C'est l'heure du prouprou.

Episode 1 : American Horror Story, Glee, The New Normal

Quand y'en a plus, y'en a encore

Episode 2 : Dexter, Grey's Anatomy et Scandal

Episode 3 : Castle et 2 Broke Girls

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samedi 15 septembre 2012

Pour la rentrée on fait pas nos sucrés 2 - Une rentrée très HBO : Boardwalk Empire & Treme

 

La difficulté ce n'est pas d'écrire sur les objets de nos haines mais sur ceux de nos passions. La peur de souiller, d'altérer la préciosité de ce qu'on chérit est constante ; la peur de ne pas être à la hauteur du sujet dont on traite, celui qu'on tente d'analyser. C'est empreint de cette crainte obsessionnelle de dénaturer les séries de HBO que j'ose m'attarder sur Boardwalk Empire et Treme aujourd'hui.




dimanche 22 juillet 2012

Critique Pilot : The Newsroom - Grey's Journalism






Lorsqu'une nouvelle série débarque sur HBO, c'est un peu comme quand tu découvres ton premier kinder surprise, tu hallucines devant le chocolat et frétille face au fait qu'il y a un jouet dedans. Ainsi, imaginez les frétillements que l'apparition de The Newsroom a sucité en moi lorsque j'ai appris que non seulement c'était le nouveau bébé de HBO mais qu'en plus il était crée par Aaron Sorkin, aka le dieu qui a fait The West Wing (A la Maison Blanche). Plein d'entrain et de liesse, je lance le pilot et je suis bercé par de la joie et aussi pas mal de perplexité. Du coup, je me dis qu'il faut attendre quelques épisodes pour savoir ce qu'il en est réellement : vaste blague ou oeuvre de qualité ? Il s'avère que, comme souvent, The Newsroom se trouve à mi chemin, équidistant d'une qualité d'HBO et d'une nouvelle programmation culcul mes pralines d'ABC.



Pression, dénonciations et obsessions d'un showrunner


The Newsroom narre les péripéties d'une équipe de rédacteurs du JT de 19h d'une grande chaîne nationale, proposant ainsi un regard des coulisses du traitement de l'information. Equipe qui a pour présentateur et par conséquent image, Will McAvoy journaliste consensuel par excellence qui ainsi fédère l'ensemble des auditeurs de sa chaîne fictive ACN. Consensus proportionnel à sa détestabilité derrière la caméra, un homme au bord de la crise de nerfs en somme. Lors de la première scène il rencontre le gouffre, prend en plein poire ses propres travers : il explose en plein milieu d'une émission de grande écoute et expose des points de vue politiques tranchés et virulents. Alors que le Jean Pierre Pernaud d'ACN vire sa cutie et pète sa durite en live audience, son équipe de rédacteurs se fait la malle avec un autre présentateur et son patron décide de lui imposer de nouveaux collègues. Là où le bât blesse, c'est la chef de cette nouvelle équipe : son ancienne collègue et maitresse, Mackenzie MacHale. Evidemment, le premier épisode expose comment cette équipe s'intègre et impose un nouveau regard sur l'information et comment Will McAvoy renaît de ses cendres et de consensuel devient provocateur et accusateur. 


Notre Will McAvoy à nous, THUMBS UP


Alors qu'on pense être dans nos petits souliers de l'habitude et qu'on s'atèle au deuxième épisode en pensant  naïvement qu'on va subir un épisode quasi-similaire au premier, il n'en est rien. Le premier opus est placé sous le signe de la pression : pression du traitement de l'information, pression de la rapidité des réactions qu'il faut avoir pour mettre en place un journal entier autour de cette information, pression de ne pas faire d'erreur dans la pertinence d'une information et enfin pression du direct lorsque WIll McAvoy doit tenir d'une main d'acier un nouveau JT aux accusations politiques anti-républicaines flagrantes. Puis d'un coup, plus de pression, rien, nada, nothing, ningun, niet, sarkozy. La série ne se concentre plus sur cette frénésie du traitement de l'info mais s'oriente vers les thèmes abordés dans le JT. Ainsi, Will McAvoy passe tout un épisode à allumer en direct des représentants des Tea party sur plusieurs mois, faisant ainsi de son JT un objet politique et de plus en plus boudé par l'audimat. Émergent ici les deux piliers de The Newsroom, d'une part la gangrène implantée dans le journalisme de grande heure d'écoute et d'autre part les convictions qui animent Aaron Sorkin, et l'un ne va pas sans l'autre. La nouvelle série de HBO sert de fer de lance mais aussi d'exutoire à son créateur : il y expose ses points de vue politiques, ce qu'il estime être les dérives sociétales et accuse le journalisme de grande écoute d'être l'un des vecteurs, voire même l'un des créateurs de ces dérives, de par son caractère consensuel et ses obligations d'audience. Aaron Sorkin ne s'arrête pas en si bon chemin et non content de tailler le manque d'éthique et d'investissement des journalistes, s'atèle à ce qui est pour lui le fond du problème : les producteurs et têtes dirigeantes du monde politique. Durant 112th Congress, le troisième épisode de la série, le lien entre la sphère politique et les créanciers de l'ACN est établi, la conclusion y est donc rapide et aisée : le journalisme ne peut plus être le principal représentant de la liberté d'expression car ses producteurs sont liés financièrement aux politiciens. Il est necessaire de préciser que cet episode magistral met en scène Jane Fonda et une magnifique métaphore sur le golf et Jesus, à voir donc. 

Toi aussi,  fait une reconstitution de Sodome et Gomore avec Jesus en jouant au Golf.


Les propos et l'idéalisation du rôle du journaslite exposés par Aaron Sorkin, déchaînent les critiques ainsi que la blogosphère des sérievores : vrai courage, préoccupations surannées d'un viel homme blanc blindé aux as ou objet de fascination uniquement accessible aux lecteurs de Télérama, les débats vont bon train et Aaron Sorkin oscille entre le pilori à la canonisation. A Chats en série on est du genre à se taire et à ne pas affirmer ce qu'on pense, on tient juste à signaler que la seule Tea party qu'on apprécie a eu lieu à Boston en 1773, qu'on ne regarde qu'Euronews et LCP et qu'on conchie la gueule de Télérama publiquement mais que quand même des fois on s'y égare même si on préfère VICE. Bref.


De la Tea party, de la vraie.


Meredith Grey et Derek Shepherd back in the 90's


Au delà d'un message et d'un pitch prenant, The Newsroom est l'incarnation de la kitchitude, réel problème lorsque celle ci n'est pas voulue, surtout sur une chaîne comme HBO.
Ainsi dès les premières minutes ce qui saute aux yeux du téléspectateur c'est l'aspect vieillot de l'image.  Tout est bleu et gris, tout est terne et on l'impression que l'image est en permanence floue. La réalisation n'est en rien imaginative et pire, ressemble completement à celle de The West Wing : Sorkin est figé dans les années 90, ce qui, avec les années 80 et les pattes d'eléphants des seventies, s'apparente le plus aux cercles de l'enfer. L'apogée du kitch, le pompom de la pomponette, s'avère le générique : on nage carrément dans une mare de vomi de mauvais gout et d'esthétique surannée. Il suit, c'est cadeau et non fourni avec son sac à dégueulis (on est pas Air France, malgré la beauté et la sexytude de notre hôtesse W.)





Cela vous rappelle un croisement malheureux entre celui de The West Wing et celui de Jag ? Ne vous ruez pas chez votre médecin, tout est normal.

Si l'insupportable se contentait de se terrer dans l’esthétique, on pourrait survivre; après tout on a tous regardé une série de Joss Whedon un jour, mais Aaron Sorkin ne s'arrête pas là, il nous fait pénétrer à CULCULAND, le pays des vagues roses, des poneys arc-en-ciels et des Bisounours. C'en est assez.
Au milieu de la mousson des considérations politiques d'Aaron Sorkin nageottent deux relations amoureuses à la con ; comprenons nous bien, je n'ai rien contre l'amour, surtout lorsqu'il est écrit par Rimbaud, mais lorsque c'est à s’étouffer de clichés, ridicule et saupoudré d'un jeu d'acteur détestable, rien ne va.

Deux choses sont à se pendre :  la première se trouve être les affiches de Mackenzie dans le premier épisode. Le détonateur qui fait exploser Will McAvoy en live est supposé être une hallucination où il aperçoit Mackenzie lui dévoiler ses mensonges sur des pancartes :


Remarquez comme personne ne s’aperçoit qu'il y a une teubé avec des pancartes A4 au milieu du public.


Qu'apprend t-on à la fin du premier épisode, je vous le donne en mille : en réalité ce n'était pas une hallucination, elle était vraiment là. Vous pensiez que l'histoire s'arrétait là ? Que nenni, le pilot s'achève sur une scène ou Mackenzie est sur le point de dévoiler à Will que c'était en réalité bien elle dans le public ce jour là mais malheureusement il pénètre dans un ascenseur et la belle se ravise ; voilà vous avez votre pitch pour une saison, on est à deux doigts du scénario d'un Ken Loach, je ne vous le cache pas.

Le second arc scénaristique qui risque d'entraîner votre mort, il est simple et se résume en une photo :

L'antéchrist
Maggie Jordan (incarnée par la si "à buter" Alison Pill) sur laquelle j'ai plusieurs délicatesses à vous apporter:

1. Elle est moche.
2. Non seulement elle est moche mais en plus elle ressemble à un petit cochon en porcelaine
3. Elle est moche, elle ressemble à un petit cochon en porcelaine ET elle joue affreusement mal
4. Referez vous à ci dessus et ajoutez qu'elle a le rôle de l'ingénue, journaliste géniale en devenir qui attire l'affection de tout le monde car elle est trop choupi puisqu'elle passe son temps à gaffer
5. Son personnage n'a en réalité qu'un unique intérêt : attirer la vieille pucelle de 25 ans qui rêve d'avoir une romance à deux euros avec un jeune et joli journaliste transi d'amour pour elle.

Vous voilà prévenu, Maggie et Mackenzie représentent les personnages qu'on pourrait qualifier de kawai, elles sont là pour charmer et rendre la série amusante, ce qui est un véritable fiasco. Oui, quand vous mélangez des tonnes de propos qui se veulent sérieux et pamphlétiques, vous n'ajoutez pas de l'humour écrit pour les lectrices de Jeune et Jolie ou digne des romans photos de Girls, ça détonne tout autant que Cecile Duflot en tailleur à l'Assemblée Nationale.


Résultat hybride entre une mère, Ally Mcbeal, et un papa, The West Wing, The Newsroom est à l'image de son créateur : cultivé et au verbe efficace et ciselé mais souvent ridicule et engoncé dans des stéréotypes relationnels peu crédibles.  


N. qui tâte du stick

mercredi 11 juillet 2012

Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas ? Spécial on est des branques totalement à la bourre - Hé bien bilantez maintenant Part II










Chers lecteurs du mercredi, cette semaine la chronique hebdomadaire profite d'un retard supplémentaire de notre part : après un premier article faisant le bilan d'une moitié des séries que nous avons regardées, voici, à grands renforts de chats de cérémonie, le bilan de l'année 2011 / 2012, suite et fin. Traditionnel petit rappel concernant les prix que nous avons à disposition :
- le chat d'or
- le chat d'espoir
- le chat perplexe
- et last but not least le chat I wanna kill myself with a bullet right in my head coz it's so full of crap qu'on dirait Joséphine l'Ange gardien.

Si votre série favorite ne figure pas au classement, c'est que, par un grand mystère quantique, nous n'avons pas vu l'épisode de fin; si votre série favorite vous semble injustement qualifiée de daube infâme, n'hésitez pas à vous manifester cette fois encore.





I- Les Séries de Networks


Chat d'Or


Don't Trust the Bitch (ABC)


Vous cherchez de l'originalité, du sang frais et de la biatch ? Vous êtes à la bonne adresse. Malgré quelques clichés d'exagération ça et là, la série navigue en imposant son ton décalé et original : voisin fétichiste, voisine hystéro-amoureuse et autres montages video porno autour de la confection de confiture, la série va de surprise en surprise et se savoure sans modération. Un pouce d'or et un miaulement sexy pour l'épisode sur Tall Slut no Panties qui se révèle juste ENORMISSIME. Merci, merci de me réconcilier avec les sitcom cette année. 


Chat d'Espoir
Revenge (ABC)


Non, le placement de Revenge dans cette catégorie n'est pas une erreur...Pourtant, vous vous souvenez très certainement d'un article assassin présentant la série à la rentrée 2011, à grand renforts de comparaisons entre Madeleine Stowe et Lesley Anne Down...Mais que s'est-il passé? Eh bien, j'ai regardé consciencieusement la saison entière, avec l'objectif non dissimulé de pondre un "Ma TV va craquer" dantesque ; chaque épisode m'émerveillait par son ridicule et je me frottais un peu les mains en ricanant. Seulement au fur et à mesure, Revenge s'est transformée en véritable guilty pleasure dont il me tardait de voir la suite, car le ridicule de cette série est parfaitement assumé : partant, les grimaces de Madeleine Stowe, le jeu d'acteur inexistant d'Emily VanCamp et autres rebondissements improbables deviennent un plaisir sadique hebdomadaire. Une fois le cadre établi, c'est à dire que Revenge est une série nulle mais sans ambition donc c'est pas grave, on prend du recul et, avec un docte point de vue d'analyste, on réalise que cette série n'est ni plus ni moins qu'une réussite. Elle a accroché son public tout au long de la saison, s'améliorant même, et le dernier épisode, au-delà d'apporter une véritable conclusion à la tonne et demi de retournements de situations connus dans la saison, prend un parti un brin audacieux qui m'intéresse presque. Alors, si je n'irais pas jusqu'à véritablement "espérer" quoi que ce soit, je pense tout de même que la prochaine saison méritera d'être regardée. Youpi!


Scandal (ABC)


Dans le monde merveilleux de Shonda Rhimes, les gens sont beaux, immenses, pétés de tunes, sexy et tourmentés. En gros tellement ils sont parfaits, tellement ils ne méritent même pas 30 secondes d'onanisme. Scandal se trouve au croisement d'un show typique de la créatrice citée précedemment et une série quelque peu sérieuse. Le ton y est souvent maladroit et peu crédible mais la trame de fond s'avère plutôt efficace. Le problème de Shonda est toujours le même : lorsqu'elle fait du sérieux tout n'est pas convaincant. Toutefois, il y a ici quelques réussites, les personnages se dessinent progressivement et arrivent (parfois) à susciter notre intéret, on se prend au jeu et on attend une saison deux avec un peu d'impatience, le cliffhanger de fin et la théorie du complot qui sous tend les derniers épisodes de la série aidant. Bref, Olivia Pope n'est pas Addison Sheppard mais la talonne. 



Switched at Birth (ABC Family)


Cette nouveauté a un statut un peu particulier : elle est diffusée sur ABC Family et fait donc la part belle aux clichés et à la niaiserie, mais dans le même temps elle traite d'un sujet à la fois fascinant et novateur dans le monde télévisé. Je m'explique : Switched at Birth raconte l'histoire de deux familles qui vont être amenées à cohabiter car elles découvrent que leurs filles ont été...échangées à la naissance. Oui, c'est un soap, mais l'originalité vient d'un élément  au contraire très commun dans ce genre d'histoire : l'une des familles est très riche, tandis que l'autre se compose d'une mère célibataire qui vit dans un quartier difficile. Aussi, lorsque l'enfant est atteint d'une méningite à l'âge de 3 ans, sa mère n'a pas les moyens de la soigner et elle devient sourde. Du coup, Switched At Birth nous parle à la fois de la cohabitation entre des personnes socialement très différentes, de la recomposition délicate d'une grande famille véritablement mise à l'épreuve, mais nous fait également découvrir avec une grande vérité les us et coutumes de ceux qui n'entendent pas : leur fierté, leurs étonnantes aptitudes et évidemment leur propension au drama (c'est ABC Family, pas AMC). Le résultat est touchant mais aussi drôle et curieusement addictif, car si la série fait la part belle aux instants cul-cul, elle évite pas mal d'écueils en termes de sucre d'orge. A l'instar de toute une saison donc, le dernier épisode est très réussi et l'on espère que la série continuera sur cette lancée à la rentrée prochaine.



Chat Perplexe




Castle (ABC)


J'ai véritablement hésité avec cette fin de saison...J'ai même du mal à en parler tant je suis perplexe. Certes, ce que tout le monde attend depuis quatre ans s'est enfin produit et certes, Castle n'a rien perdu et ne perdra rien je pense de son charme, mais ALORS, QUELLE DEFERLANTE DE CUL-CUL MES AMIS! Vraiment, j'espère que le ton donné à ce final va vite être oublié, car j'aime encore que l'on revienne à des enquêtes hebdomadaires mignonnes. S'il vous plait, messieurs les scénaristes, ne détruisez pas Castle...


Grimm (NBC)


Instant confession : nous n'avons pas pu regarder la saison de Grimm en entier, déçus que nous étions de ce qui, pour nous, ressemblait à un massacre d'un pitch parfaitement honnête. Mais alors, me direz-vous, comment osez-vous la classer en fin d'année? C'est que nous avons en la personne d'une amie à la fois sublime et tenace une alliée de poids : manquant de s'étouffer parfois, outrée souvent, elle a suivi la saison et m'a brillamment fait un topo un soir d'ivresse. C'est la raison pour laquelle, ma mémoire étant plus que fidèle en toutes circonstances de même que mon égo, je peux vous dire que le final season est certes à la hauteur du manque d'ambition de l'ensemble de la série, mais laisse augurer -enfin- d'une évolution un peu courageuse pour l'année prochaine. D'ailleurs, comme la saison première de Supernatural était il faut bien le dire complètement pourrie jusqu'au dernier épisode, j'accorde le bénéfice du doute à Grimm qui à droit à ma perplexité. Voilà.


Suburgatory  (ABC)


Pilot peu engageant, pitch qui pourrait l'être : la série se propose d'analyser de manière exagérée et parodique la banlieue à travers le regard de deux new yorkais fraîchement débarqués. On remercie les personnages secondaires de Dallas et de Sheila sans qui la série manquerait profondément de substance. A regarder d'un oeil les soirs de déserts sériesques tellement l'ensemble est parsemé de cliché, le final season ne faisant pas exception.  



Chat  I wanna kill myself with a bullet right in my head coz it's so full of crap qu'on dirait Joséphine l'Ange gardien 





Bones (FOX) 


Voilà sept saisons que Bones nous a habitués au caractère atypique de son héroïne, au charme naturel de David Boreanaz, au côté très attachant de ses rôles secondaires. Lorsque j'ai commencé la série, je n'imaginais pas un jour lui refiler la pire récompense possible au pays des chats...mais malheureusement, Bones nous a aussi habitués ces dernières années à des cadavres toujours plus dégueulasses qui t'empêchent de manger devant la série alors que tout le monde mange devant Bones, à une incohérence phénoménale et surtout, à des final seasons de l'ordre de la quatrième dimension. Tout ce qui advient au cours d'un épisode de fin est toujours abracadabrant au dernier degré, c'est un peu leur marque de fabrique; mais cette fois-ci, désolée, la mayo ne prend pas, j'en ai eu marre. Les événements qui s'enchaînent n'ont vraiment ni queue ni tête, personne n'a envie de les voir se produire et en plus, les scénaristes ont décidé de nous gonfler avec une thématique religieuse toute pourrie. Je dis non.



II- Les séries des chaînes à péage


Chat d'Or


Girls (HBO) 


On sera court, un Dans l'oeil du chat suivra (article d'analyse complet pour ceux qui suivent pas), le nouveau bébé de HBO est un bijou qu'on se doit de regarder. Voilà.

House of Lies (HBO)


Voilà une nouveauté de 2011 qui a rempli son office, puisqu'elle arrive en bout de course avec un minou d'or dûment mérité alors que Whitney et consorts traîne encore dans la fange à l'heure actuelle. Petit rappel, House of Lies est une comédie d'HBO portant sur un sujet original : le rôle des consultants en management dans une entreprise et comment ces mecs-là sont prêts à tout pour gagner de l'argent en ne foutant absolument rien. Peu engageant, mais en réalité purement jouissif! Les péripéties pimentées de Marty Kaan et de son équipe trouvent ainsi une conclusion à la hauteur des ambitions de la série : cynisme de haute volée, rebondissements inattendus et serrements de coeur sont au programme. J'adhère et j'attends la saison deux comme le Messie.


Mad Men (AMC)


Bien sûr, il est difficile en quelques lignes de résumer un épisode de Mad Men et a fortiori toute une saison; je fais malheureusement partie de ces hipsters puristes qui portent au nu cette série et refusent limite d'en parler autour d'un café tant elle confère au divin. Ceci dit, je ne pouvais pas tolérer qu'elle soit laissée de côté au moment du bilan, surtout parce que le final season est terriblement intéressant à mes yeux. En deux mots, car je ne vais pas ici faire une rétrospective de cinq saisons de tourments du protagoniste, Don Draper est à nouveau confronté à son défaut le plus saillant, son incapacité à choisir : en effet, après une saison de "rédemption", d'insouciance, d'amour et d'eau fraîche (alors que je m'attendais à ce qu'il détruise tout très rapidement), il revient au point de départ. Ses peurs, ses angoisses se cristallisent dans une scène de fin à la fois épurée et intense, comme c'est la coutume dans Mad Men, qui me laisse dans une véritable expectative pour la saison prochaine. Et c'est sans compter sur la cinquantaine de raisons qui fait que j'ai passé douze épisodes à frôler l'hystérie, mais sans vous mentir, j'ai réellement un train à prendre alors je vous laisse à regrets; si je n'avais qu'un conseil à donner, ce serait de regarder Mad Men et de venir communier avec moi en buvant du gin. Voilà.


Chat d'Espoir


Nurse Jackie (SHO)


Déjà évoquée il y a peu, cette saison sur la désintoxication de Jackie est efficace malgré quelques imperfections (notamment la facilité avec laquelle elle résiste à la tentation des drogues). Le visionnage du dernier épisode pose, néanmoins, un problème : que va-t-il se passer la saison suivante ? La désintoxication achevée et les remises en questions des emplois effectuées, que reste-t-il à Nurse Jackie à exposer ? La série n'a-t-elle pas fait le tour   de ses thèmes ?  Nous verrons en mars prochain. 

Game of Thrones (HBO)


Une bien belle saison deux qui n’entraîne que frustration : la série nous délivre peu à peu sa trame et on ne peut être qu'impatient face à l'avenir des personnages. Toutefois, les arcs scénarisitques de Jon Snow, perdu dans la neige, et de la Khaleesi sentaint clairement le foin : WHERE ARE MY DRAGONS ! Oh, ta gueule. 
La saison qui était en perte de vitesse vers la mi saison a été clairement relevée par l'épisode BlackWater, achevée, rappelons le, par l'interprétation de The Nationals, nom de nom! Bref, encore et toujours à suivre.




Magic City (Starz)


L'avantage de cette nouvelle série c'est que vous pouvez mater même si vous ne comprenez rien et que le scénario vous fait chier. La série en chie pour prendre de l'ampleur et son envol, parfois elle manque même de crédibilité. On comprend les intentions du showrunner, dépeindre une famille à la tête d'un casino cependant on tombe rapidement dans le cul à outrance, et facilement on met en avant les perversions des hommes goinfrés de pouvoir. Il faudra attendre la saison 2 pour savoir si la série arrive à obtenir de la profondeur et des personnages un peu plus sensés.

dimanche 8 juillet 2012

Veep : Le président des Etats-Unis, ce gros bâtard

C'est elle qui porte le chapeau. Plus ou moins.


Depuis le mois de septembre 2011, nous mettons un point d'honneur à renseigner notre infini lectorat sur chaque nouveauté que nous offre la télévision américaine. Daube après daube, surprise après surprise et parfois, merveille après merveille, chaque pilote a fait l'objet d'une critique : délirante lorsqu'on était confronté à The Client List ou dithyrambique face à Boss, notre analyse s'est rarement faite attendre. L'exception à la règle, car il en fallait bien une, concerne la dernière comédie diffusée sur la chaîne câblée HBO pour la saison 2011 / 2012, j'ai nommé Veep. Le pilote est paru le 22 avril dernier. Entre temps, la saison s'est achevée et mes amis ont pu me voir, étonnés, m'exciter tel un moustique au sujet de cette série formidable alors qu'elle ne figurait toujours pas sur ce blog ; mon partenaire, N., m'a régulièrement relancée d'un "Veep se porte bien?", recevant tantôt un prometteur "j'aurais l'article dans deux jours" et tantôt un vil "elle t'embrasse" en retour...Entre temps, donc, je n'ai rien écrit. Pourquoi? Parce que Veep est une série très particulière : dès le pilote, elle m'a fait rire aux éclats, mais je ne savais pas quel ton adopter pour en discuter car à mes yeux, en ce qui concerne cette comédie, l'heure n'est pas à la blague. D'ailleurs, comme cette inhabituelle introduction de type "je te raconte ma vie un soir de décembre" vous permet surement de le constater, je me trouve toujours dans une impasse! Quoi qu'il en soit, on est dimanche, mon chat est occupé à ensevelir mes chaussures de ses poils, mon cher et tendre beugle avec ses potes en jouant à Diablo, je n'ai plus rien à lire et la pression a atteint son paroxysme : ma conscience professionnelle de blogueuse a dépassé le stade de l'insouciante procrastination, aussi mets-je de côté mes scrupules inintéressants pour vous parler de Veep, cette merveille.



L'envers du décor

L'enjeu le plus évident de la série, c'est la description cynique qu'elle fait des arcanes du pouvoir. Chaque épisode de trente minutes est réalisé à la manière d'un mockumentaire, c'est à dire d'un reportage dépourvu d'objectivité et prenant le parti de tourner en dérision ce dont il traite. Veep est une sorte de laboratoire d'études : le spectateur observe de très, très près le cabinet politique entourant Selina Meyer, la vice présidente des Etats-Unis. Mise en scène sur mise en scène, crise après crise, la caméra traque les faiblesses, les "off" d'une équipe qui ressemble toujours plus à une bande de bras cassés.
Selina, incarnée par la magique Julia Louis-Dreyfus, est une personnalité politique rodée et elle s'entoure, pour gérer les mille tourments d'une vie publique à la fois annexe et intense, de plusieurs personnages hystériques, ambitieux ou cyniques, mais surtout très humains. Il y a Gary, qui lui est entièrement dévoué : il peut aussi bien aller lui acheter des tampons que mémoriser la biographie d'une centaine de personnes pour assurer les arrières de Selina lors d'un gala. C'est son meilleur allié, mais il est l'objet d'incessantes moqueries de la part de ses collègues pour son côté benêt, son absence de mordant et il est difficile de les blâmer. 




Amy est ainsi très différente : la gestion des relations publiques du cabinet vice présidentiel est tout ce qui compte à ses yeux. Toutefois, elle a beau être greffée à son Blackberry, elle n'est pas à l'abri des gaffes et les ennuis ne cessent de lui pleuvoir sur le coin de la figure : Selina recrute alors Dan, un requin, qu'Amy déteste profondément. L'arrivée de ce personnage pour lequel le networking est une religion chamboule le système bien réglé qui régit le monde de Selina, pour le meilleur parfois mais surtout pour le pire. Les failles dans la cohésion de l'équipe et la malchance chronique de Selina créent un climat fascinant d'improvisation, de ratés, de calamités diplomatiques. Le spectateur a ainsi la nette impression d'assister à l'atelier du gouvernement, il est dans les coulisses et peut comprendre comment se goupillent toutes ces déclarations, visites officielles et parfois scandales que nous connaissons tous. Il y a là donc le dessin d'une activité politique bien souvent menée par des baltringues, empreinte d'amateurisme, ce qui n'enlève rien au rythme très soutenu des épisodes : un combo très accrocheur, qui fait de Veep une sorte de pendant frais, joueur mais intelligent de séries fort sérieuses telles que Boss.



Sue, did the President call?

Dans les séries, il existe des running gags plus ou moins bons; la même plaisanterie répétée épisode après épisode n'est pas toujours des plus heureuses mais ce n'est pas le cas ici. Selina demande tout au long de la saison à Sue, sa super-secrétaire : "Sue, did the President call?" et celle-ci, invariablement, répond "No". Le ton de Selina est de plus en plus amer, ironique ou triste, tandis que la réponse est toujours plus sèche, empreinte d'une consternation grandissante. Car Selina a beau être au top de la chaîne alimentaire gouvernementale, il ne faut pas manquer l'essentiel : devenir vice président signifie avant tout que l'on n'a pas su devenir président. Etre numéro deux, découvre-t-on, est encore plus triste que d'être dans l'opposition : le candidat défait à l'élection présidentielle peut trouver refuge dans le dénigrement de la politique gouvernementale, tandis que le numéro deux, le vice-président, n'a tout simplement pas ce luxe. Selina navigue ainsi en eaux troubles : elle n'a aucune amitié pour Potus, le président -que l'on ne voit jamais- et prétend mener une activité politique de premier plan quand il ne lui reste que les miettes qu'il veut bien lui laisser. Il existe une indéniable concurrence, car le président fait tout, veillant à publiquement renvoyer une image de bonne entente, pour cantonner le rôle de Selina dans un cadre bien précis qui ne doit jamais empiéter sur l'aura de la première dame des Etats-Unis ; la vice présidente tâche, de son côté, de mener à bien les projets qui lui tiennent à coeur.




C'est là qu'on mesure toute la portée critique de la série : l'agitation constante qui anime le petit monde de Selina contraste profondément avec l'objet de son empressement. Dans l'épisode deux, la Veep doit se rendre dans un magasin qui vend du yaourt glacé (oui, les Américains bouffent n'importe quoi) pour en rencontrer les propriétaires, puisque ceux-ci ont eu la gentillesse de nommer un parfum après elle. La futilité initiale de la situation prend un tour très différent lorsque Selina apprend que le président serait en train de faire un infarctus en Afrique : exit les yaourts, sourires et poignées de mains, elle est guidée jusqu'à la cellule de crise de la Maison Blanche. Tandis qu'elle peine à prononcer quelques mots de compassion pour Potus, dissimulant mal son sourire triomphant, tout le monde sent arriver la catastrophe qui ne tarde pas à se produire : Potus était seulement affligé de brûlures d'estomac et se porte comme un charme. Selina retourne à ses yaourts et tombe soudainement malade, risquant à tout moment de vomir le frozen yoghurt portant son nom sur le sol du magasin...Cette description à la fois tordante et cynique d'une journée traditionnelle de la vice présidente des Etats-Unis donne le ton en ce début de saison : la honte et le désarroi seront l'apanage de Selina. Celle qui avait l'ambition d'être le fameux "leader du monde libre" se voit réduite à l'introduction de couverts en plastique dans les cuisines de la Maison Blanche, s'inquiète d'un futur "hurricane Selina", visite des écoles pour chanter avec des maternelles...On voit bien que tout est politique, même les serviettes en papier, mais on sent tout autant qu'on est loin, très loin de la politique pour laquelle Selina s'est engagée au départ.



Selina ou l'érosion politique

En huit épisodes, on passe d'une comédie enlevée au récit douloureux de l'échec d'une carrière politique, car plus le temps passe, plus les problèmes personnels et l'égocentrisme de Selina jouent en sa défaveur. Un lapsus fait d'elle une raciste et c'est la débandade : les surnoms les plus vicieux se multiplient sur le web, son décret phare sur les "clean jobs" est foutu au placard tandis que sa nouvelle mission est d'apporter son soutien aux victimes de l'obésité...Tandis que sa vie de famille fout littéralement le camp, "Meyer The Liar", "The Wicked Witch of the West Wing" ou encore "The Batcave" est en chute libre dans les sondages de popularité, ce qui enclenche un cercle vicieux des plus efficaces car le président se détache d'elle, lui confiant des tâches toujours plus ingrates qui affaiblissent plus encore son image.




Finalement, Veep parvient à prendre une tournure tragique : la volonté de Selina d'atteindre les sommets n'a d'égale que le terrible échec de son mandat, dont on perçoit difficilement l'issue en fin de saison. Le dernier épisode -qui est excellentissime, déjà- permet aux personnages d'atteindre le paroxysme de leurs travers : la manipulation de l'opinion, qu'Amy, Dan et consorts pensent maîtriser comme une petite cueillère est plus que jamais d'actualité pour tenter une dernière fois de redorer le blason de Selina dont plus personne ne veut entendre parler. S'enclenche rapidement un jeu dangereux auquel l'équipe toute entière risque de perdre l'ensemble de ce qu'elle a réussi à construire. La saison s'achève ainsi dans un chaos dont notre expérience des séries et de la vie politique nous enseignent qu'il est provisoire, mais il n'en est pas moins sidérant. 




S'il me fallait donc résumer Veep en quelques lignes, je dirais pêle-mêle que cette série a pour elle un langage absolument vulgaire et délectable, un humour mordant, des scènes simplement cultes et un casting incroyable : alors, arrêtez de mater Secret Story, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Bisous.


W. qui s'embourgeoise



dimanche 24 juin 2012

Game of Thrones - Le pouvoir des femmes







Game of Thrones fait la part belle aux guerres et aux giclées de sang mais pas seulement. Avant d'être une histoire de "comment je vais te trancher la glotte avec un canif et une clef de 12", Game of Thrones s'attarde sur le pouvoir politique. Ainsi s'affrontent pour le trône de fer et la couronne des sept Royaumes, sept familles (les Baratheon, les Stark, les Lannister, les Tyrell, les Targaryen, les Arryn et les Greyjoy) chacune, évidemment, possédant ses dissensions internes. Au sein de ces familles et des conflits qui les opposent sont mis en avant les hommes: ils dirigent et dominent par les armes, la filiation et l'imposition d'une société où la loi salique semble régner. Les femmes, elles, ne sont en rien absentes, bien au contraire, ce sont elles qui possèdent le réel pouvoir, pouvoir on ne peut plus allotropique. Ainsi, les femmes incarnent tour à tour le rôle de protectrice, celle qui n'hésite pas à sacrifier sa dignité, son honneur et sa vie pour ceux qu'elles adorent, celui de la femme de l'ombre, celle qui manipule et qui tirent les ficelles du pouvoir grâce à la séduction et la malice et enfin, le pouvoir physique résultant de la rage, la colère et la vengeance.

Les protectrices de l'ombre : Osha, Catelyn Stark, Brienne de Torth


Véritable topos de la littérature, la dimension de mère chez les personnages féminins apparait aussi dans les ouvrages de G. R. R. Martin. Certaines femmes de Games of Trones acquièrent cette fonction mais elles se révèlent plus un être protecteur qu'une mère aimante et caline, rudeur et âpreté du monde des septs royaumes oblige, elles se révèlent ainsi garantes d'une vie, dernière muraille entre la vie et la mort de leur protégé.






L'exemple le plus discret mais le plus concret de cette réalité est le personnage d'Osha. Sauvage venant de derrière le mur, recueillie à Winterfell, elle devient dans cette saison deux, une mère de substitution pour les plus jeunes des Stark. Ainsi afin de les protéger et des les faire s'echapper de Winterfell saints et saufs elle n'nésite pas à  donner son corps à Theon Greyjoy et à tuer.




En parallèle mère par procuration, existe une vraie tête de famille, Catelyn Stark. Mère de la famille Stark, veuve, elle se hisse en seul rempart d'union de la diaspora familiale. Elle est prête à tout pour conserver sa famille intacte, elle incarne la mère par excellence, celle qui est prête à contredire ses enfants lorsqu'elle estime que c'est pour leur bien mais qui, tout autant, pourrait sacrifier sa vie pour les siens. Ainsi, Lady Stark ne s'attarde pas sur l'enjeu sur le long terme, les conflits politiques et la lutte pour le pouvoir ne sont pour elle que des fatalités qui ont entraîné ses enfants dans une spirale sans fin d'horreurs, il n'y a qu'une chose qui importe, réunir et protéger sa famille, quel qu'en soit le prix.




Brienne de Torth est une véritable force de la nature, du haut de son mètre quatre vingt dix de muscle, rien ne l'effraie. Elle a vécu en homme et s'est imposée comme tel dans leur milieu. C'est le protecteur physique, le gardien, celui qui est prêt à sacrifier sa vie pour son maître, en l’occurrence Lady Stark. Loyale telle une mère, elle semble n'avoir qu'une seule parole : celle de la dévotion aveugle. Cette fidélité sera mise à rude épreuve durant la troisième saison, où elle se retrouvera liée par le devoir à Jamie Lannister qui ne manquera pas de tenter de faire chanceler sa foi.


Du corps et de l'esprit, le pouvoir au féminin : Cersei Lannister, Margeryn Tyrell, Sansa Stark


Lorsqu'on pense homme dans la fantasy, surgissent tout de suite plusieurs attributs : armure, épée, décapitation, glotte à vif, paire de couilles, cris de teutons, binouses et cheveux longs et crades. Replacez vous dans le même contexte et pensez femme, que vous vient-il à l'esprit ? Des cheveux longs, des odeurs de muguets et de roses, des gros seins, des elfes, des teints de poupées, des paroles douces et des envies soudaines de viols ? Oui, c'est à peu près le sort réservé aux femmes dans la fantasy sauf que dans Game of Thrones elles s'en servent pour obtenir du pouvoir et ce qu'elles désirent, elles représentent la quintessence des femmes et deviennent ainsi des reines de la manipulation.






Dernière arrivée en date dans la saga d'HBO, incarnée par la suave et inoubliable Natalie Dormer, Margaery Tyrell ne vise qu'un objectfif, devenir la reine des sept royaumes. Soeur jumelle de l'amant de Renly Barathéon, frêre de Robert et prétendant au trône, elle n'hésite pas à cacher le secret de son mari et à s'allier au premier venu pour devenir ce qu'elle souhaite par dessus tout : comme elle le dit, "I don't want to be a queen, I want to be the queen". Par son arrivée à la cour Margaery charme le roi, son entourage et deviendra indubitablement la rivale directe de Cersei Lannister.





Cersei Lannister, veuve de Robert Baratheon, mère de Joffrey, le roi des sept royaumes, est l'incarnation du rôle typique de la femme dans la fantasy. Elle n'hésite pas à charmer et manipuler pour arriver à ses fins. Lors de l'épisode "Blackwater", Cersei donne une leçon magistrale à Sansa Stark sur le role que l'on impose aux femmes dans son monde, celui de la femme qui se doit de charmer, de pleurer et de se taire : "Tears aren't a woman's only weapon. The best one's between your legs ";  néanmoins, si elle embrasse cette place, elle sait user de tous ses atours pour, en définitive, tirer les ficelles dans l'ombre du pouvoir. 








Sansa Stark incarne la déracinée, une Stark parmi les Lannister. En étant propulsée à la capitale et promise à Joffrey, le roi des sept royaumes, Sansa se retrouve dans un rôle qu'elle pensait lui seoir mais qu'elle ne maîtrise en rien.  Ainsi, effrayée par son propre corps, les hommes en général, son promis en particulier et par les manigances politiques, Sansa ne sait que faire, qui elle doit devenir et n'est pour l'instant qu'une dove effrayée de voler trop haut. Elle trouve en sa servante Shae ainsi une protectrice de choix et un guide de vie salvateur qui compense la frayeur que lui inspire sa belle mère. Pour sur l'arrivée de Margaery Tyrell, donnera une dimension supplémentaire à son rôle ; Sansa représente la femme manipulatrice en devenir, celle qui saura user des ses atouts pour s'imposer et obtenir une place au pouvoir de choix.

La force de la rage, du feu et de la vengeance, le pouvoir des armes : Arya Stark, Daenerys Taergaryen.


Consumées par un feu ravageur et ravageant, Arya Stark et Daenerys Targaryen représentent cette folie quasi aveuglante de certaines femmes des tragédies raciniennes comme Hermione ou Andromaque.






Arya Stark incarne l'inverse de la femme traditionnelle de l'univers de la saga de G. R. R. Martin, cherchant à se battre, à être traitée comme un garçon et non une jeune fille, elle n'accorde que peu d’intérêt aux chiffons et autres canevas. Ces ambitions combinées et attisées par l'exécution de son père, Arya est dévorée par le feu de la vengeance. Ainsi, elle n'a peur ni de la mort, ni du combat et trouve en Jaqen H'ghar un instrument de sa colère. Toutefois, Arya possède en elle la loyauté et le calme des Stark; elle ne cède pas en la vengeance facile dictée par la fureur, elle s'oriente vers la vengeance froide et glaciale fidèle à ses contrées d'origine.






A l'inverse, Daenerys Taergaryen est, elle, embrasée par la passion, aveuglée par les rages qui la dévorent : celle de l'injustice qu'a subi sa famille et celle de la mort de son mari. Le personnage entier se définit dans la vengeance, celle qui aveugle mais celle, aussi, qui déplace des montagnes. Ainsi, Daenerys, épaulée par ses dragons, s'oriente progressivement vers les terres des ces ennemis, l'outsider arrive, les culs vont cramer. Le pouvoir sonnant et trébuchant brûlera les contrées de King's Landing.






L'univers de A Song of Ice and Fire, oeuvre dont est adapté Game of Thrones, esquisse et impose un univers complexe et d'une richesse jouissive. Alors que la plupart des romans et oeuvres de fantasy est traversée par des clichés de greluches qui attendent leurs princes charmants et/ou se transforment en Rambo des bois pour aller sauver des enfants ou tuer une belle mère méprisante et méprisée, l'univers de G. R. R. Martin est sous tendu par un réseau de femmes qui s'imposent en tant que détentrices de pouvoirs et d'armes aux formes diverses et variées - force physique, attraction charnelle ou encore garant féroce de sécurité de certains êtres d'importance. Pendant et contre-balance nécessaires à la fureur, la franchise et la violence du monde des hommes, cet univers de femme n'est en rien moins cruel, sanglant et rude.



N.

mercredi 20 juin 2012

Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas ? - Semaine du 20 Juin

Alors qu'on cuit radicalement dans nos jus avec l'arrivée du soleil et de la chaleur assommante, les séries de l'été commencent à pointer le bout de leur nez pour notre plus grand plaisir. 

True Blood 

Notre dose de sang annuelle est de retour. Plus grand succès d'audience de HBO avec Game of Thrones, la série vit sa dernière saison avec à sa tête son showrunner original, Alan Ball. Une saison qui devrait donc envoyer du bois. Le season premiere est comme à son accoutumée nerveux et efficace, si clairement les possibles lectures multiples des premières saisons (traitement de la religion, lecture des rejets sociaux et mise en avant des problématiques du coming out) sont abandonnées, la série est toutefois, toujours aussi sexy, déjantée et gore. Qui ne bave pas sur Jessica, Alcide ou Eric ? JE ME LE DEMANDE. Oui, la narration affiche complet par la pléthore de personnages et d'intrigues qui les relient ; oui, on aperçoit au maximum deux scènes chacun des personnages ; oui, Sookie est toujours proportionnellement aussi teubé que sont courts ses shorts mais qu'il est bon de se délecter de ce plaisir estival car il se fera trop court et frustrant comme chaque année. 


Les reprises mignonnes de l'été


Le mois de juin, outre l'humidité dégueulasse qui te colle à la peau et rend tout transport en commun infréquentable, a vu le retour sur nos écrans de deux séries estivales hautement sympathiques : Rizzoli and Isles et Necessary Roughness.
Rizzoli and Isles, depuis deux ans déjà, nous raconte les aventures de Jane Rizzoli et Maura Isles, respectivement détective et médecin légiste de la police de Boston. A la fois très différentes et bestas devant l'éternel, les deux personnages incarnent un duo policier féminin sexy, drôle et efficace : la série est légère et amusante, une réussite. Evidemment, ne vous attendez pas à un scénario de folie de pour les enquêtes hebdomadaires, car le coupable a toujours un gros "KILL ME I'M GUILTY" tatoué sur le front. On se régale plutôt d'un contraste détonnant entre le franc-parler (voire le bourrinage) d'une Rizzoli en costard et la rigueur scientifique d'une Maura en talons Manolo. La reprise est certainement à la hauteur de mes modestes attentes et je ne saurais trop vous conseiller de passer un été autrement désert en termes de cop show en compagnie de cette série fraîche et divertissante.
Necessary Roughness se place dans la même perspective choupinette : on retrouve avec plaisir ce type de série aux ambitions raisonnables, à vocation funky. Le pitch est toujours aussi abracadabrant quand on le prononce à voix haute, puisqu'on suit les péripéties d'une psychiatre qui gère les déboires divers et variés d'une équipe de football américain, mais le résultat est toujours aussi enlevé et amusant. La protagoniste, Dani Santino, n'a rien perdu de son mordant, pour notre plus grand kif, tandis que Matt Donnally en la personne de Marc Blucas est fidèle à son rôle de sexy slash gentil et on n'en demande pas davantage.On pourrait s'inquiéter de l'avenir d'une série très TRES pauvre en termes d'intensité dramatique, mais concrètement on a déjà fort à faire avec des Vampire Diaries et autres Secret Circle...Alors si vous voulez voir un poisson rouge dans un blender et un blessé par balles qui surmonte son PTSD avec des putes et un jacuzzi, n'hésitez plus!





Ronron de la semaine : Nurse Jackie

Nurse Jackie sévit depuis quatre ans sur les écrans de Showtime et vient de se voir attribuer une cinquième saison. Grande nouvelle que cela qui compense, maigrement, l'annulation de la regrettée United States of Tara, m'enfin. Pour les ermites qui n'ont pas vu un écran de télé américain ou un site de torrent depuis quelques décennies, je rappelle le pitch : Jackie, infirmière vindicative mais le coeur sur la main de son état, est une narco-addict. Cette addiction est ce qui lui permet de survivre à sa vie et à son métier mais qui la transforme en menteuse compulsive et maladive. Les trois premières saisons s'attardaient sur son addiction, la dernière s'occupe de sa désintoxication. Beaucoup de critiques estiment que la série aurait du s’arrêter à la saison dernière, à la fin des frasques et folies de Jackie dues à sa dépendance et qu'elle avait, depuis, perdue en qualité et acidité, je ne partage pas leur point de vue. Certes, Jackie ressemble moins à une manipulatrice psychopathologique échappée directement d'un Hitchcock, certes la désintoxication semble se réaliser d'une manière un peu trop facile, mais le sujet reste bien traité, moins bien que l'addiction mais mis en place de façon habile. Les épreuves de sa désintoxication ne semblent pas se retrouver dans son combat avec les pilules qui structurent son quotidien mais plus dans les conséquences sonnantes et trébuchantes des ses actions passées. La problématique de narration et de réflexion se dessine autour des dégâts qu'elle a causé sur son mariage, ses enfants et sur son entourage professionnel. Toutefois, le sel de la série n'a en rien disparu : O'Hara, Zoey, Cooper et Gloria se retrouvent sur le devant de la scène. Que demander de plus ? Ces quatre personnages représentent indubitablement le coeur, l’âme et le sang de cette série. Que serait Nurse Jackie sans la classe débordante d'O'Hara, la folie de Zoey, la débilité de Cooper et enfin, la main de fer et le décalage de Gloria (je tairais ma passion pour la qualité d'actrice de Anna Deavere Smith qui à bien fait de s'échapper des planches pour venir irradier de charisme et de talent la petite perle de Showtime ) ? Rien.
Ruez vous dessus et ronronnez mes amis, ronronnez ! 

N.
W.