ça, je dis rien.
W.





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