Pour beaucoup d'entre nous, les mots "last resort" évoquent une chanson de Papa Roach et son inimitable (dirais-je insupportable) riff de guitare que tous nos potes métalleux / skateurs / hippies s'échinaient à jouer en boucle dans une pièce mal aérée pendant que d'autres sifflaient de la Boomerang ou de la Smirnoff. Bon, c'est aussi une nouveauté sur ABC, alors pas de confusion, je vous prie : c'est parti pour une petite critique du pilote.
Parlons peu, parlons bien : nous croulons actuellement
sous des tonnes d’activités qui malheureusement ont un rapport bien trop
éloigné avec le visionnage de séries télés faxé sous un plaid avec un thé
brûlant.
Mais allez, on s’en fout ; parlons donc de Last Resort,
la dernière nouveauté de la rentrée que j’ai eu le plaisir de voir…
Que dire exactement ? Last Resort n’est pas une daube
intersidérale, non, mais elle est loin d’être exempte de défauts –c’est
notamment son caractère incroyablement superficiel qui va venir la gâcher. En
effet, tout va trop vite : on se retrouve avec le contenu d’une demi-saison
dans un pilote (ah je vous assure qu’on ne risque pas de se croire sur AMC, là).
Comme, dans la vie, je n’insiste jamais, j’ai décidé d’étayer mon propos par
une démonstration très brève de type « transformez votre pilote en six
épisodes ». Attention, baby, pluie de spoiler sur ton body.
Pilote
C’est donc l’histoire d’un sous marin américain, le USS
Colorado et de son équipage : ils récupèrent des Seals perdus en mer. L’un
d’entre eux est blessé, les autres sont mystérieux et un chouïa
patibulaires ; que faisaient-ils ? Que diable venaient-ils faire dans cette galère ? Ah, ça sent la mutinerie ! C’est aussi l’histoire
d’un sous marin américain, le USS Colorado et de son équipage : il
transporte une vingtaine d’ogives nucléaires, sans compter un système
expérimental censé le rendre indétectable. Ah, ça sent la baston sous-marine !
Enfin, c’est l’histoire d’un sous marin américain, le USS Colorado et de son
équipage : il reçoit l'ordre de pilonner le Pakistan, mais cet ordre est
donné via un canal secondaire. Le commandant refuse alors d’exécuter l’ordre et
se fait relever de ses fonctions, mais tout l’équipage continue quand même à
lui obéir parce qu’il est un peu comme Bill Adama, c’est le patron. Ah, ça sent
la désertion !
Voila, vous venez de regarder 5 minutes du pilote de Last Resort.
Episode 2
C’est donc l’histoire d’un sous marin américain, le USS
Colorado et de son équipage hors-la-loi : esquivant de justesse un tir de
Tomahawk en piquant du nez au fond de l'océan, l’engin met le cap sur une île à peu près paradisiaque et plante là
son ancre. Par chance, cette île abrite une base de l’OTAN, ce qui leur permet
de souffler un peu en attendant de voir ce que leur réserve l’état-major
américain.
L’équipage fait plusieurs rencontres : une bonnasse et
un geek dans la base militaire, pus le chef de la mafia locale qui oscille
entre AK 47 et machettes à l’ancienne -bah ouais, on est sûr une île…
Comme chez Grey’s Anatomy, c'est à ce moment qu'une petite pause s’impose avant
la diffusion de la suite de la saison. Après tout, on est sur ABC...
Episode 3
Un complot est bel et bien à l’œuvre au sein même du
gouvernement américain : l’ordre douteux qui a été donné au sous marin
émanait visiblement d’une source certes douteuse mais tout à fait officielle.
Du coup, les proches de l’équipage se font plus ou moins séquestrer par des men
in black, et tant pis si le père de l’une des membres est un amiral ! Pas
de quartier, papy, on le relève de ses fonctions et on le flanque au placard!
Sur l’île, on s’inquiète mais on a aussi d’autres chats à
fouetter : en effet, certains soldats ne sont pas tout à fait d’accord
avec la tournure que prennent les événements et fomentent une petite mutinerie
vite fait bien fait.
Suspense, musique frénétique, morts et nutella sont au programme.
Episode 4
Alors que l’équipage du Colorado se remet de la mutinerie
qu’il vient d’essuyer, un autre problème survient : les Etats-Unis, afin
de légitimer le tir de missile sur leur propre sous-marin de compétition, se
voient obligés de plus ou moins déclarer la guerre au Pakistan en le bombardant
à bloc. Ah, le Pakistan, ce pays dont on se bat les nouilles…
Du coup, un bombardier est également envoyé sur l’île
paradisiaque pour dézinguer le sous marin. La, on nous fait comprendre que le
commandant, il faut pas lui chauffer les baskets : ni une, ni deux, il
attrape son second, sa clé, et balance un missile sur Washington, D.C.
Pression ! Bon, les Américains ne font plus les malins : ils
rappellent leur bombardier ; mais le commandant, on vous l’a dit, c’est un
FOU, il n’arrête pas le missile ! ah !
Ici, une deuxième pause dans la diffusion, avec, vous l'aurez compris, un
cliffangher d'excellente qualité.
Episode 5
Le seul véritable américain de la série, c’est quand même
bien le commandant de ce sous-marin, puisqu’en vrai, il avait programmé des
coordonnées spéciales dans l’ordinateur de bord : le missile a explosé
dans l’eau à côté de D.C., pas sûr la ville…Quel homme, mes amis, quel homme,
je vous assure. M’est avis que l’état-major a compris qu’il valait mieux
attendre avant de lui briser les roubignoles.
Sûr l’île, la vie suit difficilement son cours car les
membres de l’équipage s’ennuient de leurs familles et s’inquiètent pour elles.
De plus, le chef de la mafia locale fait des siennes et s’embrouille avec le
beau gosse de la série, l’un des Seals patibulaires récupérés en début de
saison. Bon, pareil, ce mec-là, il a pas peur, il est monté comme une armoire
IKEA, alors le chef de la mafia tout gringalet il ne fait pas le poids (eh oui,
il est chétif, on est sûr une île…)
Episode 6
Le chef de la mafia semble être tenu en respect, tant bien que mal, par noter ami le Seal super baraqué -ceci dit, on commence à sentir que le bonhomme n'est pas étranger à la situation plutôt pourrie dans laquelle se trouve l'ensemble du casting, alors affaire à suivre. C'est cool. Côté USA, la femme du personnage secondaire numéro 1 pleurniche un peu ; le père de la fille numéro 1 est extrêmement soulagé de la savoir en vie ; la scientifique qui a crée le système de fufu du sous-marin agite ses Louboutins en tous sens pour pouvoir expérimenter son produit à nouveau.
Pendant ce temps-là, à Vera Cruz, sur l'île, on découvre ce qu'il est advenu de deux membres de l'équipage dont la disparition était à peu près passée inaperçue : le vilain chef de la mafia les a enlevés dans une camionnette -m'est avis qu'ils vont passer une mi-saison difficile...
Côté renégats, la tension arrive à son comble : après avoir mûrement réfléchi, le commandant du sous-marin prend une décision lourde de conséquences. Il enregistre, l'air d'un sérieux inexorable, une vidéo dans laquelle il explique aux Etats-Unis que voilà, ils en ont gros sur la patate avec son équipage : c'est quand même bien le pompon de se faire prendre pour des traîtres quand les véritables traîtres sont au sein de l'Etat-major! Je vous la traduis :
" Bon, écoutez, les mecs, c'est pas qu'on est de mauvaise foi, mais vous voyez bien qu'on peut pas s'entendre! Alors voilà, je vous le dis : il me reste une tripotée de missiles à vous faire péter à la gueule et je vous ai déjà montré que je trouvais ça plutôt sympa. Du coup, cette île, c'est mon île, on fait un no man's land de 200 miles autour et ne vous avisez pas de venir nous payer une visite de bienvenue..."
Fin de la première partie de la saison, rendez-vous après la pause de Noël. Kissou.
Oui...Même que ce fameux message vidéo plutôt vindicatif est diffusé sur toutes les télés du monde car c'est bien connu, les Américains adorent informer le public sur leurs méthodes de guerre et diffuser des messages anti-patriotiques émis par leurs propres officiers. Enfin, vous constaterez que nous ne sommes pas à une folie près car, dans ma grande magnanimité, je vous ai préparé deux petits WTF soigneusement choisis.
Le sauvetage du canot (MAIS BIEN SUR)
La Bamba (oui)
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Je pourrais regarder cette série rien que pour La Bamba.
RépondreSupprimerJe n'en attendais pas moins d'une si fine mélomane <3
RépondreSupprimerJuste pour Autums REESER, je risque de matter cette série si elle survit à sa 1ère saison
RépondreSupprimerAlors ça je peux comprendre!
RépondreSupprimerJe pense regarder la saison entière, on est pas à l'abri d'une amélioration dans les épisodes qui viennent de toute façon.
On dirait moi avec Grimm.
RépondreSupprimerLa décomposition en six épisodes est remarquable...second article de la muerte,derrière celui de The Client List.
RépondreSupprimerPs:j'aime les bombas qui ressemblent à rien.