mardi 6 mars 2012

Critique Pilot : The River - Anatomie d'une série pourrie



Aujourd'hui, il faut se résoudre à aborder le sujet de la dernière série produite par Aaron Spielberg. Non content d'avoir contribué à la pollution de notre champ des possibles en 2011 avec Falling Skies et l'ignoble Terra Nova, ce célèbre amateur de SF revient (encore) à ses amours avec The River. Alors, je sais bien qu'il a aussi choisi de produire Smash mais N. et moi partageons cet avis qu'il s'agissait, de sa part, d'un élan suicidaire donc j'ai décidé de ne pas en tenir compte. Je blâme Spielberg, qui accumule les échecs critiques, pour The River qui est une daube pire que Joséphine l'Ange Gardien.

En huit épisodes pour une première saison, cette série mêlant paranormal, aventure, horreur, mystère et found footage suit les pérégrinations d'une bande de crétins sur le fleuve Amazone. En effet, le docteur Emmett Cole qui sillonnait la planète à la recherche de "magie" pour son émission télévisée type Discovery Channel y a disparu. Dévastée, son intrépide et néanmoins sexy veuve lance six mois plus tard une expédition pour comprendre les circonstances de sa disparition lorsque la balise de secours du navire s'active. Elle y traîne son fils, sensible blondinet qui avait déjà enterré son papa ("il s'intéressait plus à son bateau qu'à sa famille!" Bouhou!) ainsi qu'une petite équipe de tournage car l'expédition est financée par le reportage qui sera réalisé. Pour parfaire le tableau, on se coltine la fille du cameraman disparu lui aussi (dont tout le monde se tape, donc), plus ou moins bonne et plus ou moins in love du blondinet, un garde du corps bourrin et un duo père / fille à la fois mécanicien et mexicain.

Une autre bande de crétins

En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, la petite entreprise de sauvetage bascule dans un délire style "Lost meets Paranormal Activity" : déferlante de surnaturel inepte, hurlements à la Scary Movie, giclées de ketchup, courses-poursuites dans la nuit / la jungle / sur un bateau pourri filmées caméra au poing...Avant qu'on ait pu s'étouffer avec son pop-corn, les clichés les plus énervants des films d'épouvante nous tombent sur le coin de la gueule : la gamine mexicaine communique avec les esprits en espagnol et s'avère une encyclopédie en démons exotiques, un subtil rapprochement s'opère entre les deux jeunes à peu près potables, toutes les scènes d'horreur se déroulent la nuit et la bande de crétins s'en sort toujours in extremis...Bon, sauf le cameraman geek un peu moche dont on ignorait le nom mais en même temps le mec s'était surement fait tamponner "owned" sur le front en se pointant ce matin-là.
Pour pallier d'éventuelles récriminations de type "W., tu n'entends rien aux films d'horreur et tu n'as aucun second degré", je dirais ceci : 

C'est vrai, mais j'ai raison quand même

The River présente effectivement des défauts selon moi indépassables quand on prétend effrayer les gens : par exemple, cette histoire de caméra au poing en mode fistinière Blair Witch. C'est sympa comme idée, c'est censé impliquer le spectateur pour lui donner l'impression que ce que vivent les personnages le concerne aussi : le hic, c'est que les scènes les plus flippantes sont en réalité filmées par le bateau du Dr Cole, rapidement récupéré par les crétins. Doté de centaines de caméras pour les besoins de l'émission "découverte" du Docteur, "The Magus" fait office de réalisateur et fatalité, le spectateur se sent complètement protégé de toute forme d'agression -sans compter que ça nous ôte la fameuse envie de gerber. Cette petite subtilité, ajoutée à une irruption trop brusque et prévisible du surnaturel retire toute sensation de danger, alors je pose la question : pourquoi s'infligerait-on hurlements et forêt amazonienne si c'est pour royalement s'enquiquiner?

Mieux vaut ne pas, en effet
The River était un projet cinématographique, à la base. Il nous faut remercier Papy Spielberg, auteur de l'idée stellaire d'en faire une série télévisée permettant aux personnages de vivre de multiples aventures pour plusieurs années... The River, en fait, n'est à la hauteur des espérances ni des amateurs du genre -puisque frayeur et suspens ont été atomisés- ni même de ceux qui voudraient se marrer un bon coup car la série se prend tragiquement au sérieux. Réflexion faite, je crois qu'il vaut mieux passer votre chemin.

W.

1 commentaires:

  1. Ma partie préférée dans cet épisode, c'est le réalisme. Franchement ils se baignent tous dans l’Amazonie et ils ne se font attaquer par rien, nada, que dalle. C'est un pur foutage de gueule ! Pas un seul piranha,pas de petits serpents sympathiques. Et en plus la meuf, une plaie à la jambe et elle fait trempette sans souci, pas de septicémie ou une petite bactérie comme a pu le faire remarquer N.
    Je suis outrée !!!! Non mais franchement c'est quand même une des régions les plus horribles au monde.
    Je dis non.

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